La saison en Angleterre vient de se terminer et Rafik Halliche a dû pousser un grand ouf de soulagement. Tout le monde s’accorde à dire que cette première à Fulham a été un désastre à tous points de vue pour l’ex-Nahdiste qui a beaucoup plus vu jouer ses coéquipiers tantôt depuis le banc de touche tantôt depuis les gradins. De là à dire que Halliche ira chercher ailleurs dès l’été prochain, il y a un pas que ni l’intéressé, ni ses agents n’osent et n’ont envie de franchir. Selon l’un de ses agents, Halliche restera bien à Fulham car l’entraîneur Mark Hughes ne veut pas entendre parler de son départ.
Est-ce à dire que les habituels titulaires Hangeland et Hughes seront transférés ? Peut-être bien que oui, mais même s’ils restent encore à Fulham, il n’est pas question pour Mark Hughes de laisser partir l’Algérien.
Cette fois-ci, il sera là dès le départ
Si on fait un flash back de quelques mois, on se rappelle que Rafik Halliche avait rejoint Fulham alors que le championnat anglais avait déjà bouclé sa troisième journée. Le joueur algérien, qui sortait d’une saison harassante, a payé cash la trentaine de matchs joués à Madeira et la dizaine de matchs en sélection sans compter les trois compétitions majeures que sont l’Europa Ligue, la Coupe d’Afrique des nations et surtout la Coupe du monde. Résultat des courses, des blessures à répétition souvent au moment où il retrouvait toutes ses forces. A trois reprises, l’entraîneur l’a préparé pour jouer titulaire, mais Halliche s’est blessé à l’entraînement. Cette fois-ci, il a eu une saison soft et sera là le premier jour de la reprise avec Fulham. Il démarrera la saison sur la même ligne de départ que ses concurrents pour lutter de toutes ses forces afin de gagner enfin une place de titulaire en Premier League. Et comme on sait que Halliche n’a jamais été un looser, Hangeland, Hughes ou les autres défenseurs de Fulham auront du mal à lui barrer la route de la titularisation.
Au pire, il changera d’air au mercato
Si par malheur, Halliche constate qu’il n’entre pas dans les plans de Mark Hughes, il attendra tranquillement le mercato d’hiver pour chercher un club où on lui donnera la chance de jouer régulièrement pour au moins retrouver sa place en sélection surtout que Benchikha a été clair à ce sujet : «Les plus compétitifs joueront avec moi.»
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«Il est fort possible que je sois à Marrakech le 4 juin»
Lorsqu’on l’a joint hier au téléphone, Rafik Halliche était toujours à Londres, mais comme la saison en Angleterre était terminée, il nous a accordé cet entretien sans nous demander de passer par le service média de Fulham. A travers les déclarations de Halliche, on comprend vite que ses jambes fourmillent rien qu’à l’idée de savoir qu’il ne sera pas sur le terrain le 4 juin à Marrakech. Cela ne l’empêche pas d’être de tout cœur avec ses coéquipiers. Halliche nous parle aussi de sa situation à Fulham et de son envie de prouver à son entraîneur Mark Hughes qu’il ne s’est pas trompé en allant le chercher à Madeira. Entretien.
Salam alikoum Rafik, êtes-vous toujours en Angleterre ?
Oui, je suis à Londres, mais je ne tarderai pas à rentrer au pays. En principe, demain ou après-demain, je serai à Alger pour retrouver l’ambiance du pays et passer du temps avec la maman qui m’a beaucoup manqué.
Si vous devez faire un bilan de votre première saison en Angleterre, que pouvez-vous nous dire ?
C’est une saison à oublier tout simplement, mais je ne me prends pas la tête pour autant car en tant que musulman je sais que dans la vie on passe par des périodes difficiles. J’espère seulement que cette période difficile a pris fin avec la fin de la saison en Angleterre. A quelque chose malheur est bon. (NDLR : Il le dit en citant un verset du Coran ‘Aâssa an takrahou chay’an wa houa khayroun lakoum’). Donc, El Hamdoullah pour tout ce que le Bon Dieu nous donne.
Cela veut-il dire que vous n’avez pas l’intention de rester à Fulham ?
Non, je n’ai jamais dit cela. De toute ma vie, j’ai toujours été un battant et je me battrai encore pour gagner ma place à Fulham. Vous savez très bien que la saison passée, j’ai été défavorisé par rapport à mes coéquipiers qui étaient en plein championnat lorsque j’ai débarqué au club. Par la suite, je n’ai jamais été épargné par les blessures. La saison prochaine, je serai là dès le premier jour de la préparation Inch’Allah et on verra si j’ai ma place dans cette équipe ou pas.
Et si le coach continue à ne pas vous faire confiance ?
Dans ce cas, j’irai voir ailleurs. Il y a le mercato d’hiver ne l’oubliez pas, mais on n’en est pas encore là et selon ce que j’ai pu apprendre, le coach ne veut pas entendre parler de mon départ. Cela prouve qu’il tient toujours à moi et c’est qui me pousse à continuer à me battre jusqu’à ce que je gagne ma place dans l’équipe.
Non, je ne suis pas le genre à aller demander des comptes à un entraîneur. Mon agent l’a fait pour moi et le coach lui a réitéré qu’il ne voulait pas entendre parler de mon départ. Cela m’a rassuré.
C’est la troisième fois consécutive que l’équipe nationale est en stage sans vous. Comment vivez-vous cette situation ?
Très mal. L’ambiance au sein de l’Equipe nationale, les amis me manquent terriblement.
Auriez-vous aimé être en Espagne aujourd’hui ?
Et comment ! Mais, il y a un sélectionneur en place qui choisit les joueurs selon des critères bien précis et je ne fais pas partie de ses plans. Je respecte totalement.
Parmi les critères de Benchikha : être compétitif dans son club. Une raison supplémentaire de s’imposer à Fulham la saison prochaine, non ?
Oui en effet, mais j’aurais quand même pu être utile à l’Equipe nationale. Il se trouve que chaque sélectionneur a ses méthodes. Avec Saâdane, on n’était pas obligés d’être titulaire en club pour jouer en Equipe nationale. J’ai un coéquipier à Fulham, l’Irlandais Kelly qui est régulièrement convoqué dans la sélection de son pays, alors qu’il n’a joué que trois matchs à Fulham. Il y a aussi le cas Benzema qui était remplaçant au Real et qui continuait à bénéficier de la confiance de Laurent Blanc en équipe de France. Il y a, par contre, des entraîneurs comme Benchikha qui exigent que les sélectionnés soient compétitifs dans leurs clubs et ils ont leurs raisons. Je dois préciser que le seul maître à bord, c’est Benchikha et on doit respecter ses décisions surtout qu’il a été fidèle à sa ligne de conduite : aucun des joueurs qui ne jouent pas dans leurs clubs n’a été convoqué.
Vous avez travaillé sous les ordres de Benchikha, comment l’avez-vous trouvé ?
C’est un gagneur comme moi. C’est pour cela que j’aimerais bien travailler de nouveau sous ses ordres.
Où seriez-vous le 4 juin prochain ?
Il est fort possible que je sois à Marrakech pour au moins me retremper dans l’ambiance de l’Equipe nationale et donner un coup de main même psychologique aux copains avant le match face au Maroc. Si je ne vais pas à Barcelone où j’ai un rendez-vous avec mes agents pour faire le point sur la saison qui vient de s’écouler, je serai Inch’Allah à Marrakech.
Pensez-vous que les gars sont capables de ramener un bon résultat du Maroc ?
Je n’ai aucun doute là-dessus.