Hakim Meddane : «La confrontation face à la Libye sera difficile»

Hakim Meddane : «La confrontation face à la Libye sera difficile»
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L’ex-coach de l’équipe nationale U17 et ex-manager général de la JSM Béjaïa, Hakim Meddane, a bien voulu répondre aux questions de Maracana, à travers lesquels il évoque les dernières décisions du Bureau fédéral relatives aux prestations des U17 et U20, sans oublier de parler de l’instabilité des entraîneurs algériens, du recrutement des coachs étrangers et bien sûr du processus du professionnalisme dans notre pays. Interview :

Alors Hakim, quoi de neuf de votre côté en cette période d’intersaison ?

Pour le moment, je suis à la maison. Je suis simplement consultant à la chaîne satellitaire Dzairweb avec Riadh Belkhedim, et en même temps je me repose.

«Il faut bien faire attention à la sélection béninoise bien que je demeure optimiste quant à une éventuelle qualification de notre sélection à cette coupe du monde 2014.»

Donc, apparemment, vous ne reprenez pas du service cette saison ?

Je ne le pense pas. Je préfère prendre un peu de recul pour voir la situation et surtout pour me reposer avant de décider de ce que je ferai par la suite.

D’aucuns ont critiqué les prestations de nos équipes nationales U17 et U20 dans les dernières compétitions. quel est votre avis en tant qu’ancien coach des U17 ?

Les deux équipes nationales, U17 et U20 se préparent activement pour leurs compétitions respectives. Les U17 se préparaient pour la Can et les U20 pour la phase finale de la même compétition, mais qui doit se dérouler l’année prochaine chez nous, en Algérie. Mais, je pense que les gens ne sont pas en train de critiquer les U17 et U20, mais ils se demandent pourquoi Soltani et Zmiti, les coaches des U17 ont été limogés alors qu’on devrait laisser les staffs techniques aller jusqu’au bout de leur objectif. Quand on trace un objectif à un coach, on lui donne le temps et on ne le juge qu’à la fin de ce parcours. Ils ont donc un objectif, il fallait leur donner du temps pour bien travailler et ne les juger qu’à l’issue de leur parcours.

Et, justement, à ce propos, on constate que le coach des U20, Nobilo, n’a pas été touché contrairement aux deux Algériens, Soltani et Zmiti…

Alors là, il faut poser la question aux membres du bureau Fédérale de la Faf et au président de la FAF. En principe, quand on a une échéance à atteindre, on ne fait le bilan qu’à la fin. Et de plus, j’estime que si on fait les bilans, il faudrait que cela soit fait avec toutes les sélections et non pas seulement avec les U17.

Que vous inspire cette double confrontation entre l’Algérie et la Libye pour le compte du dernier tour éliminatoires de la CAN 2013 ?

«Les Libyens vont certainement mettre beaucoup de cœur et de courage pour tenter de passer à la phase finale de cette CAN 2013.»

Je crois que c’est un match très difficile pour les deux sélections. Les Libyens se trouvent dans une situation des plus difficiles par rapport à ce qui se passe dans leur pays. Et cette situation difficile que traverse leur pays constitue, à mon avis, une double motivation. Ils vont donc certainement mettre beaucoup de cœur et de courage pour tenter de passer à la phase finale de cette CAN 2013 prévue en Afrique du sud.

D’ailleurs, ils ont laissé une bonne impression lors de leur dernière participation à la coupe arabe, où ils ont perdu en finale contre le Maroc. Ils ont effectué lors de cette compétition arabe un très bon parcours. Ce qui veut dire qu’ils méritent, au vu de leurs prestations, respect et grande considération.

Mais, au début du mois de septembre prochain, les joueurs algériens aussi bien ceux évoluant à l’étranger que les locaux ne seront pas prêts sur le plan préparation et temps de jeu en abordant le match aller. qu’en dites-vous ?

Oui, certes, mais il ne faut surtout pas oublier que les Libyens se trouvent dans une situation beaucoup plus compliquée que la nôtre. Avec les événements qu’ils viennent de traverser et le développement de la situation dans leur pays, ils se trouvent dans une situation pire que celle de nos joueurs. Là, ça va être plutôt plus un travail moral et de volonté qui pourrait faire la différence.

On revient toujours à ce fameux débat joueurs locaux-joueurs expatriés. que diriez-vous dans ce chapitre ?

Je crois vraiment que c’est un faux problème. Regardez, par exemple, dernièrement, les prestations de Slimani qui évolue en championnat local. En trois matchs, combien de buts a-t-il

inscrits ? Alors qu’il y a des joueurs évoluant à l’étranger qui sont en équipe nationale depuis deux ans et qui n’ont marqué aucun but. Le choix est très simple, on ne doit pas faire de différence entre les locaux et les joueurs évoluant à l’étranger, mais prendre les meilleurs, quel que soit leur lieu d’évolution en Algérie ou à l’extérieur.

Pensez-vous que l’EN pourra se qualifier dans ce groupe H des éliminatoires du Mondial 2014 avec le Mali, le Bénin… ?

«Quand on trace un objectif à un coach, on lui donne le temps et on ne le juge qu’à la fin de ce parcours.»

Je pense vraiment qu’on a des chances de se qualifier au Mondial brésilien. ça sera, certes difficile, mais on a bien des atouts à faire valoir.

On a sous-estimé les béninois et les voilà qui se présentent comme potentiels qualifiés. On s’est tellement focalisé sur le Mali qu’on a oublié le Benin. Et le voilà à la tête du groupe. Il faut donc bien faire attention à cette sélection béninoise, bien que je demeure optimiste quant à une éventuelle qualification de notre sélection nationale à cette coupe du monde 2014.

Que pensez-vous du processus du professionnalisme en Algérie ?

Je pense qu’il est en train de s’installer dans notre pays doucement. Beaucoup de choses restent à faire dans ce long processus. Mais je dois remarquer qu’on a été trop vite dans son lancement par rapport à ce qui se fait en matière de développement de la discipline.

Que pouvez-vous nous dire sur l’instabilité des staffs techniques en Algérie ?

Vous constatez que des clubs sont en train de crier à la crise financière. Et ce que je ne comprends pas, c’est que la majorité de ces équipes engagent des entraîneurs étrangers. Et là, je ne pense nullement qu’un entraîneur étranger coûterait au club moins cher qu’un entraîneur algérien.

La stabilité comme à El Harrach est exemplaire. Voyez Charef, avec le groupe de l’USMH depuis 4 ans. Les résultats sont là. Je crois que si on pense vraiment au développement de son équipe, on doit laisser le coach travailler sereinement, mais si on veut changer pour changer, on ne réussira jamais, c’est l’évidence même.

Quelle est votre conclusion ?

Je pense que les gens doivent penser avec l’idée de la stabilité. Il est vrai que la Faf met le paquet pour les sélections des jeunes, mais il faut leur laisser le temps pour monter une équipe solide et un groupe complémentaire. Il faut surtout faire confiance aux entraîneurs nationaux. La confiance est très importante pour un coach.

Interview réalisée par S B