Halliche raconte son conte de fées

Halliche raconte son conte de fées

«J’étais capitaine du NAHD et je me tassais dans les bus pour aller m’entraîner»

A la fin de la rencontre qui a mis aux prises son équipe avec Rio Ave, dimanche passé, et qui s’est terminée sur le score d’un but partout, Rafik Halliche nous a accordé un entretien où il nous parle d’abord de la blessure qui l’a empêché de terminer la partie et de sa crainte de rater le prochain match des Verts prévu le 3 mars prochain contre la Serbie au stade du 5-Juillet.

Le défenseur de Madeira, qui passera un examen médical aujourd’hui, sera fixé sur la nature de sa blessure et saura, par conséquent, s’il pourrait jouer le 3 mars prochain. L’enfant de Badjarrah revient dans cet entretien sur son parcours de footballeur qui l’a mené jusqu’au sommet.

Tout d’abord, parlez-nous de cette blessure qui vous a empêché d’aller jusqu’au bout de la rencontre de votre équipe ?

J’étais bien rentré dans le match durant la première demi-heure du match, mais les fortes pluies qui se sont abattues ont rendu le terrain impraticable. Et sur une action, j’ai perdu mes appuis à cause de l’état du terrain.

J’ai senti un claquage suite à quoi j’ai ressenti des douleurs au niveau des adducteurs du pied droit. Ce qui m’a contraint à demander le changement. Je ne pouvais pas prendre le risque de poursuivre la partie.

Cette blessure vous privera-t-elle de la prochaine rencontre de votre équipe ?

Je l’ignore. Je dois attendre 48 heures pour passer des examens et me fixer par la suite sur la nature de ma blessure. J’espère que ce ne sera pas trop grave, car j’ai envie de revenir le plus tôt possible sur les terrains et être surtout prêt pour le match de la Serbie. Je n’ai pas encore foulé la nouvelle pelouse du stade 5-Juillet, du moment que je n’ai pas joué le match contre l’Uruguay pour cause de blessure aussi.

Revenons un peu en arrière, comment Halliche a-t-il effectué ses débuts en football ?

En réalité, j’ai commencé par pratiquer le judo, à l’âge de cinq ans. Je m’entraînais avec des athlètes connus actuellement dans la discipline, comme Benyekhlef, Azioune, Guendouz, Yakoubi, Amimer et les autres dont j’ai oublié les noms. Ils s’entraînaient au MCA et je les considérais comme des frères.

Comment s’est effectué le passage du judo au football ?

Vous savez, mon père était directeur technique de judo au Mouloudia, avant qu’il ne prenne sa retraite, il y a deux ans de cela. Je m’entraînais avec les judokas en catégorie cadettes. Je me rappelle que les cadets me mettaient toujours à terre, car j’étais plus jeune qu’eux. A un moment donné, j’ai dû abandonner les entraînements, puisqu’il m’était difficile de me déplacer à Alger-Centre quotidiennement. Je me contentais d’accompagner mon père aux entraînements et de rester dans son bureau. Et il m’arrivait de jouer au ballon pour passer le temps. C’est alors qu’un dirigeant du centre de l’élite de Ben Aknoun m’a repéré.

Et que s’est-il passé ?

On a alors demandé à mon père de m’inscrire dans ce centre et il a accepté. Je m’entraînais sous la houlette de Menad Salim et Lachguer. Je portais le maillot numéro 10 et le brassard de capitaine. Je n’ai pas débuté en tant que défenseur, mais en tant que milieu de terrain. Je jouais bien au ballon et j’étais même bon dribbleur.

Comment avez-vous rejoint le NAHD ?

Après la dissolution de cette association, certains joueurs ont rejoint des équipes de la capitale. Moi, j’ai atterri au Nasria où j’ai joué sous la houlette de Mohamed Boutadjine qui me faisait jouer au milieu du terrain. Et c’est là que ma vraie histoire avec l’équipe de mon coeur a commencée. Je dois dire que c’est le NAHD qui m’a permis de m’illustrer et d’arriver là où j’en suis.

Pourquoi avoir choisi le NAHD plutôt que l’USMH, vous l’enfant de Badjarrah ?

En réalité, j’hésitais entre le NAHD et l’USMH, deux équipes proches de notre domicile familial. Mais j’ai choisi le NAHD, une école qui a enfanté les meilleurs défenseurs de D1 à l’époque, contrairement à l’USMH qui évoluait en D2. Je crois que je ne me suis pas trompé dans mon choix, car c’est le NAHD qui a été derrière ma réussite.

Quel est l’entraîneur qui vous a fait jouer à votre poste actuel ?

C’est Boudissa qui m’a transformé en défenseur axial. Il m’a dit que je jouais bien avec les deux pieds, possédant une bonne vision de jeu et que j’avais un bel avenir. Et c’est ce qui est arrivé. N’oubliez pas que Boudissa a été derrière l’éclosion des Madjer, Fergani et Guendouz. Ses conseils et ses orientations m’ont beaucoup aidé, alors que je refusais de jouer en défense au début. Mon père m’avait d’ailleurs dit : «Boudissa maîtrise bien son sujet.» Et au fil des matches, je me plaisais à ce poste, jouant avec aisance, contrairement en milieu de terrain.

Comment avez-vous intégré l’équipe première ?

Dans la catégorie juniors, je jouais tantôt en défense tantôt au milieu du terrain. Mais en première et deuxième années, je ne jouais pas avec l’équipe seniors, car je me concentrais plutôt sur mes études. En ratant mon BAC la première fois, je me suis alors intéressé plus à ma carrière sportive. Par la suite, j’ai été promu en catégorie seniors, à l’époque d’Anghelescu. Et à la demande du nouveau bureau présidé par Lahlou, je m’entraînais et jouais même parfois des matches avec l’équipe A. Je remercie à l’occasion les dirigeants Hocine Bendjenni, Mohamed Dahmani, Cheikh Réda et le président Lahlou pour m’avoir permis de gagner en confiance parmi les seniors, alors que je n’étais que junior.

Comment avez-vous gagné une place de titulaire et hérité du brassard de capitaine d’équipe, en un laps de temps très court ?

A l’époque, on a réussi à sauver l’équipe de la relégation lors de la dernière journée de championnat. Par la suite, la plupart des joueurs, parmi eux Alliche, Djerradi et Kabri, ont quitté le NAHD. On a alors fait appel à Guendouz pour occuper les fonctions d’entraîneur du NAHD. Ce dernier me titularise dès le premier match. Aït El Hocine lui a succédé et m’a placé dans l’axe avec Sid Ahmed Khedis. Au fil des matches, je gagnais en confiance et c’est tout logiquement que j’ai hérité du brassard de capitaine d’équipe, après que Ousserir eut rejoint le CRB. On avait réalisé un bon parcours en terminant à la 6e place.

Qu’en est-il de vos débuts avec les différentes sélections nationales ?

Je n’ai jamais été sélectionné dans les catégories jeunes des équipes nationales. La première convocation que j’ai reçue m’est parvenue de Meziane Ighil, responsable alors des Espoirs. Tasfaout a continué tout seul sa mission, après le retrait d’Ighil. Cette saison-là, j’ai reçu une offre du Mouloudia, mais j’étais lié par un contrat avec mon club. Et puis, je n’avais pas envie de quitter le NAHD

Pourquoi ?

Le Mouloudia est un grand club, et moi je n’étais pas prêt à jouer sous pression. Je ne voulais pas prendre le risque de rejoindre un grand club comme le MCA ou la JSK, alors que je n’étais qu’au début de ma carrière. Mon père m’avait conseillé de rester au NAHD afin d’améliorer mon jeu, même si je ne touchais pas beaucoup d’argent, même en tant que capitaine d’équipe. En fait, l’argent n’était pas mon objectif, même si mon père n’était qu’un fonctionnaire ayant à sa charge une famille constituée d’un garçon et de six filles. Mais je me contentais du peu qu’on avait. Mon père ne me donnait que l’argent du transport. Je me tassais dans les bus avec mon cabas au moment où j’étais capitaine du NAHD. Mes sacrifices ont fini par payer, Dieu merci.

Entretien réalisé par Mourad H.

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