Il aura fallu attendre que ça se calme. Que le gros de la foule se disperse pour décrocher ce tête-à-tête avec Halliche. Installé dans un coin du salon d’un de ses oncles, le joueur s’est laissé aller à un long entretien dont on vous présente un court extrait.
Vous avez mis Ighil Imoula en ébullition, vous attendiez-vous ce matin, en quittant Alger, à être accueilli de la sorte ?
Pas du tout ! Je me suis dit qu’il y aura des gens, sans doute… des cousins et quelques proches. Mais j’étais loin de m’imaginer au milieu de tout ce beau monde. C’était fou. Je me suis retrouvé parfois acculé de partout. C’était chaud aussi. Je ne pouvais espérer meilleur accueil. Ça me touche vraiment. D’autant que ça vient de personnes proches, toutes issues de mon patelin. C’était très émouvant, sincèrement.
Est-ce l’effet Coupe du monde ?
Oui, mais pas que. Ighil Imoula, c’est, comme je te le disais mon patelin. J’ai vécu ici des moments quand j’étais petit. Je venais passer mes vacances d’été ici en famille, ce qui fait que ça me tenait à cœur de venir aujourd’hui. J’ai été gâté sincèrement.
C’était carrément l’hystérie, il aura fallu jouer des coudes pour vous atteindre …
Il fallait tacler, oui ! (rires). C’est très touchant de voir qu’on est venus peut-être de très loin juste pour m’accueillir. C’est chaud toutes ces marques de sympathie qui me sont parvenues depuis mon arrivée. Merci à tout le monde. Je n’oublierai pas !
Il fallait être armé d’une grande patience, cela dit, pour ne pas oser dire stop !
Non, je me laisse faire. C’est sympa et ça me fait plaisir. Quand il y a autant de monde, il fallait s’attendre à de la bousculade. Ça ne m’a pas perturbé. Vous savez, je suis venu pour eux.
Que retiendrez-vous de cette journée ?
Beaucoup de choses. Surtout que j’ai été bien reçu chez moi à Ighil Imoula. Je repars avec un cœur plein de bonheur et d’émotion. Je crois que j’ai grandi encore un peu plus aujourd’hui. Ce bain de foule, c’est un bon carburant pour la CAN !
Entretien réalisé par Achour Aït Ali
Ighil Imoula appartient à ceux qui se lèvent tôt !
Exceptionnellement, hier Rafik Halliche n’avait pas droit à la grasse matinée. A 6h45, le joueur du Nacional Madeira s’était déjà mis sur son trente-et-un et attendait patiemment le signal de son père pour se rendre à Ighil Imoula. A 7h15, un petit cortège a quitté Bachdjarah pour prendre la route.
Da Lmouloud, un vrai patriarche
Mouloud Halliche, le père de Rafik, était déjà tiré à quatre épingles hier à 6h 30. Tout au long de la virée à Ighil Imoula, il était aux côtés de son fils qu’il avait accompagné pas à pas. Même lorsqu’il est question de parler à la presse, il n’est jamais loin, veillant au grain. Un patriarche dans le vrai sens du terme.
Halliche repart avec un burnous
Rafik Halliche s’est vu offrir un beau burnous blanc à son arrivée au village natal de son père, Ighil Imoula. Avec les grosses bourrasques de vent à secouer un chêne, le joueur était bien au chaud.
Un agent de la circulation pris d’euphorie
Fait anecdotique s’il en est un, un agent de la circulation qui avait reconnu Rafik Halliche au niveau d’un barrage de contrôle ne s’est pas empêché d’aller faire la bise au joueur. Il a même fait arrêter la circulation dans le sens inverse afin de faire passer en priorité la Peugeot 307 qui transportait l’international algérien.