Vahid Halilhodzic ne digère toujours pas le forfait du Cameroun. «Ils se sont comportés de manière irresponsable. Ils ne nous ont pas respectés. Ils ont manqué de respect à l’Algérie, aux Algériens et de ce fait, leurs excuses sont irrecevables», a déclaré le sélectionneur national à Radio International d’un ton ferme qui traduit son dépit après l’annulation du match Algérie-Cameroun prévu le 15 novembre dernier.
«Boudebouz et Feghouli apporteront de la folie à notre jeu»
Dans une déclaration à Radio International, Vahid Halilhodzic n’a pas omis de manifester son bonheur de pouvoir disposer de joueurs techniques de la trempe de Boudebouz et Feghouli. «Ce sont des joueurs fantastiques qui peuvent nous apporter beaucoup. Je les vois, par exemple, apporter de la folie à notre jeu. Je suis très satisfait de leurs prestations lors de ce stage», a déclaré Halilhodzic qui s’est dit satisfait aussi du déroulement du dernier regroupement. «Nous avons fait en sorte de retenir le plus grand nombre de joueurs afin qu’on puisse nous faire une idée sur chacun. Malheureusement, il y a des joueurs qui sont arrivés blessés. Nous en avons perdu cinq au cours du stage. N’empêche que nous avons dans l’ensemble fait du bon boulot», a-t-il assuré.

Si Vahid Halilhodzic s’est dit satisfait dans l’ensemble de la production des joueurs, reconnaissant même un certain progrès, il n’en demeure pas moins qu’il trouve ses joueurs un peu justes physiquement. «Ils manquent encore de rythme à mon goût. Ils doivent encore travailler physiquement. Ils ont des progrès à faire à ce niveau», a-t-il estimé. Des remarques qu’il ne s’est sans doute pas gardé de faire à ses joueurs à l’issue de la semaine de stage. On sait qu’il a adressé ses critiques et ses compliments aux joueurs à l’issue de l’opposition Algérie vs Algérie, il en a sans doute profité pour le leur rappeler.
«Je ne convoquerai que 25 joueurs au prochain stage»
Vahid Halilhodzic n’a pas voulu s’attarder sur les noms des joueurs qui l’on séduit lors de ce stage. «Je ne veux pas donner de noms. Tout ce que je peux dire, c’est que dans l’ensemble, les joueurs ont pour la plupart donné satisfaction. Après, il va falloir procéder à un tri. Ça ne va pas être facile, mais je suis obligé de me contenter de vingt-cinq joueurs seulement lors du prochain stage», a révélé le sélectionneur national qui devra sans doute faire tomber quelques têtes.
«Bouchouk a eu un rendement exemplaire»
Prompt à donner finalement des noms, le sélectionneur national s’est arrêté sur le cas Feghouli qu’il estime avoir «confirmé tout le bien qu’on pensait de lui. Nous le suivions depuis des semaines. On connaît toutes ses qualités. Aujourd’hui, il est devenu presque titulaire en club, ce qui est bien. Il a encore une grosse marge de manœuvre, ce qui fait que j’attends encore plus de lui. L’important n’est pas le nom du club pour qui on joue, mais le niveau de tout un chacun. Regardez le jeune Bouchouk. Il a non seulement été bon, mais il a eu un comportement exemplaire».
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Avant Bouchouk, il y a eu Benzema, Nasri, Lampard…
Il a beau s’appeler Bouchouk, mais c’est bien lui qui a été piqué sur ce coup-là ! Le joueur du CA Batna avait été critiqué, au détour de déclarations de Vahid Halilhodzic au cours de sa conférence de presse de dimanche passée (en fait, il l’a cité en exemple lorsqu’il a parlé des joueurs qui sont techniquement très intéressants, mais qui doivent se mettre au diapason du niveau international), pour sa propension à user de gestes techniques superflus et il en avait été profondément blessé, car croyant à une humiliation, mais cela a eu le don de le faire transcender durant le match d’opposition qui avait opposé les joueurs convoqués par le coach national. Connaissant Halilhodzic et son habilité reconnue à titiller ses joueurs, comme il le faisait à Lille, au Paris Saint-Germain, à Rennes, au WA Casablanca et à la tête de la Côte d’Ivoire, il y a de fortes chances de croire que ses critiques publiques étaient destinées à secouer Bouchouk. Il faut dire que le procédé n’est pas nouveau. Il a été utilisé par d’autres entraîneurs. Nous citerons trois exemples récents.
Moqué par Mourinho, Benzema double sa moisson de buts
Lorsque José Mourinho (entraîneur provocateur par excellence !) a été nommé entraîneur du Real Madrid l’été 2010, il n’était pas satisfait du rendement de Karim Benzema, pourtant acheté 38 millions d’euros l’année d’avant à Lyon. Pour le secouer, il n’a pas arrêté de l’égratigner dans les conférences de presse à propos de son positionnement sur le terrain et son manque de rapidité dans la transmission du ballon, poussant une fois la moquerie jusqu’à déclarer qu’il pensait à une séance d’entraînement spéciale dans l’après-midi au seul Benzema… parce qu’il était arrivé en retard deux fois aux séances d’entraînement du matin. Résultat : l’attaquant français s’est révolté et a accompli sa meilleure saison en inscrivant
15 buts en Liga et 6 en Ligue des champions, soit 21 buts pour ces deux compétitions, alors qu’il n’en avait marqué que 9 (8 en Liga et
1 en Ligue des champions), soit moins de la moitié, lors de sa première saison au Real.
Nasri qualifie la France à l’Euro au sortir d’une «guerre» avec Blanc
Depuis la nomination de Laurent Blanc comme sélectionneur de la France, Samir Nasri passait souvent à côté de son sujet lors des matches internationaux, surtout depuis de l’année en cours. Avec les Bleus, le Nasri étincelant d’Arsenal et, depuis l’été dernier, de Manchester City était timoré, sinon médiocre. Alors, le sélectionneur a pris la responsabilité de critiquer ouvertement son joueur, relevant son manque d’implication dans les matches. Nasri, vexé, avait répliqué par voie de presse, déclenchant une petite «guerre» médiatique entre les deux hommes, mais il a eu l’intelligence de se taire après et de s’exprimer sur le terrain. Cela s’est fait de la meilleure des manières : contre la Bosnie en match décisif pour la qualification à l’Euro-2012, et alors que la sélection française était menée au score chez elle et encourait une défaite qui l’aurait obligée à recourir aux matches barrages, Nasri a sauvé les siens en provoquant un penalty qu’il a lui-même transformé, envoyant ainsi la France au rendez-vous européen de l’Europe prochain en Pologne et en Ukraine.
Taillé par Capello, Lampard inscrit le but de la victoire contre les champions du monde
Fabio Capello avait tranché ces derniers mois : Frank Lampard n’était pas mieux qu’une doublure et il lui préférait Gareth Barry. «C’est moi qui prend les décisions. Lampard n’est pas en mesure d’apporter ce que j’attends de lui», avait lancé le flegmatique sélectionneur devant les journalistes. Le milieu de terrain de Chelsea avait encaissé sans broncher. Il a cravaché pour revenir à son meilleur niveau. Il s’est réveillé une première fois avec son club, Chelsea, en inscrivant un triplé à Bolton le 2 octobre dernier. Il a confirmé en inscrivant un but à chacun des deux derniers matches de Chelsea en Premier League. Samedi, celui qui l’avait taillé, Capello, lui a fait un cadeau inattendu : une titularisation contre le champion du monde en titre, l’Espagne, avec le brassard de capitaine en sus. Résultat : Lampard a été l’auteur du seul but du match, confirmant définitivement son retour dans le haut niveau.
Comme quoi, laver son linge sale sur la place publique a ses vertus… N’est-ce pas, Bouchouk ?