Questionné sur ce qu’il attend des nouveaux joueurs appelés, le sélectionneur national a affirmé «attendre beaucoup des nouveaux, notamment sur le plan de l’efficacité offensive. Nous allons être plus exigeants avec les joueurs». Il a notamment fait allusion à Nabil Ghilas, en déclarant qu’il veut «un tueur devant le but, un attaquant comme Drogba et Adebayor qui, même en touchant peu de ballons et en ayant peu d’occasions, sont capables de marquer des buts».
«J’ai convoqué Ghilas surtout pour lui parler»
A propos de l’attaquant de Moreirense, il a indiqué qu’il ne l’a pas convoqué uniquement pour le faire jouer. «Je voulais lui parler, lui expliquer le fonctionnement du groupe et ce que j’attends de lui. Les convocations n’ont pas pour objectif uniquement les matchs. Il faut savoir aussi communiquer avec les joueurs et s’assurer qu’ils ont compris ce qu’il est attendu d’eux.»
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«Slimani n’avait même pas de kiné»
Pour illustrer le manque de moyens dont souffrent les joueurs locaux, le coach national a cité la convalescence suivie par Islam Slimani, après l’intervention chirurgicale qu’il avait subie au ménisque avant la CAN. «Slimani n’avait pas de kiné pour le suivre dans sa rééducation. Il a fallu qu’on mette à sa disposition les moyens de la FAF», regrette-il.
«Les internationaux sont les premiers à contester les décisions d’arbitrage»
Illustrant le non respect, par les joueurs, des consignes et recommandations qu’il leur donne à chaque stage, Halilhodzic a cité l’exemple des contestations des décisions arbitrales. «Je dis toujours à mes joueurs de respecter les arbitres et de ne pas contester leurs décisions, ils me disent oui, mais je remarque, dans les matches de championnat, qu’ils sont les premiers à aller contester auprès des arbitres parce que, justement, ils se prennent pour des stars se permettant tout.»
«Le sélectionneur de la Finlande est un héros, mais je ne ferai pas comme lui»
S’il y a bien un entraîneur que Vahid Halilhodzic ne veut pas imiter, c’est bien le sélectionneur de la Finlande, Mixu Paatelainen, qui a tenu en échec l’Espagne, vendredi soir (1-1). «Vous avezvu le match ? L’Espagne, championne du monde et d’Europe, a dominé tout le match et a accaparé le ballon, mais il a suffi d’une occasion à la Finlande pour marquer. Vous voyez comme le football est parfois bizarre, mais c’est comme ça : être efficace même en ayant moins de talent. Le sélectionneur finlandais est maintenant un héros dans son pays, car il a réalisé un véritable exploit. C’est tout à son honneur. Cependant, je ne me vois pas faire comme lui. C’est impossible pour moi de demander à mon équipe de défendre à 10 derrière durant tout un match. Cela ne correspond pas à ma philosophie du football.»
«Même Ronaldo et Benzema ont appris à défendre au Real»
Décidément, Halilhodzic ne peut pas s’exprimer sans citer, de manière ou d’une autre, le Paris Saint-Germain, l’un des clubs qu’il a déjà entraînés. Il l’a cité lors de la conférence de presse d’hier, afin de prendre l’exemple d’une équipe qui cède aux caprices de l’une de ses stars. «Au PSG, on accepte les sautes d’humeur d’Ibrahimovic parce qu’il marque des buts. Cependant, au Barça, on n’accepterait pas cela. Au Real Madrid, Ronaldo et Benzema ont appris à défendre et à récupérer. Donc, le football moderne exige que tout le monde participe à l’effort de récupération du ballon», a-t-il déclaré, allusion faite à la réticence de certains internationaux algériens à participer au travail défensif.
Le coach veut des yeux partout, pas des Ray Charles
En évoquant la nécessité de savoir tout ce qui se passe au sein de la sélection, Vahid Halilhodzic a déclaré que «si un membre du staff technique remarque quelque chose, c’est important qu’il le dise, car un joueur peut avoir une maladie ou un problème privé et le cacher. Ce n’est pas pour espionner ou donner une mauvaise information, mais pour dire stop le cas échéant. Il ne faut pas voir sans voir comme Ray Charles, un chanteur que j’aime beaucoup au piano. Ray Charles est un chanteur et pianiste américain aveugle. De toute façon, on ne peut rien cacher.»
«Les techniciens doivent parler moins et travailler plus»
Face aux multiples échecs que connaît le football algérien à travers ses différentes sélections, Halilhodzic voit une seule solution : «Il faut se remettre au travail, sinon vous aurez d’autres désillusions. Le discours ne suffit plus. Il faut un travail en profondeur. Les techniciens doivent parler moins et travailler plus.»
«Le groupe n’est pas aussi uni qu’on le pense»
Des joueurs arrivent à s’imposer dans le groupe par leur discours ou leur personnalité, chose qui est saluée par Vahid Halilhodzic, mais ce dernier exige que cela soit fait pour le bien de l’équipe. «Le groupe n’est pas aussi uni qu’on le pense. 5 ou 6 joueurs avaient décidé de certaines choses. Moi, je veux bien qu’il y ait des leaders, mais je veux des leaders positifs, pas des leaders négatifs», a-t-il martelé.
«Le Mondial est un challenge plus difficile, mais plus intéressant»
Afin de remobiliser ses joueurs, Vahid Halilhodzic a essayé de les motiver en leur expliquant l’importance du Mondial dans le parcours d’un joueur. «J’ai expliqué aux garçons que la Coupe du monde est un challenge plus difficile, mais plus intéressant. Il faut le préparer sérieusement, pas en mettant des lunettes de soleil et du bronzage. Un joueur qui n’aura jamais joué une Ligue des champions et une Coupe du monde n’aura pas fait de carrière. Je leur dis qu’il faut souffrir, mais que la souffrance est temporaire, alors que la réussite entre dans l’Histoire.»
La pelouse du 5-Juillet inspectée
Toujours obsédé par la qualité des pelouses, Vahid Halilhodzic a profité de son déplacement au stade du 5-Juillet où il a animé, hier, sa conférence de presse, pour descendre sur le terrain afin d’inspecter la pelouse. On ne sait pas s’il a apprécié son état et s’il la trouve meilleure ou pire que celle du stade Mustapha-Tchaker où les Verts affronteront la sélection du Bénin, mardi soir.
«Il n’y a aucune rébellion au sein de l’équipe»
Prié de dire s’il existait une rébellion au sein du groupe des Verts, suite aux déclarations plus ou moins critiques faites par certains d’entre eux ces dernières semaines, Halilhodzic a été catégorique : «Il n’y a aucune rébellion. Il y a une excellente ambiance. J’ai vu les nouveaux joueurs chanter avec les autres. Moi, je ne suis pas Ray Charles.»