Hamid Grine, ministre de la communication, rend visite à la famille Djaout : Tahar est un repère pour la presse professionnelle

Hamid Grine, ministre de la communication, rend visite à la famille Djaout : Tahar est un repère pour la presse professionnelle
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Vingt et un ans depuis la disparition tragique de Tahar Djaout, premier journaliste à tomber sous les balles des terroristes, un ministre a tenu à se déplacer au domicile de la famille. Fait du hasard où les places de parking des cités à cette heure (19 heures) sont toutes prises, la voiture ministérielle trouve une place juste à côté de la plaque commémorative qui rappelle ce certain 26 mai où, à 8h30, Tahar chauffait son véhicule pour rejoindre Ruptures, hebdomadaire où il travaillait. Trois jours auparavant, il avait écrit cet éditorial prémonitoire sur “la famille qui avance et la famille qui recule”.

Tahar venait de signer son arrêt de mort. Il ne le savait pas. Il était poète. Il était visionnaire, il était pour l’avenir de l’Algérie. De sa personne, il faisait peu de cas. Simple et humaniste, timide sauf quand on le provoque sur les fondamentaux, intègre jusqu’au bout des ongles et quand il ne veut pas répondre alors qu’il a réponse à tout, il tire sur sa moustache qu’il porte fièrement, geste accompagné d’un sourire qui en dit long. C’était sa réponse. Il était 8h30.



Tahar chauffait sa 309 et alors qu’il levait les yeux pour répondre aux signes que lui faisait Kenza du balcon – Kenza avait 3 ans – un tôlier, avait-on dit, lui a tiré trois balles dans la tête. Il y a 21 ans. Kenza avait 3 ans. Matoub lui a consacré une chanson. Avant-hier, un ministre de la République a rendu visite à la famille. Kenza fêtera ses 24 ans, le mois prochain.

L’émotion était forte chez la famille quand le ministre a appelé lui-même, deux jours après sa nomination, pour annoncer sa visite. Une visite d’un confrère à la famille d’un confrère. Il a tenu à souligner que c’est un hommage de la République à un homme fait d’intégrité et de rectitude dont la renommée dépasse les frontières mais dont la famille vit toujours dans le même F3, dans une cité populaire. Pour Hamid Grine, ministre de la Communication, ce choix, pas du tout arbitraire, est qu’il a connu l’intellectuel à qui il a proposé de brosser un portrait. Réponse de Tahar : “Je ne peux pas accepter.

Il y a des personnes qui passent avant moi.” La deuxième raison est que, selon le ministre, Tahar représente, à ses yeux, “le repère d’une presse professionnelle : qualité d’écriture, objectivité, transparence, vision, exactitude et rejet total de la diffamation”. Le ministre a annoncé, à cette occasion, la création d’un prix Tahar-Djaout pour la presse écrite afin que l’exemple de cet homme, hors du commun, devienne l’idéal à suivre pour les jeunes journalistes.

A O