Halilhodzic : «Quand ça concerne le travail, je ne pardonne à personne !»

Halilhodzic : «Quand ça concerne le travail,  je ne pardonne à personne !»

Vahid Halilhodzic est connu pour être un entraîneur de poigne qui ne se laisse pas du tout faire. Dans tous les clubs où il est passé auparavant, il a toujours fait de la discipline son cheval de bataille.

C’est, à cet effet, que beaucoup d’observateurs et de spécialistes, en France notamment, le qualifient de dictateur presque. Une étiquette qui ne plaît pas vraiment au coach bosniaque qui assure que c’est son boulot qui lui exige d’être ainsi pour maintenir la sérénité dans un groupe et, par conséquent, d’assurer au maximum les bons résultats. Dans son allocution formulée hier au début de la conférence de presse, Halilhodzic a clairement affirmé que dans le travail, il ne pardonne à personne.

Pour lui, les joueurs sont appelés à se comporter comme de vrais professionnels et celui qui dérogera à ses règles de conduite, il le sanctionnera automatiquement : «Je suis un entraîneur qui fait convenablement son boulot. Je n’ai jamais été contre mes propres joueurs et jamais durant ma carrière, je n’ai lésé l’un d’eux. Moi, quand il s’agit de travail, je suis intransigeant, je ne pardonne à personne. Les joueurs doivent suivre les règles et c’est tout.»

«Personne ne pourra influencer mes choix, y compris la FAF»

Le discours du nouveau sélectionneur est clair, net et précis. Pour lui, pas question qu’on interfère dans son domaine. C’est lui le maître à bord et les choix de joueurs, c’est exclusivement lui qui les fera, personne d’autre : «Il est évident que pour le moment, je ne connais pas encore très bien l’équipe. J’aurai une première idée lors du prochain stage qui se déroulera en août prochain et c’est là, où j’ai débuterai réellement mon travail. Pour l’instant, je ne fais qu’écouter. En tout cas, ce que je peux vous assurer, c’est qu’aucune personne ne pourra influencer mes choix ou bien me dicter ses préférences, ni la fédération, ni un agent de joueur, ni même un journaliste. C’est moi uniquement qui prendrai les décisions qui me paraîtront les plus appropriées.»

«J’ai carte blanche et je compte aller au bout de mes principes»

«Je le dis et je le répète, je ne suis pas le genre d’entraîneur qui lèse ses joueurs, sans aucune raison valable. J’ai toujours donné la possibilité à tous les joueurs de se démarquer et de montrer ce qu’ils ont dans le ventre. Vous pouvez revenir sur mon passage à Lille ou bien à Rennes et vous verrez que j’ai fait confiance à tout le monde, y compris les plus jeunes. Cependant, je suis quelqu’un qui ne badine pas avec la discipline. J’ai eu carte blanche à ce propos du président Raouraoua et je compte bien m’en servir. J’irai au bout de mes principes et mes convictions», fait-il remarquer.

«Je ne suis pas un dictateur, je suis simplement un homme à forte personnalité»

Halilhodzic paraissait au cours de ladite conférence de presse très à l’aise avec les gens des médias et communiquait très sereinement. Répondant à une question d’un de nos confrères, au sujet justement des problèmes qu’il a souvent rencontrés avec les journalistes, en France plus particulièrement, l’ancien coach du Paris Saint Germain dira : «Vous savez, je suis quelqu’un d’ouvert aux dialogues. On me décrit souvent comme un dictateur, alors qu’en vérité, je ne le suis pas du tout. L’image qu’on a tendance à faire de moi en France est totalement fausse. Je suis un entraîneur à forte personnalité, c’est tout. Je ne permets à personne de s’immiscer dans mon travail, ce qui est normal à mon sens.»

«J’ai mis Drogba et Yaya Touré sur le banc, malgré la pression du président de la République de Côte d’Ivoire en personne»

Pour illustrer son intransigeance quand il s’agit d’appliquer ses choix, Vahid Halilhodzic a raconté une anecdote qui s’est déroulée quand il était aux commandes de la sélection ivoirienne et qui se résume comme suite : «Un jour, lors d’un match international de la Côte d’Ivoire que je drivais, j’avais mis Didier Drogba et Yaya Touré sur le banc des remplaçants, car ils n’étaient pas en grande forme. Cela a suscité un tollé au pays et il y a même le président de la République en personne qui est intervenu à la télévision nationale pour justifier mes choix et tempérer un peu les ardeurs. Il a essayé de me joindre après pour m’obliger à revoir mes choix, mais je n’ai pas cédé, car je savais au fond de moi-même que je n’avais pas fait d’erreurs.»

«Les vedettes ? C’est sur le terrain que je veux les voir et pas ailleurs»

Comme tout le monde le sait, Coach Vahid n’aime pas du tout les joueurs qui se la jouent star et qui se la pètent, alors que sur le rectangle vert, ils ne montrent rien. Sur cela, il a affirmé que les soi-disant vedettes ne lui ont jamais fait peur, puisque seuls les plus méritants joueront avec lui. «Je n’ai rien contre les vedettes, mais celles-ci doivent prouver leur talent sur le terrain et pas ailleurs. Les noms ne m’ont jamais fait peur. Je n’alignerai que les éléments qui le méritent et qui me démontrent au cours des séances d’entraînement qu’elles en veulent vraiment», a-t-il conclu.

«Si on ne se qualifie pas à la CAN 2013, je pars»

Vahid Halilhodzic sait qu’il sera attendu au tournant par les nombreux supporters algériens qui n’accepteront certainement pas de voir leur sélection manquer de nouveau la CAN de 2013, quand on sait que les chances de l’EN de se qualifier à la prochaine compétition continentale qui se déroulera en janvier prochain sont très infimes. Le nouveau sélectionneur national, qui n’est pas vraiment un adepte de la langue de bois, a été direct et bien clair dans sa réponse à l’une de nos questions au sujet de son avenir à la tête de la sélection si, par malheur, celle-ci venait à manquer le rendez-vous de 2013. En effet, sans aucun détour, le Bosniaque a assuré qu’il quitterait ses fonctions et qu’il n’irait de ce fait pas jusqu’au bout de son mandat : «Oui, il est évident que si on ne se qualifie pas à la CAN de 2013, je partirai. Cela signifie que mon objectif premier n’a pas été atteint et je ne vois pas comment je pourrai aller au bout de mon mandat et assurer les matchs qui viendront après.»

«La fédération m’a fixé des objectifs très élevés, mais j’essayerai de les atteindre»

L’ancien sélectionneur de la Côte d’Ivoire sait parfaitement que sa mission à la tête de l’équipe d’Algérie n’est pas de tout repos. Conscient de la lourde tâche qui l’attend, il assure qu’il fera de son mieux pour redonner une nouvelle âme à l’équipe et relancer sa machine. Il compte, à cet effet, sur le soutien de ses joueurs qui devront se montrer plus rigoureux dans leur travail comme ils l’ont été auparavant. Halilhodzic n’a pas manqué de souligner que les objectifs qui lui ont été tracés par la Fédération algérienne de football, à savoir une qualification à la CAN 2013 et à la Coupe du monde 2014, ne sont pas facilement réalisables, mais affirme qu’il essayera de mener à bien sa mission et réussir son pari : «Le chalenge de driver l’Algérie me passionne énormément, même si je sais que ma mission ne va nullement être facile. J’ai longtemps discuté avec le président, Mohamed Raouraoua, et j’ai senti dans son discours qu’il voulait bâtir une grande sélection. La fédération m’a, à cet effet, fixé des objectifs très élevés, je dois dire, mais j’essayerai malgré cela de les atteindre et d’honorer jusqu’au bout mon contrat.»

«Je sais que je serai attendu au tournant dès mon premier match»

Halilhodzic est un homme de défis et il l’a bien fait savoir hier au cours de sa première conférence de presse qu’il a tenue : «Vous savez, je suis un entraîneur qui aime relever les défis et qui vit avec la pression. La chaleur des supporters et l’engouement que suscitent les rencontres d’une sélection me fascinent. Quand il n’y a pas d’ambiance et de pression, je ne ressens aucun enthousiasme. Je sais qu’en Algérie, je serai attendu au tournant et que beaucoup me jugeront lors de mon premier match, mais je peux vous dire que cela ne me fait aucunement peur. Un coach, quel qu’il soit, qui ne prend pas de risque dans sa carrière, n’est certainement pas un bon entraîneur.»

«La CAN 2012, c’est malheureusement terminée»

Le nouvel homme fort de la barre technique des Verts ne veut surtout pas donner d’espoirs aux supporters algériens quant à la capacité de la sélection à assurer une qualification à la prochaine CAN de 2012 qui se tiendra conjointement au Gabon et en Guinée équatoriale. Halilhodzic veut se projeter dès maintenant sur l’échéance de 2013, même s’il assure que l’Algérie ne fera certainement pas de la figuration lors des deux derniers matchs des éliminatoires qui lui restent à disputer face à la Tanzanie et la République centrafricaine : «Je le dis, la qualification de l’Algérie pour la CAN de 2012 est malheureusement impossible. C’est terminé, il n’y a pas vraiment de chance. Cela dit, on ne compte pas baisser les bras pour autant. On jouera à fond nos deux derniers matchs et on se battra jusqu’au bout. Le prochain match en Tanzanie, on le jouera pour gagner, ça c’est sûr, mais pour la qualif’, ça ne va pas être évident.»

Avec Vahid, pas question de venir en retard

Le nouveau sélectionneur national, Vahid Halilhodzic, est quelqu’un de très ponctuel, et on l’a bien remarqué hier. En effet, l’ancien coach de Lille a fait son apparition en compagnie de Kader Berdja à la salle de conférences du complexe Mohamed-Boudiaf, aux alentours de 14h53, soit 7 minutes avant l’heure fixée pour l’entame de ladite conférence de presse. Il a attendu jusqu’à ce que l’heure ait affiché 15h pour entamer son allocution. A ce propos, Vahid a fait savoir à l’assistance qu’il est quelqu’un de très ponctuel et qu’il ne badine pas avec les joueurs qui ne respectent pas l’heure fixée : «Durant toute ma carrière, je n’ai jamais été en retard à mes séances d’entraînement. Mes joueurs devront être ainsi, sinon j’imposerai des sanctions.» Voilà qui est clair !

Le prochain stage se déroulera à Paris

Comme nous l’avions annoncé dans notre édition de jeudi dernier, le prochain stage qu’effectueront les Verts au mois d’août prochain se déroulera en France, très probablement à Paris. C’est le sélectionneur Halilhodzic lui-même qui l’a déclaré hier : «En principe, le stage d’août prochain se tiendra à Paris. On va l’officialiser très prochainement.»

Vahid a parcouru 65 000 km en 23 mois !

Le nouvel entraîneur national nous a appris hier qu’il avait parcouru près de 65 000 km en 23 mois, lorsqu’il était aux commandes de la sélection ivoirienne, il y a un an et demi de cela pour superviser le maximum de ses joueurs professionnels et surtout pour préparer les multiples stages qu’avaient effectués les Eléphants en perspective de la CAN 2010 et du Mondial sud-africain. Tout cela pour rien, puisqu’il a été au final démis de ses fonctions au lendemain de la défaite concédée face à l’Algérie en quarts de finale de la CAN qui s’est tenue en Angola. Cela démontre que Vahid est fréquemment sur le qui-vive et travaille à longueur de temps, même lorsqu’il n’y a pas de regroupement.