La localité de Hammam Melouane peine à retrouver sa vocation première, celle du tourisme, à cause du manque d’assiettes foncières devant accueillir les projets y afférent.
Disposant d’atouts touristiques indéniables, cette collectivité locale peine à concrétiser, entre autres, un projet d’aménagement touristique qui porte sur la réalisation d’espaces de détente, de locaux commerciaux, d’aires de jeux et d’autres équipements, inscrits en 2011, pour une enveloppe budgétaire de 110 millions de DA.
Le site choisi pour la réalisation est occupé actuellement par près d’une centaine de familles qui habitent cette espace où a été bâti à l’époque coloniale un camp de concentration. «Ce projet est à même d’insuffler un décollage de l’activitétouristique. Malheureusement, sa mise en œuvre devra attendre le relogement de toutes ces familles occupant l’assiette foncière qui lui est destinée», explique le président de l’APC. «Ce projet représente le point nodal de l’essor touristique de la commune, puisqu’il est aussi à même de libérer les espaces, en bordures de la route, occupés par des vendeurs de divers produits d’artisanat traditionnel», a ajouté Brahim Aniche. Cette charmante ville est aujourd’hui, asphyxiée par le grand nombre de commerçants et les visiteurs ne trouvent plus de place pour stationner leur véhicule. «Dissuadés par cet encombrement colossal, plusieurs touristes finissent par rebrousser chemin. La ville a besoin de respirer, et nous, nous avons besoin d’espaces adéquats pour mieux exercer notre activité», expliquent pour leur part certains commerçants. «Seule la concrétisation du projet d’aménagement touristique permet de nous faire sortir des griffes du chômage et de la misère», affirment les habitants de Hammam Melouane. Pour rallier cette paisible vallée encastrée entre deux montagnes, qui est Hammam Melouane, il faut rouler pendant plus d’une heure et demi, à partir de Blida, sur une route sinueuse, dégradée et pleine de ralentisseurs, notamment au niveau de la nouvelle piste de contournement, réalisée suite à la chute d’un pont, il y a plus d’une année, à environ 5 km du chef-lieu de cette commune. «C’est une situation démotivante. Nous n’allons pas revenir, si la route n’est pas réhabilitée, car il y a non seulement le long déplacement, mais aussi le risque de dégradation de nos véhicules» ont observé plusieurs visiteurs, rencontrés sur les lieux. «Un projet de réalisation d’un nouveau pont et de réhabilitation de la route, confié à l’entreprise publique Cosider, devrait être lancé, au cours de cette année», affirme à cet effet, le P/APC de Hammam Melouane. Un autre projet similaire sera également réalisé au niveau de la localité de Megtaâ Lazreg, qui dispose elle aussi d’atouts touristiques afin de faciliter l’accès aux visiteurs», a t-il ajouté.
Réputé pour son eau douce et riche en minéraux, notamment en souffre, le vieux Hammam de cette localité, se trouve aujourd’hui dans un état de dégradation avancé. Destination privilégiée, jadis, pour les amateurs des bains naturels, cette source thermale se trouve désertée en raison de l’absence d’entretien et de propreté. Rares sont, en effet, ceux qui osent encore y venir. Il s’agit, essentiellement, de personnes âgées habituées des lieux depuis de nombreuses années, et qui attendent, avec impatience l’ouverture du nouveau Hammam réalisé par un investisseur privé. «Pour l’instant, nous nous contentons de ce qu’il y a, en attendant la mise en service du nouveau Hammam, doté de tous les moyens nécessaires», affirment plusieurs personnes âgées rencontrées sur place. Ces habitués des lieux se rappellent, non sans amertume, du lustre de Hammam Melouane, durant les années 1970 et 1980 et «qui était une vraie bouffée d’oxygène pour les amateurs des cures thermales».

R. L. / APS