C’est un sélectionneur, tantôt amusant, tantôt blagueur, quelque peu agacé et un brin anxieux qui a rencontré hier les représentants de la presse nationale, et ce, à la veille du départ de la sélection nationale pour Ouagadougou où elle aura à affronter le Mali, dimanche, pour le compte de la deuxième journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2014.
C’est un sélectionneur, tantôt amusant, tantôt blagueur, quelque peu agacé et un brin anxieux qui a rencontré hier les représentants de la presse nationale, et ce, à la veille du départ de la sélection nationale pour Ouagadougou où elle aura à affronter le Mali, dimanche, pour le compte de la deuxième journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2014. C’est donc un Vahid Halilhodzic tous les sens en éveil qui a eu à expliquer certains de ses choix et ses objectifs immédiats à la barre des Verts.
«La presse me félicite, c’est nouveau ça !»
Le premier de nos confrères à avoir ouvert le bal des questions n’a pas manqué de féliciter le sélectionneur après la large victoire des Verts sur le Rwanda. Ce à quoi Halilhodzic réplique en arborant un très large sourire, l’air très amusé : «La presse algérienne félicite le sélectionneur après une victoire, c’est nouveau ça et c’est très rare. C’est pourquoi vous m’en voyez aussi surpris que ravi. Merci en tout cas pour cette marque de sympathie», s’est-il empressé de dire, avant d’entrer dans le vif du sujet.
«Je n’ai pas de joueurs titulaires»
Interrogé sur l’état général de son équipe en cette veille de match important, le Bosniaque affirme sans ambages : «Bien entendu, les garçons étaient un peu fatigués après le match contre le Rwanda, mais aujourd’hui, tout va bien. Après quelques jours de repos, ils sont en meilleure forme. J’ai actuellement un groupe de 16 à 18 joueurs compétitifs, je n’ai pas de joueurs titulaires et d’autres qui ne le sont pas. Je pense avoir été toujours cohérent dans ma démarche. Pour moi, il n’y a pas de onze ou de titulaires. J’ai un groupe, il est complémentaire. Ce groupe évolue selon ma philosophie du jeu et selon que l’on est choisi tel ou tel schéma dans telle ou telle condition.» Ceci, bien sûr, pour dire que dans son groupe, le sélectionneur choisit les meilleurs du moment en fonction de l’adversaire.
«Le Mali ? Ce sera très difficile»
Questionné sur ses appréhensions à la veille du départ de l’équipe pour Ouagadougou afin d’affronter le Mali, Halilhodzic affirme : «On joue une très bonne équipe. C’est le Mali qui, à mes yeux, reste le favori du groupe. C’est une équipe qui renferme en son sein des joueurs de très haut niveau. La jouer même sur un terrain neutre est une mission assez difficile. J’ai revu deux fois le match Bénin-Mali, et ma foi, la défaite du Mali est assez surprenante, un tout petit relâchement lui coûte une défaite. Là, on va jouer à Ouagadougou, les Maliens sont certainement vexés par cette défaite et vont tout faire pour nous battre. Ils ont tout intérêt. Ils sont vexés, ils vont tout faire pour se remettre dans le sens de la marche, et puis, c’est une équipe qui a de la qualité, il n’y a pas à dire. Moi, je prépare toujours mon équipe pour gagner, donc, on va là-bas pour une victoire, mais je ne sais pas comment va réagir l’équipe. Il y aura beaucoup de paramètres qui rentreront en jeu.»
«C’est une équipe riche en individualités»
«En termes d’individualités, le Mali est une équipe très riche. Diabaté, devant, fait un travail titanesque, de par son abattage, il use tout le monde. Contre le Bénin, il a gagné beaucoup de duels, notamment aériens. C’est un battant qui risque de nous poser des problèmes. Il a un bon jeu de tête et doté d’une belle frappe de balle. Devant, ce Diabaté est une arme très dangereuse. Il y a aussi Maïga, Traoré et Seydou Keïta qui pèsent lourd dans cette équipe. Celui qui joue à Barcelone (faisant allusion à Seydou Keïta, ndlr) est à surveiller comme du lait sur le feu. Ils ont d’autres joueurs tout aussi dangereux qui, comme je viens de vous le dire, peuvent nous créer des problèmes. C’est aussi des joueurs qui sont très bons sur les balles arrêtées, c’est vous dire combien ce sera difficile pour nous.»
«Un match nul ? Oui, je signe»
«Notre équipe est en progression, les chiffres parlent d’eux-mêmes, mais là, on va jouer une grosse cylindrée et je ne sais pas comment les joueurs vont réagir. C’est une équation à plusieurs inconnues, il y aura de la chaleur, l’état du terrain et certains autres facteurs. Comme je le fais toujours, mon équipe, je la prépare pour gagner, mais si on me dit pour un match nul, je dis oui, je signe. Vous savez, les Maliens vont réagir contre nous, c’est clair. Ils vont essayer de nous bousculer et de nous imposer leur jeu. Ils vont tenter de peser dans ce match, c’est pourquoi on s’attend à un match plein, un match viril, un match musclé.»
«Rester dans cette spirale de victoires»
«Nous avons une équipe qui veut aller de l’avant. Une équipe qui a envie de grandir encore et des garçons qui ont envie de montrer de bonnes choses. Dimanche, on joue une grande équipe, et là, ils auront à cœur de montrer qu’ils avancent un peu, qu’ils vont de l’avant et qu’ils ont faim. Moi, je leur ai dit de rester dans cette spirale de victoires, d’en profiter et de se mettre encore plus en confiance. Et puis, pour vous dire, j’ai vu le Mali, beaucoup de leurs joueurs avaient de la peine à terminer le match. C’est vous dire que même grande, cette équipe a aussi ses failles et ses points faibles, mais ne m’attendez pas pour les rendre publics ici devant vous. Je préfère les garder pour moi et les communiquer à mes joueurs. D’ailleurs, nous avons déjà commencé à travailler sur certains aspects techniques liés justement à ces points faibles. Ce qui m’amène à vous dire que dans ce match, tout est possible.»
«Oui, il y aura des changements»
Interrogé sur l’équipe qu’il aura à composer pour affronter le Mali dimanche à Ouagadougou, Vahid Halilhodzic a dû mal à garder sa placidité, il se montre même agacé : «Je ne vais tout de même pas vous dévoiler l’équipe qui va jouer dimanche», s’est il exclamé, avant d’ajouter : «On reste sur une éclatante victoire… Chez nous. Mais là, on joue à l’extérieur contre le favori du groupe. Bien que je sois un adepte du ‘‘on ne change pas une équipe qui gagne’’, là, je crois qu’il y aura des changements. Lesquels ? Vous le saurez dimanche dans la soirée. Là, on va jouer le favori du groupe, le Mali, qui reste à mes yeux le favori du groupe. Comme je viens de vous le dire, celui-ci va nous imposer sa puissance et son physique dans ce match pour nous déstabiliser. On ne va pas le regarder jouer, on va nous aussi nous battre. Et là, je crois que des changements s’imposent. Mais au jour d’aujourd’hui, je n’ai pris aucune décision, je n’ai encore rien tranché.»
«Des problèmes, j’en ai eu et beaucoup»
Evoquant le travail qu’il vient d’effectuer depuis un mois maintenant, le sélectionneur national, subitement amer, laisse entrevoir quelques signes d’anxiété. «De ma vie, j’ai vécu des situations comme celles que je viens de vivre ici en Algérie. J’ai eu beaucoup de problèmes durant ces stages, problèmes de joueurs blessés, devrais-je le préciser ? Vous vous rendez compte ? Guedioura s’est blessé, alors qu’il était au repos ? C’est incroyable, je ne comprends pas. Mais bon, on s’en remet de cette situation et tout est rentré dans l’ordre, il était temps, me diriez-vous. Aujourd’hui, il y a une bonne ambiance. Les garçons vivent très bien ensemble, et en plus, ils font du bon travail. En dépit de toute cette adversité, j’ai fait mon travail parce que je l’adore et parce que j’adore le foot aussi.»
«Il n’y a pas de cas Remache et Chalali»
Remache et Chalali devaient quitter le stage ce matin, certains se sont empressés de demander au sélectionneur national pourquoi ces deux éléments ne seront pas du voyage à Ouagadougou avec le reste du groupe. C’est avec une moue qui en a fait rire tout le monde et un air très amusant qu’Halilhodzic reprend de volée : «Parlons football s’il vous plaît. Moi, je suis là pour parler que du football, pourquoi voulez-vous toujours qu’il y ait un problème dans l’équipe ? On ne va pas en colonie de vacances à Ouaga, vous savez ? On y va pour un match de foot. J’ai sous la main 25 joueurs, je vais en prendre 23. Les deux autres rentrent chez eux. D’ailleurs, pour tout vous dire, Chalali, je l’ai convoqué juste pour qu’il voit un peu comment vont les choses dans la sélection A. Il est jeune, je l’ai convoqué pour qu’il voit l’équipe de plus près, il a eu aussi l’occasion de jouer un match amical, et là, il va rentre chez lui. Il n’y a jamais eu de cas Chalali et Remache, ils vont quitter le stage, un point c’est tout. N’allez pas chercher les problèmes là où ils n’existent pas.»