Comme à son habitude, Vahid Halilhodzic assume complètement ses choix lors du match de dimanche dernier face au Mali :
«Vous savez, quand une équipe gagne, c’est grâce aux joueurs, mais elle perd c’est toujours la faute de l’entraîneur. Donc, j’assume complètement mes choix et la défaite de dimanche dernier. Après un match, les techniciens donnent leurs avis et souvent se lâchent pour critiquer, heureusement qu’ils ne sont pas nombreux à le faire. Donc, tout en assumant, je dis seulement qu’il faut revenir dans la famille du football pour travailler et aider le football algérien avec toute l’expérience qu’ont ces techniciens. Je suis l’unique responsable de cette défaite. Je savais pertinemment que les coups de pied arrêtés allaient représenter un danger et même la meilleure équipe du monde peut prendre des buts comme ça. Regardez la France contre l’Angleterre, malgré la préparation des Français, ils ne pouvaient éviter le but encaissé sur coup franc. Le seul truc, c’est que lors de ce premier corner, il y a eu un problème de communication entre les joueurs, car le ballon pouvait sortir en touche. Des corners comme ça, ça peut ne pas passer contre le Rwanda ou le Niger, mais face à une puissance comme le Mali, c’est comme des penalties», a tenu à préciser le sélectionneur national. Il a tenu aussi à revenir sur les conditions climatiques très difficiles lors de cette confrontation et le fait que certains joueurs aient eu du mal à s’adapter : «II y avait un problème climatique, à savoir une grosse chaleur et un taux d’humidité élevé. Certains s’adaptent mieux et d’autres beaucoup moins. Toutefois, ça reste un bon apprentissage pour pas mal de joueurs. Ces derniers vont beaucoup apprendre de ce genre de matchs, car l’équipe est en train de se construire. Tout le monde était prêt mais dans la pratique c’est un peu plus difficile. D’ailleurs, je ne m’attendais pas à ce que Boudebouz soit aussi vaillant même s’il était fatigué.»
A. H. A.
«On s’est créé 9 occasions, c’est pas mal»
C’est un Vahid Halilhodzic beaucoup moins déçu et triste que celui qu’on avait vu après et le lendemain de la rencontre à Ouagadougou. Le coach national était plus rassuré, mais surtout plus optimiste quant à l’avenir de son team : «Il est vrai que cette défaite nous a fait très mal, mais je dois dire qu’après avoir revu le match, je n’ai pas constaté beaucoup de choses négatives. En face, nous avions une force physique optionnelle avec plusieurs joueurs maliens dépassant les 1m86. Je savais pertinemment que nous allions avoir des problèmes sur les coups de pied arrêtés et c’est exactement ce qui s’est passé. Vous savez, même les Gambiens ont dominé les Marocains à ce niveau-là, récemment. Les buts sur coups de pied arrêtés représentent à présent 35%. Dans les duels, nous avons manqué de détermination, de rigueur et de concentration, car ce deuxième but sur cafouillage aurait pu être évité. On a péché devant, contrairement à notre adversaire qui a été plus efficace. C’est difficile à accepter, mais c’est la réalité et on n’y peut rien», a déclaré le Bosniaque, tout en affirmant que son équipe a quand même montré de belles choses dans ce match : «On s’est créé 9 occasions nettes de scorer et, d’après ce que j’avais vu, c’est plutôt rare que l’équipe d’Algérie, surtout au cours de ces dernières années, se montre aussi dangereuse à l’extérieur. On avait 2 ou 3 occasions de faire un break ou même de marquer un 2e et un 3e but, mais je ne peux pas accabler mes joueurs. Ils ont fait ce qu’ils ont pu. C’est une bonne expérience pour beaucoup d’entre eux. Ils ont découvert ce que c’était un vrai match en Afrique : chaleur, un terrain pas trop idéal et un arbitrage assez vicieux. J’ai pensé qu’en alignant une équipe plus technique ça allait faire l’affaire… Mais bon ce n’est pas fini du tout, car il reste encore quatre matchs», précise le coach des Verts.
«On a brûlé un joker, mais ce n’est pas encore fini»
Après la défaite des Maliens à Cotonou face au Bénin, la surprise du moment de ce groupe 8, les Verts, et à leur tête Vahid Halilhodzic, savaient pertinemment qu’une victoire à Ouagadougou face aux Maliens était presque synonyme d’une qualification pour le prochain et dernier tour qualificatif pour la Coupe du monde 2014 prévue au Brésil. D’ailleurs, l’entraîneur national n’a pas manqué de souligner hier que l’Algérie avait perdu un joker : «A présent, il faut récolter le maximum de points et faire mieux que nos adversaires afin d’arracher cette première place qualificative. Nous avons, certes, brûlé un joker, et je ne sais pas s’il y en aura un deuxième. Mais il faudra au moins arracher un nul et une victoire à l’extérieur et faire le plein à domicile en espérant des faux pas de nos adversaires. Vous avez bien vu que la Zambie championne d’Afrique a perdu contre le Soudan, mais elle a gagné face au Ghana. C’est pour vous dire qu’il n’y a plus d’équipes faibles, surtout lorsque vous jouez à l’extérieur. C’est pour ça qu’il est impératif d’avoir une équipe costaud. Mais je vous avoue qu’après avoir revu le match lundi soir, j’ai beaucoup d’espoirs quant à l’avenir de cette équipe, car même si cette sélection est toujours en apprentissage, elle peut décrocher son billet pour la Coupe du monde. Nous travaillons ensemble depuis 10 mois maintenant, et au vu des progrès que nous avons réalisé jusque-là en un laps de temps aussi court, je ne peux qu’avoir beaucoup d’espoirs quant à notre parcours», nous a déclaré Vahid Halilhodzic.
«J’attends une réaction d’orgueil de mes joueurs»
L’Algérie a remporté la première manche à Banjul sur le score de deux buts à un, mais ce n’est pas pour autant que le match d’après-demain demeure une formalité pour nos capés. Certes, un match nul au stade Tchaker sera synonyme de qualification pour le prochain et dernier tour qualificatif pour la CAN-2013 prévue en Afrique du Sud, mais Vahid Halilhodzic veut bien plus : «J’ai déjà dit aux joueurs d’oublier le match du Mali, mais j’attends d’eux une réaction d’orgueil, d’autant plus qu’ils étaient trop vexés après cette défaite. J’attends d’eux aussi qu’ils fassent preuve de beaucoup d’engagements et d’une grande volonté. J’exige tout simplement une victoire vendredi à Blida. Pour ce qui est de l’équipe qui sera alignée, je ne sais pas encore qui va jouer, pour la simple raison qu’il y a des joueurs qui sont victimes d’intoxication et je ne sais donc pas qui sera apte et qui ne le sera pas. En fait, cette histoire d’intoxication m’inquiète beaucoup», dira Halilhodzic. Aussi, au cours de ces derniers jours, le coach national a déjà supervisé notre prochain adversaire, notamment lors de sa dernière confrontation face au Maroc : «Ce que je peux vous dire après avoir supervisé le dernier match de la Gambie, c’est que ce n’est pas la même équipe que nous avons jouée au match aller. Ils ont eu un nouveau coach italien depuis avec qui ils se sont beaucoup améliorés. Ce dernier leur a aussi appris tous les vices du jeu italien et j’ai bien pu le constater. Mais ce sont aussi des joueurs costauds avec un grand gabarit qui pourraient nous poser des problèmes dans les duels aériens et les coups de pied arrêtés. Donc, ça ne sera pas une formalité, loin de là», conclut le sélectionneur Vahid Halilhodzic.
A. H. A.
