Pour une fois, Vahid Halilhodzic a dérogé, samedi passé face au Niger, à ses habitudes tactiques en alignant deux attaquants en pointe plutôt qu’un seul. A première vue, on pourrait croire qu’il a été obligé de recourir à cette option, du fait des multiples absences et blessures dont souffre le groupe de joueurs. Cependant, il n’est pas certain que ce choix ait été dicté uniquement par des contraintes d’effectif.
Le 4-2-3-1 laissé de côté face au Niger
Depuis sa prise de fonctions, Halilhodzic a préconisé le jeu vers l’avant en alignant à chaque fois plusieurs joueurs à vocation offensive. Le système de jeu qu’il préconise et met souvent en application est le 4-2-3-1, avec un attaquant de pointe, deux attaquants excentrés qui se replient en défense en cas de perte de ballon, et un milieu offensif placé derrière l’attaquant de pointe. C’est avec un tel schéma qu’il avait gagné contre la République centrafricaine, la Tunisie et la Gambie. L’équipe a trouvé son équilibre dans cette configuration tactique, en témoignent les résultats réalisés.
Ghilas n’était pas convoqué à cause de ce schéma
D’ailleurs, le coach national n’hésitait pas à faire le choix des joueurs à convoquer en fonction de cette donne. En janvier dernier, il avait notamment expliqué, en conférence de presse, qu’il ne convoquait pas Kamel Ghilas, pourtant meilleur buteur de la Ligue 2 française, par le fait qu’il n’est pas un avant de pointe attitré, mais plutôt un deuxième attaquant qui a besoin de tourner autour d’un pivot. C’est le même paramètre qui avait fait qu’il ne convoque pas à cette époque Islam Slimani ou Mohamed Messaoud, pourtant brillants avec respectivement le CR Belouizdad et l’ASO Chlef.
Un 4-4-2 pour voir à l’œuvre Ghilas et Slimani
Or, non seulement Ghilas et Slimani ont été convoqués pour le présent stage, préparatoire pour les matchs face au Rwanda, le Mali (éliminatoires pour le Mondial-2014) et à la Gambie (éliminatoires pour la CAN-2013), mais ils ont même été utilisés dans un schéma tactique qui convient à leur jeu : le 4-4-2. Ainsi, Ghilas a été associé à Rafik Djebbour au cours de la première mi-temps, alors que Slimani a évolué aux côtés de Hilal Soudani au cours de la seconde période. Un simple regard sur la liste des joueurs valides figurant sur la feuille de match renseigne sur un fait : Halilhodzic n’était pas obligé de recourir à ce plan de jeu.
C’était un choix réfléchi, pas un choix par défaut
En effet, s’il l’avait voulu, il aurait pu se passer de Ghilas ou de Djebbour en première période et mettre Saâd Tedjar à droite et Sofiance Feghouli derrière l’attaquant de pointe pour être fidèle à son 4-2-3-1 habituel. Dans le pire des cas, le sélectionneur aurait pu laisser Feghouli à droite, titulariser Khaled Lemmouchia en milieu récupérateur et placer Adlene Guedioura derrière l’attaquant. Ce sont autant de combinaisons plausibles qui montrent bien que l’option de deux attaquants de pointe n’était pas un choix par défaut, mais bien un choix réfléchi. Vraisemblablement, Halilhodzic voulait tester cette configuration.
2 attaquants de pointe, c’est plausible face au Rwanda
Est-ce à dire qu’il compte jouer avec deux attaquants de pointe contre le Rwanda ? La thèse est plausible, vu que le contexte du match est différent. En effet, la sélection rwandaise a montré ses limites offensives lors des matchs de préparation qu’elle a disputés et se présentera sur le terrain du stade Mustapha-Tchaker avec la volonté de «bétonner» derrière afin de limiter les dégâts, d’où peut-être l’opportunité d’utiliser deux attaquants de pointe, afin d’avoir plus de chances de faire sauter le verrou défensif. Cela reste une simple spéculation, car on ne sait jamais ce qui se passe dans la tête de Halilhodzic. Réponse samedi à 20h30.