C’est un Vahid Halilhodzic agacé et grincheux qui s’est présenté hier face à la presse pour parler du stage de l’équipe nationale et des deux matchs amicaux qui pointent face à la Tunisie et au Cameroun.
Autant la dernière conférence de presse du sélectionneur national, Vahid Halilhodzic, était intéressante à plus d’un titre car celui-ci est venu avec son tableau et ses statistiques, ses explications sur son projet de jeu et un tas d’idées intéressantes, même si cela n’a pas intéressé certains confrères plutôt avides d’historiettes, autant la conférence d’hier sentait un air vicié. Halilhodzic a fini par tomber dans le panneau en s’en prenant à la presse comme si cette dernière avait quelque chose d’exceptionnel ou de différent dans notre pays par rapport à ce qui se fait ailleurs.
«Je sais que je ne fais pas l’unanimité, mais de grâce épargnez cette équipe et ayez du respect pour la sélection nationale», a déclaré en substance Halihodzic qui avoue : «Je n’apprécie pas ce qui se dit par certains et toutes ces rumeurs, voire ces conneries que je lis dans deux ou trois journaux. On ne peut pas continuer comme ça».
Avant de menacer : «Je peux changer, moi aussi». Mais revenons au foot. Après avoir souhaité une bonne fête de l’Aïd au peuple algérien, le patron des Verts est vite rentré dans le vif du sujet en donnant le coup d’envoi à la séance des questions réponses avec les journalistes. Répondant à la première interrogation, concernant le choix des deux rencontres face à la Tunisie et au Cameroun au lieu d’autres sélections plus huppées, il tranchera direct : «Je ne suis pas certain d’avoir raconté qu’on devait jouer des équipes sud-américaines ou européennes, mais il est plus profitable pour nous d’affronter des adversaires africains du fait que nous disputerons des qualifications de la CAN 2013 et du Mondial 2014 sur le continent et non pas ailleurs. Peut-être que lorsqu’on sera qualifié pour la Coupe du Monde, on fera en sorte de disputer des matchs contre de grandes équipes».
Et de poursuivre ses explications : «Pour la Tunisie, nous sommes dans l’obligation de répondre à des engagements d’ordre amical du fait que la rencontre contre cette sélection a été reportée à deux reprises. Enfin, les deux matchs que nous joueront ont été conclus depuis un bon moment». A la question, si les choses sérieuses allaient commencer pour lui, le technicien bosnien rappellera qu’il a entamé son travail depuis déjà le mois d’août avec le stage de Marcoussis au cours duquel il avait même songé de tout plaquer ! «J’ai pensé à quitter, car les choses n’étaient pas du tout faciles.
Depuis, on a bien bossé et aujourd’hui je suis plus satisfait. Hier, lors du début du stage, j’ai retrouvé une équipe souriante, même si on a comptabilisé plusieurs blessés et que la forme physique de certains, notamment les joueurs locaux, n’est pas celle souhaitée. Je considère que nous sommes entre 55 et 60 % de nos moyens et que pour atteindre les 80-90%, il faut au moins deux à trois ans. Avec la question : est-ce que je serai là ? Je ne sais pas»
Le constat
Des blessés et des absents
Concernant l’effectif, Halilhodzic a informé l’assistance que deux joueurs, Djamel Mesbah et Abdelkader Ghezzal, ont déjà quitté le stage pour blessures et devront regagner leurs clubs respectifs pour se faire soigner. Le gardien Mickael Fabre, lui, n’a pas pointé à l’heure du regroupement en évoquant une blessure et en informant qu’il a envoyé un fax. «Je ne sais pas qu’est-ce qui a derrière tout cela, pourtant il était tout ravi la dernière fois d’être parmi le groupe. Il y a un médecin compétent au sein du staff technique national qui aurait pu l’examiner. Avec Mickael, on verra bien après». Devant l’hécatombe qui touche la sélection, Halilhodzic ne veut plus convoquer d’autres joueurs, mis à part Mohamed Amine Aoudia qui a déjà rejoint le groupe dès le premier jour.
Le souhait
«On a appris à perdre, il est temps d’apprendre à gagner»
Sur les objectifs de ces deux rencontres, à commencer par celle de la Tunisie ce samedi, Halilhodzic a été catégorique : «J’ai parlé aux joueurs le soir du premier jour du stage, et je leur ai demandé de gagner les deux matches amicaux contre la Tunisie et le Cameroun. Je veux qu’ils restent sur la lancée de la dernière rencontre remportée face à la République centrafricaine». Le sélectionneur voudrait donc conserver cette dynamique de victoire qui redonnera une âme de conquérants aux joueurs et à l’équipe, comme il le précise encore : «Je veux inculquer à mon groupe cette culture de vaincre, à même d’aborder toutes leurs rencontres avec un esprit de gagneurs. On a appris à perdre, il est temps d’apprendre à gagner». Avant de conclure sur ce volet : «L’équipe est en amélioration depuis le stage de Marcoussis et le plus intéressant est qu’elle possède une bonne marge de progression qui constitue des points bénéfiques pour la suite des événements».
Le capitaine
Anthar Yahia : «Tant que je serai là, j’aiderai mon équipe»
Le capitaine des Verts et héros d’Omdurman, Anthar Yahia est de retour en sélection après ses absences lors des deux derniers matchs contre la Tanzanie et la République centrafricaine. Présent à la conférence de presse, il a réitéré sa disponibilité à se mettre au service du groupe et de l’équipe, au moment où certains voudraient «l’enterrer’» avant l’heure.
Sur son retour et sur le stage, il dira : «Je suis d’accord avec le coach quand il dit qu’il faut qu’on soit à 100% physiquement pour être à la hauteur. On doit donc travailler davantage pour y arriver. On a également discuté du championnat d’Arabie saoudite qui, certes n’est pas celui de certains pays d’Europe, d’Allemagne par exemple, c’est une évidence ; mais il demeure très intéressant surtout lors des derbys et de certains matchs. En tous les cas, c’est à moi de travailler davantage pur être là à chaque fois. L’équipe nationale a besoin de nous et tant que je serai là, j’aiderai mon équipe. Si j’étais absent lors des deux derniers matchs, c’est que je n’étais pas en forme et je le ferai dans n’importe quelle organisation de jeu. Chacun doit jouer donc son rôle. Le coach veut qu’on joue en bloc et presser très haut pour réduire les espaces à l’adversaire, il faut s’y adapter. Il y a du chemin à faire pour arriver à ces idées et à cette homogénéité, mais il faut bosser».
Le flop
Les nouveaux maillots exhibés sans plus
La Fédération algérienne de football a profité de la tenue de la conférence de presse du sélectionneur national Vahid Halilhodzic et des trois internationaux Anthar Yahia, Kamel Ghilas et Azzedine Doukha pour présenter ou plutôt exhiber les nouveaux maillots de l’équipe nationale qui remplacent ceux avec lesquels elle a pris part au Mondial 2010.
Malheureusement, cet événement a été un véritable flop car les organisateurs n’ont pas daigné faire les choses dans les règles, c’est-à-dire en présence d’un représentant de l’équipementier Puma, en l’occurrence, qui aurait pu donner toutes les explications nécessaires sur le design, le tissu, la touche artistique de Zineb Zedira qui a conçu le maillot blanc avec un fond mosaïqué rappelant une structure traditionnelle algérienne. Le second maillot, vert au verso et un dégradé du vert vers le blanc à l’avant est dans le même concept moulé que le premier, alors que le short garde la même coupe que le précédent. Au toucher, le maillot laisse indiquer que la nature a changé puisque un maillage très fin est prévu pour la transpiration. Tous ces détails et bien d’autres n’ont auraient pu être mieux mis en valeur si les choses avaient été présentés autrement.
Autre aspect incompréhensif, c’est le fait qu’il s’agisse de la collection Puma 2011 alors que nous sommes à la veille de l’année 2012 et la plupart du temps les équipementiers présentent la prochaine collection et non pas l’actuelle. Enfin, disons que le maillot de l’équipe nationale mérite un peu plus d’égard et d’intérêt.
A. S-B