Malgré de grands efforts consentis par des organismes émetteurs de données statistiques pour donner plus de fiabilité à leurs chiffres, ces derniers restent encore loin de convaincre l’opinion publique. Pour le directeur adjoint de l’ONS, la normalisation de ces données contribuera à redonner confiance grâces aux méthodes scientifiques appliquées.
L’Econews : En quoi consiste la normalisation de l’information statistique ?
Hamid Zidouni : Elle consiste à arriver à l’utilisation des mêmes concepts et définitions pour pouvoir comparer le chiffre et le rendre plus intelligible. L’objectif est de s’incérer à la mouvance internationale de normalisation pour ne pas s’auto-marginaliser. Le phénomène de la mondialisation a engendré une internationalisation de la société qui, elle-même, induit à un vaste mouvement de normalisation à l’échelle international. De ce fait, nous devons nous insérer dans cette réorganisation par une normalisation. D’autant que les normes internationales ont une certaine flexibilité que nous pouvons adapter ce qui nous permet d’intégrer la mouvance internationale tout en prenant en compte les spécificités nationales.
Qu’en est-il du cas de l’Algérie dans ce sens ?

Je peux vous assurer qu’en termes de nomenclature internationale nous sommes à la pointe. Les classifications adoptées par les Nations Unis en 2008 notamment la classification centrale des industries et celles des produits ont été adoptées et adaptées en Algérie en plus de trois autres pays africains. D’ailleurs, la première phase du recensement économique été effectué avec ces normes et la deuxième phase qui est encore sur le terrain, utilise aussi les mêmes procédures.
Plusieurs organismes économiques se plaignent des faiblesses voire de la rareté des données statistiques. Pour quelles raisons selon vous existe ce manque ?
La production statistique est comme toutes autres productions. Elle génère des coûts, de ce fait, il faut lui mobiliser des ressources nécessaires pour cette production. Dans ce sens, les ressources humaines et financières sont disponibles selon les diagnostiques des organismes nationaux et internationaux, mais le problème ou bien l’obstacle c’est au niveau de la coordination interinstitutionnelle. Pour mieux organiser la circulation de l’information, l’organisation, chacun doit avoir sa propre tâche de production.
Khelifa Litamine