Le ministre de la Communication Hamid Grine a honoré mercredi soir à Alger douze femmes algériennes, issues de différents horizons socioprofessionnels, pour leur parcours jugé méritant et au service de l’Algérie.
Les femmes méritantes ont été distinguées lors d’une cérémonie officielle à la résidence El-Mithak, dans le sillage de la célébration de la Journée internationale de la femme et ce, pour la particularité de leurs parcours, chacune dans son domaine d’activité et de compétence.
Présidant la cérémonie d’hommages, le ministre de la Communication a précisé, dans une brève allocution, que le choix des femmes honorées s’est imposé en reconnaissance à leur mérite et pour avoir fait de leur combat au service de l’Algérie une réalité palpable.
La fille de Cheikh Amoud Ibn El-Mokhtar, figure légendaire de la résistance touareg face au colonisateur français, Rahma Imanène, a été distinguée par M. Grine en reconnaissance à son nationalisme.
L’histoire, rappelons-le, a inscrit que les nombreuses batailles à succès livrées par Cheikh Amoud (1848-1928) contre l’une des plus fortes armées de l’époque, ont considérablement reculé et retardé la colonisation du Sahara algérien.
La distinction ayant échu à la digne héritière de celui qui fût qualifié de lion du désert, a revêtu une signification particulière, sachant qu’à 90 ans, Rahma Imanène était, de surcroît, auréolée de la sagesse propre aux dames de son âge.
En respect à sa combativité, la moudjahida qui a rejoint dès 20 ans les rangs du Front de libération nationale (FLN), Louisa Ighilahriz a eu droit, à son tour, à un hommage appuyé et reçu sa distinction des mains de la ministre de la Poste, des Technologies de l’Information et la Communication, Houda-Imane Feraoun.
De son long militantisme, l’on retiendra notamment son appartenance au réseau Jeanson des Porteurs de valises, mais surtout les pires sévices qu’elle a subis de l’armée coloniale française lors de son arrestation, et dont elle garde encore les séquelles.
En février dernier, Louisette Ighilahriz a été désignée membre du Conseil de la Nation par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, parmi le tiers présidentiel.
Egalement sénatrice depuis 2014 et comptant à son actif des prix nationaux et internationaux, la fondatrice et présidente de l’association Iqraa’, Aïcha Barki, a été, à son tour, honorée, en reconnaissance à son engagement.
Elle a reçu sa distinction des mains du Secrétaire général de l’union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Said. « Si l’association a réalisé autant d’acquis, c’est en partie grâce à l’implication des médias tous types confondus », a tenu à relever celle qui œuvre pour l’éradication de l’analphabétisme, notamment parmi les personnes dites du troisième âge.
Chanteuse connue et reconnue, Salwa, de son vrai nom Fatima Lemiti, a été distinguée pour son talent entretenu de longues décennies et ayant fait d’elle unes des voix éternelles du patrimoine musical algérois, au bonheur de ses nombreux fans.
Il ne s’agit pas pour elle de sa première reconnaissance, autant en Algérie qu’à l’étranger, mais celle qu’elle a reçu ce soir a une connotation particulière, a-t-elle assuré, très émue.
Toujours dans le domaine musical, celle qui fût prénommée la diva de la chanson kabyle, Nouara, de son vrai nom Zahia Hamizi, a été honorée pour son authenticité. Nouara a, en effet, chanté, dans la douleur et sous la houlette de feu Chérif Kheddam, l’amour, la condition féminine et la patrie, dans un contexte sociétal farouchement hostile à ce genre de choix pour une Algérienne issue du monde rural.
Représentant la corporation journalistique, l’ancienne directrice d’El-Moudjahid et précédemment d’Horizons, dont elle intégra la rédaction depuis son lancement en 1985 pour y entamer sa carrière journalistique, Naâma Abbas, a été à son tour honorée pour sa fidélité.
Egalement journaliste et comptant parmi les voix distinguées de la radio nationale (chaîne 3), Meriem Abdou a été honorée pour son professionnalisme, au travers de son émission hebdomadaire « L’histoire en marche », à laquelle elle a fidélisé, depuis 16 ans, un auditoire soucieux de décrypter l’actualité internationale.
Une autre journaliste, Fatma-Zohra Benferdjallah, exerçant à l’Etablissement national de télévision (ENTV), a été distinguée pour son courage, alors que Nedjma Maazouz, assistante du ministre de la Communication, l’a été pour son dévouement.
Pour avoir réussi à faire de son handicap physique à la suite d’un accident de la circulation, un engagement pour sensibiliser contre le terrorisme routier, Atika El Mameri a été, à son tour, distinguée en reconnaissance à son combat à la tête de la Fédération des associations des handicapés moteurs (FAHM). Bouleversée, elle a tenu à dédier cette distinction à « toutes les femmes handicapées et aux mamans qui s’occupent de leurs enfants handicapés ».
Directrice du Centre de recherche scientifique et technique sur les régions arides (RSTRA) de Biskra, Fattoum Lakhdari a été honorée pour son mérite. Un mérite qu’elle dira devoir à l’Algérie qui a consacré la gratuité de l’école et de l’université. En exprimant sa gratitude au pays qui lui a permis un parcours jalonné de trophées nationaux et internationaux, elle a interpellé ses concitoyens pour prendre soin de leur mère-patrie.
Dirigeant le Centre de recherche en biotechnologie de Constantine, le Dr Halima Benbouza a également reçu un hommage pour son mérite qui fût, par ailleurs, reconnu à l’échelle internationale.
Lors de cette cérémonie, les hommes n’ont pas été en reste : deux noms ont été récipiendaires d’un hommage spécial femmes et ce, pour leur parcours qualifié d’exceptionnel.
Il s’agit du Professeur Messaoud Zitouni, éminent chirurgien et membre du Conseil de la nation, par ailleurs désigné par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour assurer le suivi et la mise en œuvre du Plan anti-cancer.
Ce projet, fruit d’une profonde réflexion sur la problématique de cette pandémie en Algérie, a été présenté par le Pr Zitouni en 2015 devant l’Académie française de chirurgie, laquelle l’avait distingué en janvier 2016, en tant qu’un de ses membres et ce, à titre étranger.
Le Dr Abderrahmane Hadj-Salah a été, quant à lui, gratifié de manière symbolique pour avoir notamment marqué son passage à la tête de l’Académie algérienne de la langue arabe. L’on retiendra du parcours de cette personnalité sa gratification, en 2010, du prix international du Roi Fayçal. Ce soir, il a tenu à exprimer sa « fierté d’avoir été honoré à l’occasion de la journée dédiée aux femmes », souhaitant que « vive l’Algérie et qu’elle soit au-dessus de tout