Halilhodzic : «Notre état d’esprit est notre grande force»

Halilhodzic : «Notre état  d’esprit est notre grande force»

Le sélectionneur national, Vahid Halilhodzic, a accordé au journal L’Equipe une longue interview, dans laquelle, il est revenu sur plusieurs sujets de sa vie d’entraîneur. Le coach bosnien a évoqué ses ambitions avec l’Algérie à la CAN, et fait le bilan de ses 18 mois passés à la tête des Fennecs.

Vahid, et à quelques heures du début du stage, a souligné que son groupe manquait, certes, d’expérience, mais a assuré qu’il possédait d’autres qualités essentielles.



«Nous n’avons pas un groupe de vedettes, mais une équipe très inexpérimentée, qui possède, cependant, de l’enthousiasme, de l’ambition et une fraîcheur incroyable. Elle est homogène, solidaire et généreuse. Notre état d’esprit est notre grande force. Des blessures ont contrarié ma liste, j’ai longtemps hésité, certes. La rencontre face à la Tunisie déterminera notre avenir dans cette compétition. Si nous passons en quarts, on ne sait jamais ce qui peut arriver.»

«Ma réussite n’est pas due seulement à la discipline»

Par la suite, Halilhodzic a parlé de sa méthode de travail en soulignant que ce n’est pas que la discipline qui a fait sa réussite. «Bien sûr que j’espère entraîner au haut niveau. Ma plus grande qualité, c’est le travail, ma tactique. Le terrain, le jeu, la planification… quand vous avez des résultats partout, ce n’est pas que de la discipline.»

«Quand tu as beaucoup d’autorité, ça devient un problème»

Souvent critiqué pour son autorité excessive envers ses joueurs, Halilhodzic est souvent catalogué. Une étiquette qui ne lui plaît pas vraiment.  «J’ai plusieurs images. Quand tu entends parler de Vahid et tu vois Vahid, je donne l’impression de quelqu’un d’arrogant, qui a du caractère, de l’autorité. Et malheureusement, quand tu as beaucoup d’autorité, c’est un problème.»

«Je suis capable de gagner la Ligue des champions»

On le sait, Vahid Halilhodzic n’est pas un coach qui cache ses ambitions (sauf peut-être avec la sélection algérienne). L’ancien driver du PSG, quelque peu frustré de l’acharnement médiatique qu’on lui avait fait subir lorsqu’il était en France, assure qu’il se sent capable de gagner la Ligue des champions un jour, avec un club ambitieux.

«Il me manque un club capable de jouer la finale de la Ligue des champions. Je suis capable de gagner la C1, et ce n’est pas prétentieux. Quand j’entends cette musique, cela me fait quelque chose.»

«Je ne suis inférieur à aucun entraîneur au monde»

Rien ne fait peur à Vahid et personne ne l’impressionne. En réponse à la question du journaliste : Quand vous voyez Mourinho, Conte… Vous ne vous sentez pas inférieur ? La réponse d’Halilhodzic fut claire : «Je ne le pense pas. Je ne suis inférieur à personne. L’autre jour, je regarde Barcelone qui a mis un joueur en première ligne (en attaque). C’est une erreur énorme que je ne ferai jamais. Je sais qui peut jouer en première, en deuxième (au milieu) et en troisième ligne (défense).»

«Lippi m’a marqué, Hitzfeld m’a tellement déçu»

Quant à l’entraîneur qui l’a marqué, Coach Vahid répond :

«Marcello Lippi. Je suis resté pour comprendre le club (la Juventus), ses méthodes, son travail. Il maîtrise son sujet. J’ai assisté aussi au boulot d’Hitzfeld, pourtant champion d’Europe avec Dortmund (1997) et il m’a tellement déçu. C’était toujours la même chose : petit match, frappes, rien de tactique, jamais de mise en place. Mais ça marchait. J’ai vu des managers en Angleterre qui restent sur le côté. En plus, certains mettent des lunettes pour faire intellectuel. Je ne comprends pas…»

«Avec mes enfants, je suis trop faible»

Afin de montrer à l’opinion publique, qu’au fond, il n’est pas cet homme méchant et insensible qu’on a longtemps taxé, Halilhodzic a révélé qu’avec ses enfants, il perdait souvent ses moyens, jusqu’à devenir trop faible.

«Je connais la nouvelle génération. J’ai des enfants. Mon plus grand succès d’ailleurs, c’est qu’ils ont achevé leurs études dans deux grandes écoles de commerce. Si je suis dur comme père ? Oh, les enfants font ce qu’ils veulent avec moi. Je les gâte trop, je suis trop faible», a-t-il conclu.