Alors que bon nombre d’observateurs s’attendaient à ce que Vahid Halilhodzic fasse jouer Ishak Belfodil d’entrée face au Mali, ou du moins une bonne parrtie du match, le coach national en a décidé autrement, ne l’incorporant qu’à une minute de la fin du match. Une décision qui, bien évidemment, n’a pas été du goût du joueur, qui s’est senti lésé et qui l’a bien montré en regagnant rapidement les vestiaires dès le coup de sifflet final de l’arbitre. La décision du sélectionneur demeure encore plus mystérieuse du moment que Nabil Ghilas, titulaire, n’a pas vraiment convaincu et semblait loin de son niveau. Tout le monde s’attendait à ce que l’Intériste entre en scène vers l’heure de jeu, mais il n’en fut rien.
Maintenir la sérénité du groupe
En conférence de presse, la question a été posée à Halilhodzic concernant son choix de laisser Belfodil sur le banc presque tout le match, et sa réponse ne fut pas tout à fait convaincante. Vahid avait, en effet, expliqué qu’il ne voulait soi-disant pas griller le joueur en le faisant jouer dès le début, sachant qu’il est encore nouveau dans l’effectif. Il a ajouté que le fait que l’Inter de Milan et l’EN jouaient de manières différentes pouvait poser problème au joueur et à la sélection en général. Le technicien bosnien, sur l’attitude du joueur à la fin du match, n’a pas souhaité polémiquer, affirmant qu’il n’y avait aucun problème et qu’il ne servait à rien de semer la zizanie entre lui et l’ancien Lyonnais. Néanmoins, et selon une source très proche du coach national avec laquelle on a pu discuter à la fin du match, la principale raison qui a poussé Vahid à mettre à l’écart le joueur, c’est dans le souci de préserver la sérénité et l’unité du groupe. L’on se rappelle que l’arrivée reportée du joueur avait suscité une vive polémique lors des derniers mois et, par son choix, le coach a voulu lancer un message fort, que le groupe passait avant les individualités.
Faire comprendre qu’une place de titulaire, ça se gagne !
En plus de préserver la sérénité du groupe et lui éviter toute forme de cassure, Halilhodzic a voulu par son choix plus ou moins surprenant, signifier à Belfodil que les places en sélection sont tout aussi chères qu’à l’Inter de Milan, et que s’il veut réellement décrocher une place de titulaire, il n’à qu’à fournir les efforts nécessaires et la gagner à la sueur de son front.
Montrer que c’est lui le boss !
Dans un tout autre registre, et fidèle à ses habitudes, Vahid Halilhodzic a voulu, par ce choix, montrer au joueur et à l’ensemble du groupe que le patron en sélection, c’est bien lui et personne d’autre. Il n’est un secret pour personne que l’arrivée tardive du joueur en sélection a énormément irrité le technicien bosnien. Ce dernier n’avait apprécié que moyennement le refus du joueur de prendre part à la précédente CAN et au match a suivi face au Bénin, en mars dernier. Cela est resté en travers de la gorge du coach, même si le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, avait tant bien que mal essayé de régler les choses et apaiser la situation, pour l’intérêt suprême de la sélection.
Les stars, ce n’est pas trop son dada
Enfin, et comme tout le monde le sait, Vahid Halilhodzic est un entraîneur qui n’aime pas trop les stars. Il a souvent connu des problèmes avec les joueurs qui évoluent dans les grands clubs européens, et cela n’est pas près de s’arrêter à priori. L’on se souvient que quelques mois seulement après son arrivée, Vahid avait mis à l’écart plusieurs joueurs cadres de la sélection, en premier lieu, Karim Ziani. N’en déplaise à certains, Halilhodzic fait ce que bon lui semble et c’est apparemment le cas avec Belfodil. Ce dernier, attendu comme le messie par les fans, a été littéralement refroidi par le sélectionneur. Comme quoi, jouer dans un club aussi prestigieux que l’Inter de Milan n’est guère une garantie pour espérer être la star en sélection.