Pour la première fois depuis son intronisation à la tête des Verts, Halilhodzic s’est adressé hier soir à la Télévision algérienne. Coach Vahid est revenu sur tout ce qui a trait à la vie des Verts, notamment après l’échec à la dernière CAN. Comme à son habitude, il n’a pas hésité à brandir la menace d’un départ instantané.
Comme à son habitude, Vahid Halilhodzic a tenté avec les mots et les gestes, toujours avec son accent prononcé et un style plutôt théâtral, d’expliquer l’échec de l’Equipe nationale lors de son dernier passage à la CAN-2013 en Afrique du Sud. En gros, Halilhodzic n’a pas fait de grandes révélations, comme s’y attendaient certains, mais il a assumé ses responsabilités devant l’opinion nationale, en général, et les supporters des Verts, en particulier. Il osera même dire : «Je peux partir à tout moment, je peux même le faire ce soir», en évoquant un contrat qui le lui permet, mais il ne peut le faire car son vrai contrat est moral, passé avec Mohamed Raouraoua, le président de la Fédération algérienne de football et qui, selon Vahid, est venu à plusieurs reprises, y compris dans sa chambre, pour lui renouveler sa confiance. Halilhodzic parlera également de dette envers le public algérien qui l’a de tout temps encouragé pour aller au bout de son travail. Malgré donc l’échec, aujourd’hui consommé de Rustenburg, Halilhodzic se voit investi d’une obligation morale pour remettre l’Equipe nationale sur les rails et remplir sa seconde partie du contrat, à savoir la qualifier pour le Mondial-2014 au Brésil. Malin qu’il est, Halilhodzic rappellera les déclarations qu’il avait faites lors de la conférence de presse animée au Centre technique de football de Sidi Moussa le jour du départ de l’équipe vers l’Afrique du Sud. «J’avais dit, que si l’Algérie était éliminée dès le premier tour, ça ne serait pas une surprise. Je n’ai donc jamais promis de gagner la CAN, d’autant plus qu’il y avait des équipes supérieures à la nôtre». Là, Halilhodzic égratigne la presse à qui il endosse une part des responsabilités car, selon lui, c’est elle qui a annoncé que l’équipe pourrait gagner la Coupe d’Afrique et certains joueurs ont cru bon d’y croire et de le déclarer également. En deux mots : ce sont les médias et les joueurs qui auraient trompé le peuple ! Le patron de Verts reste, néanmoins, persuadé que son équipe a bien joué et pouvait prétendre à mieux si elle avait été plus efficace et si elle n’avait pas manqué de chance durant le tournoi. «C’est l’absurdité du football», ou bien «le football est injuste», voire «On a bien joué, mais on n’a pas gagné», dira-t-il, avant de ramener tout à lui : «C’est facile de dire que c’est la faute à Halilhodzic, ça arrange tout le monde, y compris les joueurs. Mais moi j’assume tout, et même si j’ai commis des bêtises je les assume aussi.» S’agissant du groupe qu’il a eu à gérer pendant plus de trois semaines en Afrique du Sud, entre stage de préparation et compétition, Halilhodzic n’a fait que défendre ses joueurs qu’il estime avoir été irréprochables, même si deux d’entre eux ont commis des impairs. Sans les citer, Halilhodzic dira que ce genre de chose se règlent entre «hommes» et au sein de l’équipe, mais qu’en même temps il fera en sorte de ne plus s’encombrer de certains éléments : «Aujourd’hui, je sais avec qui je pourrai aller plus haut et progresser.» C’est dire que des changements sont prévus pour le prochain stage de la sélection, prévu à partir du 20 mars prochain, et ce, en prévision de la rencontre contre le Bénin le 26 du même mois.
A. S-B