Comme prévu, la réunion des anciens de la JSK a eu lieu hier matin à la salle Iboudrarene de Tizi Ouzou. Ce rassemblement, qui n’a, certes, pas répondu à toutes les attentes des supporters de la JSK, demeure un premier pas important dans le changement souhaité à la tête de la JSK. Emmenés par Iboud et Aït Djoudi, les anciens, présents à cette réunion, sont sortis avec deux décisions principales.
Lors de la réunion d’hier matin
Les anciens dégagent leur plan d’action
1- Création d’une commission de réflexion
En premier lieu, les anciens ont mis en place une commission de réflexion qui comportera une dizaine de membres. Sur l’initiative de Salah Yousfi, cette commission sera composée de nombreux noms connus du club kabyle, tel que l’ex-président Mourad Yousfi, Rabah Iratni, Asli et d’anciens athlètes tels que Ali Idir et Saïd Lahcene, anciens champions d’Afrique du judo, mais aussi d’intellectuels tels que le docteur Saïd Sidi Saïd, alors que Aziz Lahcene a été intégré afin de faciliter la communication avec les supporters et de les informer du travail fait au sein de cette commission. Par ailleurs, cette commission aura pour mission de se rapprocher des notables de la région et des autorités locales afin de trouver les meilleures solutions pour préparer le changement à la tête de la JSK, qui est devenu, de l’avis de tous, une des conditions pour garantir une transition sans danger pour le club. Cette commission sera chargée aussi de convaincre les autorités de s’impliquer dans le changement que réclament les supporters et, par conséquent, de participer à la mise en place d’un directoire dans le cas où Hannachi tiendrait sa promesse et quitterait son poste de président.
2- Naissance de l’association des anciens joueurs
La deuxième décision prise à la fin de ce rassemblement est la création de l’association des anciens joueurs. Avant de lever la séance, Mourad Amara a pris la parole et a déclaré à l’assistance que l’association des anciens va être créée incessamment. D’ailleurs, les démarches ont débuté et tout devrait être réglé dans les jours, voire les semaines à venir.
Iboud déplore l’absence de nombreux anciens joueurs
L’un des faits marquants de cette réunion restera sans doute le coup de gueule de Mouloud Iboud lancé aux anciens qui n’ont pas assisté à ce rassemblement. L’ancien président de section de la JSK n’a pas mâché ses mots, il s’en est pris ouvertement aux anciens qui n’ont pas daigné faire le déplacement pour donner leur avis sur la situation actuelle de la JSK : «Sincèrement, même si je vois que de nombreux anciens athlètes et dirigeants sont là, même si la salle est pleine, je déplore l’absence de nombreux anciens joueurs. Aujourd’hui, je suis déçu, car, apparemment, ce n’est pas tout le monde qui se sent concerné. Si on est ici, c’est parce qu’on s’inquiète de l’avenir de la JSK, ce n’est pas le moment de faire sortir son orgueil, il faut mettre nos différends de côté et faire face au danger qui menace la JSK.»
Les supporters soutiennent Aït Djoudi…
Le moins que l’on puisse dire durant ce rassemblement est que les supporters qui ont pris la parole ont exprimé leur soutien à Azzedine Aït Djoudi. Ces nombreux fans lui ont fait part de leur solidarité dans les démarches que lui et les anciens sont en train d’entreprendre.
… et réaffirment leur désir de voir Hannachi partir
Les représentants des supporters qui ont assisté à ce rassemblement ont réaffirmé une fois de plus et à l’unanimité leur désir de voir Hannachi quitter la JSK. Qu’ils soient d’Alger, de Tizi Ouzou, d’Akbou ou de Beni Amrane ou d’ailleurs, ils ont tous affirmé qu’il est désormais temps que Hannachi cède sa place tout en promettant qu’ils n’allaient pas se taire jusqu’à ce que leur exigence soit satisfaite.
J. M. /A. H.
Les vérités de Iboud
Connu pour son franc-parler, Mouloud Iboud n’a pas raté l’occasion pour reprocher le manque d’implication de certains anciens qui ont brillé par leur absence lors du rassemblement d’hier matin. En effet, il a notamment reproché aux anciens de ne pas avoir répondu à l’appel qu’il a lancé pour débattre de la situation de crise que vit la JSK actuellement. Iboud n’a toutefois pas manqué l’occasion de tirer à boulets rouges une fois de plus sur le président Hannachi qu’il accuse d’être le principal responsable de la déchéance que connaît la JSK dans tous les domaines.
«A chaque fois, les anciens me laissent seul»
«Il faut que les gens sachent que ce n’est pas la première fois que je m’élève contre la gestion catastrophique actuelle de la JSK, cela fait plusieurs années que je mets en garde les anciens joueurs et dirigeants, mais aussi les supporters, sur le danger qui guette la JSK. Aujourd’hui, ce que je déplore le plus, c’est l’absence de nombreux anciens. Je ne veux pas que le scénario de 2006 se reproduise, où je me suis engagé dans une action et on m’a laissé seul dans la bataille, donnant ainsi l’occasion aux opportunistes de me tirer dessus. Je ne suis pas un perturbateur et je n’ai jamais été manipulé, j’en ai gros sur le cœur, et ce qui se passe à la JSK actuellement me rend malade, c’est par amour au club que je lutte depuis longtemps pour convaincre les amoureux de la JSK qu’un changement est impératif.»
«Je tire la sonnette d’alarme»
«De la JSK il ne reste plus grand-chose, les valeurs de ce club disparaissent progressivement. Il fut un temps où la JSK était le porte flambeau d’un combat identitaire et représentait les vraies valeurs de la Kabylie, de nos jours on ne parle même plus le kabyle dans les vestiaires. Je tire donc la sonnette d’alarme, la JSK a atteint un point de non-retour, si on ne réagit pas très vite, le club risque de disparaître.»
«Un directoire doit être installé»
«Les supporters ont clairement crié leur ras-le-bol, il faut répondre à leurs attentes, le départ de l’actuel président est souhaité, mais il faut songer à préparer sa succession, pour cela un directoire doit être installé afin de s’occuper des affaires courantes du club et d’éviter à la JSK de tomber dans le piège de la manipulation.»
«Les joueurs en fin de contrat doivent être remplacés avant le départ de Hannachi»
«Si départ il y a, Hannachi devra faire remplacer les joueurs qui sont en fin de contrat. Je mets en garde les supporters, il y a huit titulaires dont le contrat se termine en juin, ils seront donc faciles à manipuler, si Hannachi tient sa parole et qu’il quitte son poste, ces joueurs risquent de saboter la JSK et de la mener vers la relégation»
«C’est avec la complicité de Cherouak que Hannachi a supprimé nos noms des listes des AG»
«On doit rétablir certaines vérités, si aujourd’hui nous n’assistons plus aux AG de la JSK, c’est pour la seule et unique raison que nos noms ne figurent plus sur la liste officielle. C’est d’ailleurs avec la complicité de l’ancien directeur de la DJS, Cherouak, que Hannachi a rayé nos noms et qu’il s’est débarrassé ainsi de nous.»
Les judokas présents en force
Présents en grand nombre durant le rassemblement d’hier, les anciens judokas de la JSK, tels qu’Ali Idir, Saïd Lahcène et autre Haddadou Kamel n’ont pas hésité à prendre la parole pour dénoncer la déchéance frappante que le club phare de Kabylie a connue durant le règne de Hannachi. Ainsi donc, ces anciens judokas qui faisaient jadis la fierté de toute une région en remportant de nombreux titres nationaux et continentaux ont profité de l’occasion pour fustiger la politique de gestion de Moh Chérif Hannachi, d’ailleurs ils ne sont pas allés avec le dos de la cuillère dans leurs propos avec l’actuel président de la JSK. Tout en dénonçant la disparition de nombreuses sections de sport, ces anciens judokas ont exprimé avec un gros pincement au cœur, leur déception de voir l’état actuel dans le quel se trouve le club kabyle qui a abandonné de nombreuses générations de champions toutes disciplines confondues.
Ali Idir : «Hannachi a rasé le patrimoine sportif de la JSK»
«Durant ces vingt dernières années, la JSK a connu un recul incroyable au niveau sportif. Hannachi a détruit de nombreuses générations de grands athlètes, il a tout fait pour raser la section de judo qui avait pourtant gagné de nombreux titres aux niveaux national et international et qui faisait la fierté de toute la région. Sa gestion est défaillante et il est temps qu’il cède sa place, son départ ne fera que du bien aux jeunes de la région et au sport dans toute la Kabylie.»
Saïd Lahcène : «La JSK est passée de club omnisports à une section de football»
«Cela fait de nombreuses années que nous les anciens du judo de la JSK, nous sommes révoltés par ce qui se passe au sein de notre cher club. La JSK est tout simplement passée d’un grand club omnisports à une simple section de football. Cela est inacceptable, et les responsables de ce désastre doivent s’en aller et laisser leur place à des gens plus compétents capables de remettre la JSK sur les rails et de lui redonner son lustre d’antan.»
Liste des anciens présents à la réunion
Adghigh, Abdeslam, Aït Djoudi, Aït Amar, Drias, Amara, Ayache, Rahmouni, Iboud, Maghrici, Nesnas, Larbes, Ladjadj, Hamenad, Tarmoul, Kadri, Salah Yousfi, Mourad Yousfi, Ali Ziane.
J. M./A. H.
CA : une réunion pour convenir d’une autre réunion
Malgré l’absence de pas moins de 4 membres sur les sept que compte le conseil d’administration, le président Moh-Chérif Hannachi a maintenu la réunion du CA.
Celle-ci s’est déroulée à Alger dans un lieu tenu secret par les présents. Ni le vice-président Khelifa Chioukh, ni Rachid Azouaou et encore moins Rachid Kana et Karim Errea n’ont pris part à cette fameuse réunion. Alors que certains s’attendaient à ce que des décisions importantes soient prises au cours de cette réunion, les présents se sont contentés de faire le constat de la situation actuelle. Ils ont aussi renouvelé leur confiance à Mourad Karouf, lequel a été déjà confirmé dans ses fonctions d’entraîneur en chef par le président Hannachi. Aucun d’entre eux n’a fait la moindre proposition pour éviter que le club ne s’enlise davantage dans la crise qui le secoue depuis plusieurs jours.
Ni le capital du club ni le prix de l’action n’ont été arrêtés
N’ayant pas cessé d’affirmer que le capital du club sera augmenté au moins jusqu’à 80 milliards lors de la réunion du conseil d’administration, le président Hannachi a surpris plus d’un en ne prenant aucune décision dans ce sens.
Au contraire, les quelques membres présents ont fait savoir que le capital du club n’a pas été encore fixé, arguant qu’il y a encore des biens qui n’ont pas été recensés. Même le prix de l’action n’a pas été encore arrêté, alors que Hannachi a annoncé qu’il se retirera d’ici le 20 février prochain. Il est clair qu’il n’a nullement l’intention de démissionner.
Le CA prône la sagesse au lieu de l’action
Au lieu de prendre des décisions susceptibles d’apaiser la rue, le CA s’est encore distingué par son inertie. Hormis, la confiance renouvelée à Karouf, aucune décision n’a été prise. Les membres du conseil d’administration ont appelé à la sagesse pour ne pas nuire à l’image du club. D’après certaines indiscrétions, les membres du CA tiendront prochainement une autre réunion afin de prendre les décisions qui s’imposent. M. A.
Amara : «La JSK n’est pas une propriété privée»
«Le président actuel se comporte comme si la JSK lui appartenait exclusivement, à ce que je sache ce club n’est pas une propriété privée. La JSK s’entraine aux Issers alors que son stade se trouve à Tizi-Ouzou, le conseil d’administration se déroule à Alger comme s’il n’y avait pas de notaire à Tizi-Ouzou, ce ne sont que quelques dérives de Hannachi entre tant d’autres que je pourrais vous citer. Désormais les choses sont claires, les supporters veulent son départ, il a annoncé sa démission, maintenant on se prépare à proposer un projet concret pour la JSK mais surtout on espère que les supporters donneront la chance aux anciens de reprendre le club car seuls ces derniers peuvent décider du sort de la JSK. »
«Je me demande comment il a fait pour évaluer les biens du club à hauteur de 85 milliards ?»
« Sincèrement, je ne comprends pas comment il a fait pour évaluer les biens du club à 85 milliards. La JSK ne possède ni stade ni siège, elle possède seulement quelques appartement et quelques véhicules en plus d’un terrain quasiment vierge, avec ça on ne peut pas atteindre le chiffre annoncé.»
Aït Djoudi : «Je ne suis plus candidat»
L’ancien entraîneur des Canaris, Azzedine Aït Djoudi, qui a annoncé sa candidature en grande pompe à la présidence de la JSK il y a quelques jours, semble faire machine arrière et montrer quelques signes de réticences. Par cette démarche, Aït Djoudi veut prendre le temps nécessaire pour réfléchir à la question, mais aussi pour faire baisser la pression qui pèse sur lui depuis qu’il a annoncé sa candidature.
«J’avais annoncé ma candidature, car je ne supportais pas qu’on dise qu’il n’y a pas d’hommes en Kabylie»
«J’ai annoncé ma candidature, car j’ai été interpellé par les déclarations de Hannachi qui a dit que la Kabylie n’avait pas d’hommes capables de prendre en charge la JSK. J’ai donc réagi de la sorte pour prouver qu’en Kabylie il n’y pas que Hannachi qui est capable de s’occuper de la JSK. Mais aujourd’hui, je déclare que je ne suis plus candidat à la présidence tant que le poste ne sera pas vacant.»
«Je me présenterai au moment opportun»
«Je tiens à préciser que je me présenterai au moment opportun, car, aujourd’hui, la préoccupation de tous est que Hannachi quitte son poste. Ensuite, des investisseurs et d’autres candidats vont forcément se manifester. Mais, tant que le poste n’est pas vacant, on ne peut pas parler de candidatures.»
«Nous n’allons pas abandonner les supporters»
«Que les supporters se rassurent, nous n’allons pas les abandonner, nous allons poursuivre notre action avec l’aide de la commission de réflexion que nous venons de mettre en place. Les enfants de la JSK ne vont jamais laisser tomber leur club, et on fera tout pour lui garantir un avenir meilleur. Maintenant, la balle est dans le camp de l’actuelle direction, les supporters ont exprimé leur ras-le-bol et leur volonté de changement et on doit satisfaire leurs exigences.»
Yarichène : «Si Hannachi se retire, la JSK disparaîtra»
L’ancien responsable du marketing, Yazid Yarichène, sort de son silence pour apporter son soutien au président Hannachi. Il estime que la JSK a besoin de stabilité et que ceux qui appellent au changement ne cherchent en réalité que des postes. «Laissez la JSK tranquille. Hannachi est le doyen des présidents algériens et il a beaucoup donné à la JSK et au football algérien. Les chercheurs d’emploi n’arriveront jamais à leurs fins. Ils ont choisi le moment où la JSK traverse une période difficile pour sortir de leur hibernation. Ils sont en train de nuire au club et je suis sûr et certain que si Hannachi les appellent demain à rejoindre le bureau, ils n’hésiteront pas à le faire. J’ai travaillé pendant deux ans à la JSK et je connais bien ces personnes qui tentent de semer la zizanie. Je lance un appel à tous les amoureux de la JSK pour qu’ils soient derrière le club. Les gens doivent penser à ce qui se passera si Hannachi quitte le club. Me concernent, je crois que la JSK connaîtra le même sort que Collo, si l’actuel président se retire. Je dirais aux perturbateurs de laisser la JSK tranquille. Elle a un riche palmarès et on doit la préserver», a-t-il déclaré.
Rahmouni : «Si la majorité des supporters l’ont demandé, Hannachi doit partir»
«Afin de préserver la sérénité du club il est primordial que nous nous comportons tous avec sagesse. Aujourd’hui, ce n’est pas les anciens qui réclament le départ de Hannachi, c’est les supporters qui ont crié leur mécontentement, ils ne supportent plus de voir le club humilié, c’est pour cela que le président actuel doit prendre en compte les exigences des supporters et de céder sa place.»
Hamenad : «La JSK doit revenir à ses enfants»
«Il est temps que la JSK connaisse un véritable changement, ce club doit revenir à ses enfants qui ont été marginalisés depuis tant d’années. Hannachi a fait le vide autour de lui, et il a chassé un par un les enfants du club. Aujourd’hui, il est temps qu’il cède sa place et qu’il passe la main, c’est en tout cas la volonté de l’écrasante majorité des supporters.»
Nesnas : «Les anciens se sont trop endormis»
«Je pense que nous les anciens nous avons une grande part de responsabilité de ce qui se passe aujourd’hui à la JSK. Nous nous sommes trop endormis et nous avons laissé faire Hannachi. Une vive réaction aurait dû arriver depuis longtemps, et on devait s’unir dès la première que Hannachi avait fauté, ça nous aurait permis de gagner du temps et d’éviter la situation catastrophique dans laquelle se trouve la JSK actuellement, maintenant il sera plus difficile pour qu’il cède sa place.»
Driès : «La JSK continuera d’exister après Hannachi»
«Ce qui se passe à la JSK depuis quelques années m’exaspère. Il est inacceptable qu’un club du standing de la JSK descende aussi bas. Tous les amoureux du club doivent réagir, aujourd’hui c’est un appel à l’union que nous faisons, la JSK a besoin de changement, Hannachi n’est pas le seul homme sur cette terre à pouvoir gérer ce club, maintenant il doit savoir s’arrêter et céder sa place à des gens plus compétents.»
Meghrici : «La JSK a besoin de changement»
«La JSK d’aujourd’hui est malade, nous devons tous nous unir pour trouver les solutions nécessaires. Les supporters demandent le changement, et nous sommes ici pour essayer de répondre à sa volonté, le plus important est que tout se déroule dans le calme».
J. M./A. H.