Handicapée elle utilise sa bouche pour écrire et rêve de devenir médecin

Handicapée elle utilise sa bouche pour écrire et rêve de devenir médecin

En dépit d’un handicap lourd (elle est quadriplégique), la petite Oumeïma, âgée de sept ans, utilise sa bouche pour écrire tout en caressant le rêve de devenir un jour médecin.

Véritable étincelle d’intelligence, cette fillette vivant à Tazoult, près de Batna, a accaparé l’attention de tous au cours de la cérémonie organisée à Ain Touta par l’association El-Baraka à l’occasion de la journée mondiale des personnes handicapées.



Saisissant avec la bouche un stylo feutre, elle écrit son nom en lettres un peu gauches mais d’une manière qui traduit son obstination à apprendre à écrire.

Les présents à cette cérémonie étaient étreints par l’émotion à la vue de ce petit bout de fillette sur fauteuil roulant, défiant son handicap qui en fait une masse de muscles immobiles pour toujours à cause d’une lésion nerveuse centrale.

Je n’aurais jamais imaginé que ma fille puisse un jour écrire

Les yeux rivés sur sa fille, Mme Leïla Farhi, la maman d’Oumeïma reconnaît n’avoir jamais imaginé que sa fille allait pouvoir un jour écrire. ’’Les médecins m’ont toujours affirmé, depuis sa naissance, qu’il sera impossible de retrouver l’usage de se bras et de ses jambes, ajoute-t-elle.

Elle confesse également avoir souvent considéré comme de la « folie » le désir obstiné de sa petite fille d’apprendre coûte que coûte à écrie. Elle se souvient du début de l’aventure de sa fille avec l’écriture. Elle raconte ainsi qu’un jour, cédant un jour à son insistance et à ses pleurs, elle plaça un stylo entre ses deux lèvres et fut sidérée de voir Oumeïma crayonner sur son drap, la conduisant à placer une feuille devant elle et, à sa grande surprise, sa fille esquissa le visage d’un homme avec tous ses traits essentiels.

« Depuis, ma soumission à son désir s’est transformée en espoir nourri par sa détermination inflexible à apprendre à écrire », ajoute Mme Farhi, affirmant « oeuvrer aujourd’hui avec son époux à lui assurer un enseignement convenable », comme tous les autres enfants de son âge en dépit des conditions difficile du couple vivant dans une seule pièce et avec le revenu limité d’un mari ouvrier journalier.

Première de son groupe en classe préparatoire !

Oumeïma fréquente actuellement une classe préparatoire ouverte à la mosquée Ali Ibn Abi Talib de Tazoult. Après deux mois de cours assidus, sa maîtresse affirme qu’elle est la première de son groupe, se félicite la mère avant d’ajouter que « quiconque voit le cahier de (sa) fille a du mal à croire que les lettres ont été écrites avec une bouche et non pas avec la main ».

Le souhait de Mme Leïla Farhi est aujourd’hui de pouvoir inscrire Oumaïma dans une école ou un centre spécialisé pour parachever son apprentissage.

Malgré sa timidité, Oumeïma évoque avec un large sourire le petit monde de sa classe, sa « gentille maîtresse Chafika », son amie Ghozlane et son rêve de devenir médecin pour peu qu’elle trouve des âmes charitables pour la prendre en charge et l’aider dans cette voie. Ne dit-on pas que la foi transporte des montagnes ?