Jamais deux sans trois et Hamrouche devint bavard! C’est la troisième fois que l’ancien chef de gouvernement, Mouloud Hamrouche a réapparu pour proposer, cette fois-ci, un nouveau plan de sortie de crise.
Il a invité le président Abdelaziz Bouteflika, le vice ministre de la Défense nationale et chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah et le patron du DRS, le général Toufik, à se mettre autour d’une table. Ce sont ces trois hommes qui sont invités à se concerter et trouver un programme de sortie de crise. Il considère que les institutions de l’État sont inopérantes. «Ni Parlement ni gouvernement.
Nous n’avons que des ministres et des députés», a-t-il souligné. Exposant ce plan triangulaire, M. Hamrouche fait le parallèle avec Toufik, Bouteflika et Gaïd Salah et trois autres hommes, les 3 B: Krim Belkacem, Abdelahfid Boussouf et Bentobbal Lakhdar. Hamrouche rappelle que ces trois hommes ont négocié l’indépendance de l’Algérie à un moment crucial et difficile et, qu’aujourd’hui, c’est à Bouteflika, Toufik et Gaïd Salah de faire de même pour sortir le pays de la crise. «Je les rends responsables, mais dans le bon sens. Ce sont eux qui doivent faire ce processus. Ce n’est ni à l’opposition, ni aux partis politiques. Ils ont la responsabilité de sortir le pays de l’impasse», soutient-il. «Il faut que la population apparaisse. Les hommes qui expriment une volonté nationale doivent être soutenus par une majorité d’Algériens», explique-t-il.
Il y a quelques semaines, M. Hamrouche a soutenu que l’Armée est la seule vraie source de légitimité allant même jusqu’à suggérer une réaction de la nouvelle génération des officiers. Il a ensuit rectifié en affirmant: «Je n’ai jamais mis en équivalence la légitimité citoyenne et celle de l’armée, encore moins substituer cette dernière à la légitimité populaire.» Pour l’ancien chef de gouvernement, l’ANP doit juste accompagner le processus de renouveau national et il insiste sur le fait qu’il ne souhaite pas l’effondrement du système. Après une diète de près de dix ans, l’ancien chef de gouvernement redevient subitement loquace au coeur même de la campagne électorale pour une présidentielle qu’il a lui-même boudée. Abordant la révision de la Constitution et la polémique sur le poste de vice-président, Mouloud Hamrouche rappelle que l’idée remonte déjà à 1976.
Il témoigne: «En 1976 un débat public devait donner lieu à un projet de Constitution. Le groupe chargé de l’élaborer a reçu une instruction: créer un poste de vice-président. Il y a eu débat entre les spécialistes et entre les hommes du pouvoir. Les spécialistes avaient fourni une analyse: pourquoi créer ce poste, pour quels types de missions (…). J’avais trouvé l’idée lumineuse. Mais, connaissant la situation du pays et les composantes sociologiques chez nous, on pouvait penser que chacun d’entre eux aurait comploté pour faire sauter l’autre. Toute cette analyse a été remise au président Boumediene», raconte-t-il.