C’est un Vahid Halilhodzic à la fois triste et optimiste qu’on a vu à la conférence de presse d’après-match.
Pour lui, il a tout simplement tout tenté pour gagner ce match, mais la fraîcheur physique de ses joueurs a fait défaut. Le Bosniaque avoue qu’en dehors du résultat, il est satisfait du rendement de son équipe qui a donné son maximum, mais face à un adversaire plus frais, il était difficile de gagner même si les Verts se sont créé un grand nombre d’occasions. Une première pour ses protégés à l’extérieur ces dernières années.
– Un commentaire sur le match d’aujourd’hui ?
– Je suis très triste surtout pour mes joueurs car, comme je l’avais répété à maintes reprises, on était venus pour gagner en Tanzanie. Ce que j’ai constaté, c’est que mon équipe a donné son maximum durant cette rencontre. Nous avons eu quelques occasions de marquer plus qu’un but mais il manquait toujours la dernière touche qui aurait fait la différence…

– Pourtant, vous avez changé de système de jeu en évoluant en 4-3-3 en seconde période ?
– Tout à fait. J’ai pris des risques en seconde période puisque, en fin de match, j’ai pratiquement joué avec quatre attaquants, mais ce n’était pas très coordonné entre les différentes lignes car, souvent, les passes n’arrivaient pas comme il le fallait et tout cela est dû au manque de lucidité causé par le déficit sur le plan physique…
– Justement, l’équipe a beaucoup peiné à ce niveau-là ?
– Vous savez, quand vous avez des joueurs qui ne sont pas au top physiquement et qu’en face il y a un adversaire dont les éléments sont meilleurs à ce niveau-là, il est clair que vous souffrez et que vous commettez des erreurs. Comme je viens de vous le dire, lors des 15 dernières minutes nous avons évolué avec quatre attaquants, les Tanzaniens jouaient plus bas et procédaient par contres avec des joueurs très rapides. C’est pour cela qu’ils ont pu se montrer dangereux mais je n’avais pas d’autre choix…
– Mais même avec quatre attaquants, les Verts n’ont pas pu marquer ce deuxième but ?
– Cela est dû une fois de plus au manque de compétition. Ils ont vraiment donné tout ce qu’ils avaient malgré leurs défaillances physiques, d’ailleurs certains joueurs ont terminé le match avec des crampes. Ils ont fait le maximum et je suis certain qu’ils feront encore mieux lors de notre prochaine rencontre. Je savais que pour nous qualifier il fallait impérativement gagner, et j’ai fait en sorte qu’on puisse marquer ce deuxième but, mais ça n’a pas été le cas. Je suis quand même satisfait du match de mon équipe, d’ailleurs, je n’ai pas manqué de féliciter les joueurs dans les vestiaires.
– Vous avez encaissé un but, alors que l’équipe avait bien entamé le match ?
– On a préparé une stratégie qui, malheureusement, n’a pas marché, car on a pris un but assez tôt, naïvement. Ça a tout chamboulé. J’ai essayé d’apporter les correctifs à la mi-temps mais ça n’a pas suffi pour gagner. Nos défenseurs ont beaucoup souffert derrière car ils sont très loin de leur forme. Je n’avais pas d’autre choix que de composer avec. Personnellement, ce que je retiens ce sont les choses positives, notamment les nombreuses occasions qu’on s’est offertes. J’ai visionné tous les matchs de l’Algérie au cours de ces dernières années, et jamais l’équipe ne s’était créé autant d’occasions.
– Vous étiez optimiste avant le match, est-ce que vous l’êtes encore aujourd’hui ?
– Vous savez, j’ai seulement travaillé deux jours avec mon équipe et on a fait un grand pas au vu de ce match. Une fois de plus, j’aurais aimé qu’on marque des buts, mais c’est ça le football. Avec la succession de mauvais résultats, le moral des joueurs est très affecté et l’équipe manque terriblement de confiance. Il y a de la qualité dans ce groupe mais je suis obligé à chaque fois de parler pour dire qu’on peut réussir quelque chose. Je pense qu’aujourd’hui nous avons franchi un palier et c’est de bon augure pour la suite. Donc, pour répondre à votre question, je dirai que je suis optimiste pour l’avenir et je vais essayer de construire quelque chose de durable.
– Après le tirage au sort de la Coupe du monde, vous avez déclaré qu’avec l’équipe dont vous disposez à ce moment-là, il est pratiquement impossible de se qualifier. Etes-vous toujours du même avis ?
– Après seulement deux jours de travail, je peux dire que nous avons commencé à progresser à tous les niveaux. Les éliminatoires de la Coupe du monde débutant au mois de juin, c’est-à-dire dans un peu moins d’une année, je peux dire que l’équipe sera tout à fait capable de réussir quelque chose lors des éliminatoires, car tous les ingrédients sont là…
– Vous voulez parler de la qualité des joueurs ?
– Oui, entre autres, car ces joueurs ont aussi un bon mental. Après le match, je leur ai demandé dans les vestiaires de bien se préparer dans leurs clubs pour nos prochains matchs ou nos futurs stages. Il est impératif qu’ils soient au top physiquement car la qualité existe et comme ça on pourra être à la fois plus costauds et cohérents dans le jeu.
A. H. A.