Halilhodzic, père Noël doublé de Père Fouettard

Halilhodzic,  père Noël doublé de Père Fouettard

Les joueurs le connaissent déjà avant de l’avoir rencontré

Avant même de l’avoir rencontré, les joueurs de la sélection nationale connaissent déjà Vahid Halilhodzic. Si les médias se sont occupés, depuis plusieurs jours, à dresser des portraits de lui et à brosser sa personnalité, ses déclarations durant la conférence de presse qu’il a animée samedi après-midi ont achevé de révéler sa personnalité, sa philosophie, ses ambitions, ses attentes et, surtout, ses exigences. Il en ressort un personnage atypique, mélange de père Noël et de Père Fouettard, soit la promesse d’offrir au football algérien monts et merveilles tout en fouettant les mauvais garnements d’entre les joueurs.

Le «Général» n’en était pas un, le «dur»en sera-t-il un ?

Ainsi, avant même d’avoir eu à voir le nouveau «maître», les joueurs se sont fait une idée sur ce à quoi ils doivent s’attendre. D’aucuns pourraient croire qu’il s’agira, encore une fois, de poudre savamment distillée aux yeux, comme c’était un peu le cas avec Abdelhak Benchikha. Ce dernier, sans qu’il ne demande rien à personne, s’était vu affublé du surnom pompeux de «Général», ce qui avait laissé croire à une gestion militariste de la sélection, mais l’ancien sélectionneur, comme l’ont reconnu les joueurs eux-mêmes, s’est révélé être très humain et loin d’être distant, du moins pas assez distant pour un surnom aussi rébarbatif. Quand un «Général» annoncé se révèle ne pas en être un (au plan relationnel, cela s’entend, car les compétences de Benchikha ne sont pas du tout remises en cause), on se méfie des autres prétendus «durs». Or, Halilhodzic est présenté à longueurs d’articles de presse et d’émissions radiotélévisées comme étant un «dur» qui réduira en poussière toute velléité de contestation et qui saura, assurent les avisés, mater les «nababs» de l’équipe ou supposés tels.

Pour les joueurs, les «présentations» sont déjà faites

Aussi, l’intéressé aura beau répéter qu’il n’est pas un dictateur et qu’il est ouvert au dialogue avec les joueurs, sa réputation de dur à cuire continuera certainement à le poursuivre, au moins jusqu’au match contre la Tanzanie, là où le nouveau coach sera jugé sur ses actes et non plus sur ses paroles. Déjà, ses propos n’ont pas manqué d’avoir un effet sur certains joueurs qui, directement ou indirectement, se sont sentis visés par ses menaces et ses mises en garde. C’est avec appréhension qu’ils répondront à la prochaine convocation – en espérant déjà qu’ils seront convoqués -, tant ils ont à présent une idée sur le type de discours que Vahid Halilhodzic, le ci-devant sélectionneur national réfractaire à tout écart, va leur tenir. Avant même le regroupement du 8 août, les «présentations» sont déjà faites.

Kourichi et Moine ont signé leurs contrats

Si Nordine Kourichi et Cyril Moine ont été présentés par Vahid Halilhodzic comme ses assistants, l’un en tant qu’adjoint et l’autre comme préparateur physique, il restait à officialiser leur désignation après les négociations qui avaient cours entre eux et la FAF à propos des modalités pratiques de leur collaboration. C’est désormais chose faite puisque Kourichi et Moine ont signé hier après-midi les contrats les liant à la fédération. Le site officiel de la FAF précise que leurs obligations contractuelles sont identiques à celles de Halilhodzic, ce qui veut dire que leur destin est lié à celui du sélectionneur national.