Implanté dans un cadre pittoresque fait de montagnes, de forêts et de cours d’eau, Hammam Guergour offre à ses visiteurs une vocation multiple. Connu pour les vertus thérapeutiques de ses eaux thermo-minérales, dont la température avoisine les 44°, les curistes depuis l’ère romaine y trouvent un lieu de repos en accédant au bain. L’histoire révèle aussi qu’au début du XVIIe siècle, Sidi El Djoudi de la confrérie des Mourabitoune élit domicile dans «La Médina» où il réussit quelques années après à constituer son fief. Et ce n’est que dans les années 1930 que l’un de ses descendants réalisa le premier bain public de l’histoire contemporaine, Hammam Guergour.
De nos jours, les bains traditionnels hérités de l’ancienne époque sont toujours fonctionnels et situés au centre du village à proximité de l’Oued Bousselem. Deux bains collectifs pour les hommes, et un bain pour les femmes ainsi que des chambres de location pour les curistes qui sont la propriété de la commune de Hammam Guergour. Un peu plus haut, perché sur un monticule idéal, se dresse le complexe thermal inauguré le 20 juin 1987. Une structure hôtelière luxueuse d’une capacité d’accueil de 312 lits, qui compte deux hôtels, 38 bungalows et quatre villas, gérée par l’Entreprise publique de Gestion Touristique (EGT Est).
En été, particulièrement, l’engouement est indescriptible. Et le directeur du complexe a raison d’insister sur «la nouvelle culture du thermalisme parmi la jeune génération», contrairement au passé où «Hammam Guergour était synonyme de cure pour des personnes âgées». Aussi, ajoute notre interlocuteur, «de nos jours, les jeunes s’intéressent de plus en plus au climatisme et à la remise en forme qui constituent pour nous des potentialités récemment découvertes chez une nouvelle génération qui est, de plus, importante. Ce qui explique, poursuit-il, la variété de la clientèle qui vient d’horizons divers tels Tamanrasset, Ghardaïa, le centre et l’est du pays, ainsi qu’un nombre important d’émigrés.
L’HIVER AU CHAUD
Les prix ne sont guère dissuasifs, selon certains habitués, car le choix de saison hors période estivale mérite aussi d’être noté, puisque les curistes optent parfois pour un nouveau créneau, celui des vacances d’hiver. Les vertus naturelles qu’offre la région en pareille saison sont agrémentées par le manteau de neige qui couvre les montagnes environnantes et revivifie le cours de l’oued Bousselem. Autant dire que la saison hivernale est presque en concurrence avec l’estivale, sauf pour cette année où l’infrastructure hôtelière, selon les témoignages de son personnel, est appelée à connaître une accalmie relative en août en raison du mois de Ramadhan, alors que toutes les chambres sont déjà prises pour le mois de septembre. «On travaille sans répit», nous déclare le réceptionniste, dont le look confirme le standing de l’infrastructure et conforte les plus exigeants.
«Généralement, le complexe thermal de Hammam Guergour affiche complet durant les trois mois de l’été», enchaîne son confrère. Et d’ajouter, les coûts varient selon les commodités qu’offre l’infrastructure, mais aussi selon la clientèle visée. Au niveau des deux hôtels du complexe qui dispose de 96 chambres, la single est proposée à 3.200 DA la journée déjeuner compris, la double à 4.200 DA, et la triple à 4.700 DA. Quant aux chambres des 4 villas dont dispose Hammam Guergour, l’appartement F3 revient à 6.200 DA, alors que le F5 à 8.500 DA. L’hébergement luxueux est offert par les 38 bungalows que compte la station thermale. F1 à 3.200 DA, F2 à 4.200 et F3 à 5.100, alors que la pension complète pour la quinzaine, pour une personne, revient à 32.000 DA et à 62.000 DA pour deux personnes.
Du côté de l’animation en dehors des heures de prise en charge médicale, les curistes pourront descendre à pied en fin de journée visiter le village de Hammam Guergour. Là, l’ambiance estivale est tout autre, égayée par le mouvement des touristes notamment en fin de journée. Cependant, la localité appauvrie en infrastructure touristique résignée dans son aspect purement rural et traditionnel gagnerait à rehausser son statut de station thermale attitrée, ce qui «échappe aux attributions et à la consistance du projet dont dispose la municipalité», argumente le président d’APC.