Vahid Halilhodzic est un grand voyageur. Aujourd’hui sélectionneur de l’Algérie, l’ancien entraîneur du Losc a posé ses valises une saison au bord de la mer Noire. A Trabzonspor, où les Nordistes joueront mardi soir leur 2e match de poule en Ligue des champions, il a vécu de l’intérieur la folie qui entoure les clubs turcs en général et celui-là en particulier.
Que pouvez-vous nous dire sur Trabzonspor ?
C’est le seul club en dehors d’Istanbul à avoir déjà été champion. C’est une équipe très populaire dans la région de la mer Noire. De toute ma carrière, je n’ai vu autant de ferveur populaire et de pression sur un club. ça dépasse toutes les limites de l’exagération. C’est l’un des publics les plus exigeants de Turquie. Quand l’équipe gagne, c’est exceptionnel. En revanche, quand on perd, il faut vite se trouver un endroit pour bien se cacher.
Quels souvenirs gardez-vous de cette expérience ?
Je me rappelle de mon premier match qu’on avait perdu à domicile. On était dans le bus pour repartir quand les supporters nous ont lancé de gros cailloux. L’un d’eux a brisé la vitre tout près de moi. A ce moment-là, mon adjoint m’a demandé dans quel endroit on avait mis les pieds. Heureusement, après ce match horrible, on a eu un succès considérable. On a réussi à qualifier le club en Coupe d’Europe. Ils voulaient que je signe de nouveau, mais j’avais d’autres projets.
Parlez-nous de la pression médiatique…
Il y a cinq télés et cinq journaux qui ne parlent que de Trabzonspor. Chaque petit événement est énorme pour eux. Quand on était en stage de préparation, il y avait eu un match entre le staff médical et les journalistes. Eh bien, la rencontre avait été retransmise en direct à la radio et à la télé.
A quoi doit s’attendre le Losc ?
Ce sera un match difficile avec un public très chaud dans un stade de 25 000 places. Lille a une équipe de qualité, mais il ne faudra pas tomber dans le piège de la pression.