Halilhodzic : «Ce ne sera pas facile face au Mali, vu ses prestations lors de la CAN»

Halilhodzic : «Ce ne sera pas facile face au Mali, vu ses prestations lors de la CAN»
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Le Raja Casablanca, la Côte d’Ivoire et maintenant l’Algérie : Vahid Halilhodzic avait forcément des avis sur la finale de la CAN et des Eléphants, encore chers à son cœur. Entretien !

Vous l’avez trouvée comment cette CAN ?



Même si le niveau des matchs est plutôt inégal, malgré l’absence de grands pays, c’est une bonne Coupe d’Afrique. Des équipes comme le Gabon ou la Guinée-équatoriale ont tiré profit du fait qu’ils sont les organisateurs de cette édition. La Zambie a réalisé un parcours exceptionnel et la Côte d’Ivoire, sans être irrésistible, est en finale.

La Côte d’Ivoire est en finale sans être irrésistible, en effet…

LG Algérie

Les Eléphants sont là pour gagner et rien d’autre. Ils sont obsédés par ça. Après, ils doivent faire face au climat, aux mauvais terrains, aux évènements extérieurs qui polluent la CAN, à la pression qui monte d’année en année…

Comment expliquer les nombreuses surprises du tournoi ?

Dans les pays où les supporters sont chauds, il y a une obligation de résultats. Comme le niveau moyen monte, il faut savoir gagner malgré les conditions difficiles, en équipe. Peut-être que le Maroc ou le Sénégal se sont trompés. Les grandes individualités ne font pas toujours les grandes équipes. Les meilleurs joueurs doivent s’adapter aux conditions particulières d’une Coupe d’Afrique, garder de l’enthousiasme. Aussi, porter le maillot de la sélection est important, il faut être fier de le vêtir.

A votre avis, il y a un nivellement par le haut ou par le bas en Afrique ?

Je n’ai pas vu tous les matchs, loin de là. J’ai vu le Mali, notre adversaire pour les éliminatoires de la prochaine CAN-2013 en Afrique du Sud. Une équipe soudée, un vrai collectif, dur à secouer dans les duels, ce ne sera pas facile. Les petites équipes font preuve aujourd’hui de discipline, de rigueur, d’organisation tactique. Quand on va chez elles pour les éliminatoires, c’est beaucoup plus difficile qu’on ne le pense. Il y a la pression, l’ambiance sur et autour du terrain. Le public est presque toujours très chaud. Après, les grandes équipes comme l’Egypte, le Nigeria ou le Cameroun ont sûrement été négligents ou suffisants, mais quand même… On n’y va pas pour s’amuser, mais pour gagner d’abord, sinon tu as des surprises négatives. Ces prétendues petites équipes doivent progresser dans la finition, dans les passes décisives, dans le dernier geste pour marquer ou faire marquer.

Les Eléphants vont-ils gagner une seconde CAN ?

C’est une génération incroyable qui possède un véritable esprit collectif. L’équipe de mercredi contre le Mali était la même que celle que j’avais alignée quart de finale contre l’Algérie en 2010, à l’exception de l’arrière droit. Ils sont dos au mur, ils n’ont plus droit à l’erreur. Je ne crois qu’ils vont se rater contre la Zambie. Ils ont une occasion unique de réunifier le pays, de prouver à tous les citoyens ivoiriens qu’on peut jouer, vivre et travailler ensemble, malgré les différences. Ils jouent ensemble depuis des années, c’est leur tour de gagner. Ils doivent faire ce cadeau à leur peuple.

Zokora disait, il y a quelques jours, que cette équipe était moins forte que celles de 2008 et 2010…

Peut-être. En Angola, certains joueurs étaient traumatisés par ce qui est arrivé à la délégation togolaise. Ils ne dormaient plus, ils étaient fatigués et certains ont été soulagés de partir, après le quart contre l’Algérie. Cette année, le collectif a l’air de fonctionner. Dans le football, ce n’est pas toujours le meilleur qui gagne : c’est un sport très facile à comprendre mais très difficile à pratiquer. C’est une science inexacte et chaque match a sa propre histoire. C’est pourquoi la Zambie aura tout de même sa chance…

Quand vous regardiez des matchs de la CAN, vous demandiez-vous quelle place aurait pu y occuper l’Algérie ?

Non, pas vraiment. Je vais attendre qu’on soit qualifiés pour la prochaine. On a entamé un long travail de reconstruction, nous n’avons passé que trois jours ensemble jusqu’à présent. On joue la Gambie à la fin de ce mois pour les éliminatoires de la CAN-2013. C’est un challenge compliqué que je dois entamer à 100%, où 40 millions de supporters des Fennecs nous suivent et nous supportent. On n’a pas le droit de les décevoir. Sélectionneur, c’est un job qui est aussi diplomatique que footballistique. On doit gérer beaucoup d’impondérables. C’est une tâche ardue mais passionnante.