Faire parler Vahid Halilhodzic sur le parcours de l’Algérie après son départ, relève de l’utopie tant l’homme est d’une qualité humaine extraordinaire à ce niveau. Vahid, par respect à son métier, refuse de tirer sur l’ambulance et préfère se remémorer les souvenirs de son passage positif à la tête de la sélection nationale. Halilhodzic, qui a tenu à remercier le peuple algérien pour sa gratitude envers le travail accompli et ponctué par une qualification historique au second tour du Mondial 2014, nous raconte sa rencontre avec des Algériens mardi au Parc au Princes, lors du dernier PSG-Barça, gagné 4 buts à 0 par les Parisiens. Entretien !
Tout d’abord, un mot sur cette débâcle de l’équipe nationale algérienne, sortie dès le premier tour de la CAN 2017…
Non, je n’ai rien à dire là-dessus. Vous m’excusez, mais je n’ai pas envie de commenter le parcours de l’Algérie dans cette Coupe d’Afrique, je suis au Japon et je m’occupe essentiellement de ma sélection.
Non, coach s’il vous plait, c’est juste par rapport aux regrets des supporteurs de l’équipe nationale, on dit que la sélection algérienne a perdu son style de jeu et ne joue plus avec la même hargne, ce n’est plus le même état d’esprit…

Je n’ai pas de commentaire à faire par respect à cette nation et ses supporteurs, seulement, il est très important d’apprendre de ses échecs. Comme je l’ai déjà dit à plusieurs reprises lorsque j’étais en Algérie, dans pareilles situations, c’est toujours facile de critiquer après coup, mais c’est beaucoup plus difficile de construire.
Qu’est-ce qu’il faut faire pour dépasser cette crise de résultats et surtout que doit-on changer pour oublier cette mauvaise participation à la CAN 2017 ?
Ce qui est fait est fait, il faut regarder devant. Il faut que les gens se remettent au travail et parlent un peu moins, il faut travailler et se remettre en cause pour trouver des solutions, tout simplement. Je ne dirais pas plus que ça.
Le public algérien n’arrive pas à vous oubliez, c’est là une grande marque de reconnaissance, ça vous fait quoi ?
Ça me touche énormément. Je garde un merveilleux souvenir du peuple algérien, là où je voyage, que ce soit partout en Europe ou en Asie lorsque je suis avec le Japon en déplacement, les Algériens viennent me saluer et m’afficher leur soutien, cela est vraiment touchant.
C’est parce qu’on reconnait votre boulot…
Ecoutez, cette estime envers Vahid est un signe de gratitude. Cela signifie que le peuple algérien a apprécié mon passage et pas plus tard qu’hier (Ndlr : mardi) je suis allé au Parc des Princes pour suivre le match de Ligue des champions entre le Paris Saint Germain et le FC Barcelone. J’ai croisé une dizaine d’Algériens qui sont venus me voir et me saluer. Ils ont même crié ‘‘One Two Three Viva l’Algérie’’, vous voyez ! C’est vraiment un honneur et un plaisir de vivre ça avec eux. C’est un peuple merveilleux qui connait très bien le football et aime beaucoup son équipe nationale.
Vous avez eu du mérite aussi dans l’éclosion de certains joueurs. Slimani, que vous avez lancé, est devenu le transfert africain et arabe le plus cher de l’histoire, vous avez suivi tout cela ?
(Rires.) Oui, bien sûr ! Lorsque je faisais jouer Slimani, certains ne comprenaient pas mes choix. Mais bon, je ne vais pas le répéter mille fois, j’ai vécu une merveilleuse aventure avec l’Algérie, que ce soit avec les joueurs ou les supporteurs. Ce n’était pas toujours facile, mais on a réussi de très belles choses, et le peuple algérien était fier de son équipe, c’est le plus important à dire, à mon avis.
On vous sent algérien dans vos discours et dans votre manière de jouer, un dernier mot dans ce sens aux Algériens qui sont déçus en ce moment ?
Je tiens à présenter encore une fois mes remerciements au peuple algérien, qui a toujours été derrière moi. Je n’oublierai jamais mon passage et l’accueil qui m’a été réservé à l’aéroport d’Alger à notre retour du Brésil. C’est des moments inoubliables, aucun prix, ni aucune somme d’argent ne peut remplacer ces moments de communion vécus avec le peuple algérien. Passez le bonjour aux Algériens de ma part et qu’ils sachent que je ne les oublierai jamais.