Le sélectionneur de l’Algérie, Vahid Halilhodzic, a animé une conférence, hier matin, au centre de presse du complexe sportif Mohamed-Boudiaf à la veille du match amical qui opposera ce soir les Verts à la sélection de la Guinée. Un match qui, pour le coach, n’aura rien d’amical.
«Il y a 4 joueurs qui ont déjà un carton, peut-être qu’ils ne joueront pas face au Mali»
«L’objectif de ce stage est, en plus de préparer le match contre la Guinée qu’on doit gagner, est voir certains joueurs, d’évaluer l’état physique de chacun et de préparer la suite. Il faut savoir, par exemple, qu’il y a 4 joueurs qui ont déjà des cartons jaunes et qui peuvent être suspendus pour le match aller des barrages dans le cas où ils écoperaient d’un carton jaune face au Mali (il s’agit de Belkalem, Guedioura, Feghouli et Slimani, ndlr). Peut-être que je ne les ferai pas jouer pour les préserver pour le match barrage, d’où la nécessité d’essayer d’autres variantes.»
«J’ai dit aux joueurs que ceux qui ne joueront pas régulièrement ne seront pas convoqués»
«Ce stage est aussi destiné à faire passer des messages aux joueurs. Hier (lundi, ndlr), j’ai prononcé, à l’adresse des joueurs, un discours que j’ai préparé depuis longtemps. Cette équipe a accompli des succès énormes, mais il y a l’objectif à atteindre : la Coupe du monde. J’ai parlé avec les joueurs pour les inciter à éviter les pièges de l’autosatisfaction et de l’euphorie. L’équipe est assez jeune. Elle a reçu des gifles avant et pendant la CAN. Cela a été une bonne leçon. Je leur ai aussi dit que ceux qui ne joueront pas régulièrement ne seront pas convoqués à l’avenir.»
«Il y a une dizaine de joueurs qui ne sont pas au niveau physiquement»
« Avant la CAN, j’avais 13 joueurs blessés. Là, c’est une dizaine de joueurs qui ne sont pas au niveau sur le plan physique car certains d’entre eux n’ont pas réglé leurs problèmes. J’ai fait un test aux joueurs pour voir où ils en sont sur le plan physique et j’ai constaté qu’il y en a 8 ou 10 qui sont très en retard. C’est pour ça que j’ai convoqué 28 joueurs. J’avais prévu cela. Il y a un travail visible qui se fait pour préparer le match barrage, mais aussi un travail invisible.»
«Certains ont 25 % de masse de graisse !»
«J’ai découvert hier, lors de ce stage, que certains joueurs avaient 25 % de masse de graisse ! Cela s’explique par le fait qu’avec le Ramadhan, il y en a qui ont pris du poids. Je leur ai dit que je ne dis rien cette fois-ci parce que c’était un mois particulier, mais pour le match face au Mali, je ne l’accepterai pas. Il faut souffrir pour aller au Brésil. On n’y a pas après avoir chanté ou dansé, mais après avoir travaillé.»
«J’alignerai l’équipe la plus compétitive possible»
«Je vais faire équipe la meilleure possible. Nous sommes dans l’obligation de gagner ce match et aussi celui du Mali par rapport au classement FIFA. Vous avez vu comment l’Algérie s’était retrouvée dans une poule difficile à la dernière CAN parce qu’elle figurait dans le troisième chapeau. Pour le tirage au sort des matches barrages, c’est important qu’on soit dans le premier chapeau. C’est pour ça que ce match sera joué pour être gagné, tout comme celui contre le Mali en septembre. J’aligner l’équipe la plus compétitive possible.»
«Slimani, Djebbour et Belkalem ne joueront pas»
«Je ne peux pas faire jouer Slimani, Djebbour ou Belkalem. Ils n’ont joué aucun match depuis le début de la saison et je ne veux donc pas prendre de risques avec eux. Les matches du mois d’août sont très compliqués car les joueurs ne sont pas tous au même niveau de préparation. Par exemple, Belfodil est revenu de New York très fatigué.»
«Djabou commence même à rigoler et à parler !»
«Le match face à la Guinée sera peut-être une possibilité de voir le petit Djabou jouer. «Je l’ai toujours dit : ce joueur est un vrai bijou, même s’il n’a encore jamais joué en sélection avec moi. J’ai constaté qu’il a accompli de vrais progrès sur le plan du jeu. Il commence même à rigoler et à parler, alors qu’il était d’habitude timide et effacé ! Peut-être que je lui dirai demain : Allez, gamin ! Montre-moi ce que tu sais faire ! Je pourrai aussi essayer Khoualed comme latéral droit. Cela dit, je ne ferai pas de cadeau à quelqu’un qui n’est pas prêt de jouer. Je ne ferai jouer que les plus aptes.»
Transferts des joueurs durant l’été
«C’est mesquin de dire que j’ai envoyé des joueurs vers certains clubs !»
«J’ai passé mes vacances à discuter avec presque tous les joueurs. Il y a pas mal d’entre eux qui ont changé de club. Malheureusement, certains n’ont pas encore réglé leurs transferts. Vous voyez le résultat : il y a huit ou dix parmi eux qui sont à court physiquement. Certains ont opté pour des grands clubs, mais il n’est pas dit qu’ils vont jouer. Quand je leur avais parlé, j’ai voulu les conseiller et leur donner un coup de main. Participer à la Coupe du monde au Brésil est le rêve de chaque joueur, mais pour le réaliser, il faut qu’il fasse preuve de solidarité et d’attachement envers l’équipe et le groupe.»
«Des joueurs n’ont pas tiré les leçons de la CAN»
«Les joueurs doivent faire des efforts. J’ai dit à certains que je pouvais très vite oublier leurs numéros de téléphone. Avec la concurrence qui s’est installée, tout le monde doit faire des efforts. Nous n’avons ni Drogba no Eto’o, mais nous avons un groupe capable de faire quelque chose. Nous devons tirer les conclusions de l’expérience de la CAN. Malheureusement, ce n’est pas tout le monde qui en a tiré les leçons. Ils se cachaient dans un bunker et c’est Vahid qui payait, mais la Coupe du monde, c’est autre chose. J’ai donné un coup de main à des joueurs pour bien travailler. J’ai eu hier quelques discussions individuelles avec certains joueurs pour leur dire ce que je pense.»
«Je me suis retiré du transfert de Slimani en voyant qu’il y avait trop d’agents»
«Pour ce qui est de Slimani, c’est vrai que Nantes m’a appelé à son sujet. Je pensais que c’est le football qui lui convient le mieux et je lui ai proposé d’y aller. Puis, il s’est passé beaucoup de choses. Il y a eu beaucoup d’agent dans l’affaire et, constatant tout ça, je me suis retiré. Aller au Sporting de Lisbonne a été sa décision. Le plus important pour moi est qu’il joue, quel que soit le club où il sera.»
«Soudani joue très bien au Dinamo,
il est content et son club aussi»
«J’ai entendu des choses être dites à ce sujet. C’est très mesquin de dire que le sélectionneur a demandé à un agent d’emmener Slimani ou un autre joueur quelque part ! Je ne suis pas de ce genre. Il peut aller là il veut. Je lui ai posé une seule condition : il faut qu’il gagne sa place. Pour Soudani, le Dinamo Zagreb m’a appelé et j’ai donné mon avis sur lui. Il a été transféré là-bas. Lui est content, son club est content et sa famille est également contente. Il joue régulièrement et il joue bien en plus. Je suis allé le voir là-bas dans un match et j’ai vu qu’il s’est très bien adapté.»
«Pour Ghoulam et Kadir, c’est un problème d’argent»
«J’ai parlé hier avec Ghoulam. Je lui avais demandé de m’appeler directement durant l’été pour me parler de son problème. Sa situation ne me convient pas du tout. Celle de Kadir non plus, même s’il y a l’option de Lille qui peut être intéressante pour lui. J’ai dit à chacun d’eux : Trouve une équipe où tu pourras jouer ou tu ne seras plus sélectionnable ! Si tu veux être en sélection, il faut régler ton problème. Or, le problème en général a trait à l’argent. Là, je n’entre pas dans ces considérations. Ça ne me regarde pas.»
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«Il est possible que j’essaye un autre gardien de but»
La question du gardien de but devant jouer aujourd’hui, surtout que Raïs Mbolhi vient toujours de se trouver un club (le CSKA Sofia), a été évoquée par Vahid Halilhodizc : «Je suis très content que Raïs ait trouvé un club. Cela dit, il est possible que j’essaye un autre gardien de but face à la Guinée. Ce matin, les gardiens de but ont bien travaillé. Zemmamouche est dans une situation particulière. Il faut bien le surveiller. Il y a aussi Doukha et Si Mohamed qui travaillent bien. On verra.»
Des mesures médicales préventives pour éviter des blessures en novembre
Hier, le staff médical a eu une séance spéciale avec les joueurs, a révélé Vahid Halilhodzic. «Les joueurs ont été informés des mesures à prendre afin de prévenir d’éventuelles blessures, surtout que la période des matches barrages, octobre et novembre, est celle où il y a un risque élevé de blessures. Donc, nous faisons en sorte de préparer les joueurs dès aujourd’hui à cette période délicate», a-t-il expliqué.
«La presse s’enflamme, mais Ishak n’a encore rien montré»
Comme il fallait s’y attendre, la présence pour la première fois d’Ishak Belfodil parmi les Verts a pris une bonne partie dans la conférence de presse de Vahid Halilhodzic. Ce qui était moins attendu, c’est que le coach ait un discours pas très tendre à son égard.
«J’avais mal pris qu’il change d’avis l’année passée»
«Quand je convoque un nouveau joueur, je dois au préalable avoir un contact personnel avec lui. Quand j’avais rencontré Belfodil l’année passée, il était prêt à venir. Puis, il a changé d’avis après un moment de réflexion. Je l’avais mal pris, je l’avoue. Je ne peux pas oublier cela. Il y a des joueurs qui ont sous-estimé cette équipe en réclamant un temps de réflexion. Or, je n’ai pas voulu tomber dans ce piège.»
«Je l’ai convoqué pour préparer la suite en évitant les tensions au sien du groupe»
«J’ai décidé de le convoquer cette fois-ci après une longue réflexion. Comme nous vivons un moment particulier, puisque nous sommes déjà qualifiés pour les barrages, j’ai la possibilité de préparer minutieusement la suite. Chaque détail est important. Il ne faut pas créer des tensions au sein du groupe. J’ai, pour ce stage, 28 joueurs en plus de deux ou trois autres que j’ai en tête. C’est le groupe que je cherchais depuis deux ans. C’est allé très vite car ce travail devait durer quatre ans, mais nous avons très bien travaillé.»
«Il y a Djebbour, Slimani, Ghilas, Aoudia et lui, je prendrai les deux ou trois meilleurs»
«J‘ai appelé Ishak hier (lundi, Ndlr) pour discuter avec lui. J’ai discuté avec lui en présence de témoins et je lui ai dit en face ce que je pense. Il a pris la décision de se concentrer sur la sélection nationale. Est-ce qu’il va jouer ? Cela dépendra de son temps de jeu à l’Inter. Comme attaquants de pointe, il y a déjà Djebbour, Slimani, Ghilas et Aoudia. Avec Belfodil, ça fait 5 joueurs pour une seule place de titulaire. Cette fois-ci, je les ai tous convoqués, à l’exception de Aoudia, mais les fois prochaines, je n’en appellerai que deux ou trois d’entre eux et ce seront les plus compétitifs avec leurs clubs.»
«Il faut qu’il gagne sa place et qu’il fasse ses preuves»
«La presse a tendance à s’enflammer avec Belfodil, mais la vérité est qu’il n’a encore rien montré. Il ne faut pas délivrer de mauvais messages. Il faut qu’il gagne sa place, qu’il fasse ses preuves. Il ne suffit pas de signer dans un grand club pour être un grand joueur. Il faut jouer régulièrement dans ce club.»
«Je n’accepterai pas qu’on prenne la sélection en otage»
«Parfois, il faut aller vite pour le bien de l’équipe. Un jeune qui a passé deux ans dans les sélections françaises de jeunes et chez qui je constate une hésitation à venir jouer pour l’Algérie, je lui dis : «Reste chez toi !» Il y en a qui ont demandé à être titulaire. J’ai dit qu’il n’y a aucun joueur en Algérie qui est titulaire indiscutable. Il règne actuellement une bonne ambiance au sein du groupe. Nous avons gagné les deux derniers matches avec la maîtrise. Il faut continuer comme ça. Je n’accepterai pas qu’on prenne la sélection en otage.»
«Les choses ont changé, même Djebbour a désormais une influence positive dans le groupe»
«Je savais depuis le premier jour ce que je voulais. Mon discours n’a pas changé. Aujourd’hui, je constate que même ceux qui n’ont pas joué montrent un réel attachement à l’équipe. Djebbour n’avait pas joué contre le Rwanda, mais quel plaisir de voir l’influence positive qu’il a eu au sein du groupe ! C’est quelque chose de nouveau. Tout le monde veut jouer et c’est tout à fait normal. J’ai été joueur et je sais ce que c’est que de ne pas jouer. Les Algériens se fâchent tout de suite. Donc, il faut utiliser des mots qui ne blessent pas pour leur faire comprendre les choses.»
Joueurs locaux :
«Je prends les meilleurs, où qu’ils se trouvent»
A présent que Essaïd Belkalem et Islam Slimani joueront en Europe, il n’y a plus de joueurs locaux dans le onze classique des Verts. Y en aura-t-il dans le futur ? «Moi, je ne raisonne pas en termes de joueurs locaux ou évoluant à l’étranger. Je prends les meilleurs, où qu’ils se trouvent. J’en ai donné la preuve en faisant jouer Belkalem et Slimani. Il y a Khoualed qui est intéressant, à condition qu’il confirme les bonnes choses qu’il montre à l’entraînement.»
«Quand je suis arrivé, personne n’avait voulu m’aider pour les locaux»
«Après deux ans comme sélectionneur de l’Algérie, je connais à présent les joueurs locaux, leurs qualités et leur mentalité. Quand je suis arrivé, personne n’avait voulu m’aider dans ce sens. J’ai supervisé plus d’une quarantaine de joueurs locaux et je sais qu’il y a des jeunes prometteurs, mais il faut qu’ils travaillent. Moi, j’ai un seul critère : la performance. Si des joueurs locaux sont performants, je les fais jouer.»
«Tedjar a de réelles qualités, mais c’est un fainéant»
«On m’a reproché, à juste titre, de convoquer souvent Tedjar alors qu’il jouait peu dans son club. Je vous assure qu’à l’entraînement, il affiche des qualités très intéressantes, que ce soit du point de vue physique que technique. Le problème, c’est que c’est un fainéant. Il ne travaille pas assez. A présent que la concurrence est devenue rude et qu’il n’est plus convoqué, peut-être que ça lui donnera à réfléchir et qu’il se décidera à travailler sérieusement pour être convoqué à nouveau.»
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Son bilan après deux ans
«Le groupe de 2010 n’avait plus faim»
Le match amical de ce soir face à la Guinée intervient deux ans après le premier contact qu’avait eu Vahid Halilhodzic avec la sélection algérienne. C’était en août 2011 à Marcoussis, dans la banlieue de Paris. «Il faut des années pour préparer une équipe. Or, le constat est que le groupe actuel n’a rien à voir avec le groupe de Marcoussis. Ce groupe-là avait vécu un moment inoubliable avec une qualification et une participation à la Coupe du monde 2010. Après, ce groupe n’a eu plus faim.»
«Les supporters reconnaissent la qualité de mon travail, pas les journalistes»
«Ce n’est pas pour me glorifier, mais il y a eu des choses qui ont été faites. Or, on ne sait pas communiquer les choses qu’on a faites. Aujourd’hui, l’Algérie pratique le jeu le plus offensif d’Afrique. Dans un journal étranger, des statistiques concernant la CAN ont révélé que la sélection algérienne a eu le plus fort pourcentage de possession du ballon, le plus grand nombre d’occasions de but créées, avec l’efficacité en moins. De 200 passes par match par le passé, nous sommes passés à une moyenne de 400 à 500 passes par match. C’est la première fois depuis les années 1980 que l’Algérie joue un football résolument tourné vers l’avant. Les supporters l’ont reconnu, mais pas les journalistes.»
«Le groupe actuel peut entrer dans l’histoire en allant à la Coupe du monde»
«On a récupéré du terrain adverse 38 % de ballon. C’est un changement radical. J’avais commencé mon travail par corriger les défauts de l’équipe, dont le principal était le manque d’efficacité. Il fallait être fou et inconscient pour entrer dans cette aventure. En tant qu’ancien attaquant, je ne pouvais pas accepter que l’équipe joue défensivement. On n’a encore rien fait. La qualification pour la CAN, c’est déjà pas mal, surtout que nous n’étions pas présents à la CAN précédente, mais nous voulons faire quelque chose d’historique. Aller en Coupe du monde, c’est quelque part entrer dans l’histoire. Les joueurs actuels ont faim et veulent le faire. Je leur dis qu’ils peuvent le faire s’ils font montre de talent, de sacrifice et d’abnégation.»
«On m’a reproché d’avoir fait un stage avec 2 joueurs, mais j’y étais obligé»
«On m’avait reproché d’avoir fait un stage avec 2 joueurs. Je l’avoue, jamais je ne l’avais fait auparavant, mais je l’ai fait car j’étais obligé de le faire. Je n’ai pas du temps pour travailler comme il faut avec les joueurs. Donc, quand j’ai du temps, je travaille, même avec quelques joueurs. Je sais ce qu’il faut pour qualifier une sélection à la Coupe du monde. J’en ai déjà qualifié une (la Côte d’Ivoire, Ndlr) et j’avais été enlevé par le chef de l’Etat.»
«On me reproche d’agir en colonel, mais avec l’argent que touchent les joueurs, il ne faut pas que je sois obligé de les réveiller»
«Il y a eu beaucoup de mauvaises habitudes que j’ai enlevées. Le petit-déjeuner était facultatif, avec deux ou trois joueurs seulement qui se levaient pour le prendre, il est devenu obligatoire ; les séances vidéo étaient facultatives, avec parfois zéro joueur dans la salle, c’est devenu obligatoire. On dit que j’agis comme un colonel, mais c’est détestable de devoir obliger un joueur à se réveiller tôt le matin alors qu’il touche beaucoup d’argent pour bien travailler. La sélection nationale est au-dessus de tout. Je n’accepte pas qu’on fasse du chantage avec le pays.»
«Si nous ratons les barrages, je serai l’homme le plus détesté d’Algérie»
«Le président de la FAF ma donné tous les moyens pour travailler, comme ce centre de Sidi-Moussa qui est un vrai bijou. J’espère que nous serons à la hauteur au mois de novembre. Si nous ratons les barrages, je serai le personnage le plus détesté d’Algérie, mais je dis que nous ne sommes pas loin du Mondial. En tout cas, nous travaillons pour que cette sélection récolte les fruits avec ou sans moi.»
«En deux ans, il y a eu 73 joueurs convoqués, dont 46 ont joué»
«En deux ans, il y a 73 joueurs qui ont été convoqués, dont 46 ont joué. Il y a donc eu du travail durant les deux premières phases et j’espère qu’il y aura la 3e phase pour récolter les fruits de ce travail. Après le premier rendez-vous en août 2011 à Marcoussis, je voulais quitter l’équipe car il y avait beaucoup de travail à faire. Je ne pensais pas qu’en août 2013, on serait à la porte de la Coupe du monde. Nous allons nous préparer à passer au très haut niveau.»
Problème du latéral droit
«J’ai déjà Mostefa et Cadamuro et j’ai découvert Khoualed»
La question du latéral droit n’inquiète visiblement pas Vahid Halilhodzic, qui semble se contenter des options qu’il a déjà en mains : «J’ai déjà Mostefa et Cadamuro. Ce dernier peut même être une alternative comme latéral gauche et comme défenseur central. Il y a aussi Khoualed qui a été une belle découverte pour moi, non seulement pour ses qualités techniques, mais aussi par son sérieux, son implication et son engagement. Je l’ai déjà regardé jouer comme défenseur central à l’USMA et il m’a plu. C’est un ancien milieu de terrain et il possède donc une bonne qualité de relance et de passe qui peut être intéressante pour le poste de latéral droit.»
«Un joueur m’a dit qu’à 21 ans, il avait besoin de réfléchir !»
«Je ne veux pas ramener des joueurs qui ne sont pas engagés pleinement avec l’Algérie. Il y a même un joueur qui m’a dit qu’à 21 ans, il doit réfléchir un peu avant de décider (allusion sans doute à Aïssa Mandi, ndlr) ! Pour moi, ce sont des joueurs qui sous-estiment la sélection nationale. Moi, je sais ce que je veux. Je veux des joueurs impliqués», relate-t-il.
Cas Boudebouz
«Je ne suis pas rancunier, c’est juste qu’il est victime de la concurrence»
Comme à chaque conférence de presse, le cas Ryad Boudebouz a été évoqué par les journalistes. Halilhodzic s’est défendu de tout acharnement envers ce joueur : «Il est juste victime de la concurrence. Au poste de milieu offensif, il y a Feghouli, Brahimi, Kadir et Djabou. Pour ce stage, j’ai appelé 9 joueurs à vocation offensive, non pas pour les faire jouer, mais pour leur parler. Après, je ferai mon choix. Je ne lui tiens pas rigueur pour ce qu’il a fait par le passé. Je peux me fâcher, mais je ne suis pas rancunier.»
Son adversaire préféré pour les barrages
«Je préfère éviter l’Egypte, mais si c’est elle, je ne lâcherai pas l’affaire»
Interrogé sur la sélection qu’il préfère avoir comme adversaire lors des barrages, Vahid Halilhodzic a préféré verser dans l’humour : «Je préfère un adversaire que je peux éliminer !» Et d’expliquer : «Je n’ai jamais eu de chance dans les tirages. Que ce soit avec la Côte d’Ivoire ou l’Algérie, je tombe souvent dans des groupes de la mort. J’ai dit que je préfèrerai éviter l’Egypte car elle a fait un très beau parcours dans les qualifications. Cependant, si elle sera notre adversaire, je ne vais pas lâcher l’affaire. Si certains poussent seuls, ça ne marchera pas, mais si tout le monde pousse, ça marchera. On va faire tout pour passer le cap et aller à la Coupe du monde.»
«Ne sifflez pas l’hymne de la sélection adverse !»
Tout en appelant les supporters algériens à venir nombreux au stade Mustapha-Tchaker ce soir pour le match amical Algérie-Guinée, Vahid Halilhodzic leur demande une chose : «Ne sifflez pas l’hymne de la sélection adverse ! Je n’aime pas
ça du tout.»