Haïmoudi : «Le président d’Al Hilal m’a asséné un coup de poing au visage»

Haïmoudi : «Le président d’Al Hilal  m’a asséné un coup de poing au visage»
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Djamel Haïmoudi revient, dans cet entretien, sur l’agression dont il a été victime à la mi-temps du match Al Hilal du Soudan-Espérance de Tunis, en Coupe de l’UNAF. L’un des meilleurs sifflets algériens encore en activité a accepté de revenir sur cet incident et les raisons qui l’ont poussé à ne pas arrêter le match.

Djamel Haïmoudi, êtes-vous encore à Khartoum ?



Non, je suis rentré cet après-midi. Je suis d’ailleurs à l’aéroport d’Alger…

Voulez-vous nous raconter ce qui s’est passé à la mi-temps du match Al Hilal du Soudan-Espérance de Tunis ?

LG Algérie

Je dois d’abord dire que tout s’est bien déroulé sur le terrain. Rien n’a été signalé lors de la rencontre. La preuve, je n’ai sorti que deux avertissements en 90’. Le public a été exemplaire. La seule chose à déplorer était le comportement irresponsable du président d’Al Hilal qui ne l’honore ni lui ni le club qu’il préside.

Comment expliquez-vous son comportement ? Qu’est-ce qui l’a poussé à vous agresser ?

Allez savoir ! C’est peut-être à cause du score à la mi-temps. Il n’a pas dû digérer ça.  C’est un jeune président qui a été élu à la tête du club il y a à peine six mois. Il est encore un adolescent au regard de son comportement.

Racontez-nous l’agression…

J’ai été surpris à l’entrée des vestiaires. Il m’a asséné un coup de poing au visage. Ça m’a sonné sur le coup…

Pourquoi n’avez-vous pas pris la décision d’arrêter la rencontre ?

Nous en avons évoqué la possibilité dans le vestiaire. Nous avons accordé vingt minutes de repos supplémentaires aux joueurs, le temps de prendre la décision la plus appropriée. On s’est concertés entre nous. Et on a jugé que la rencontre pouvait malgré tout reprendre. Il fallait vraiment une blessure grave pour que l’on prenne la décision de mettre fin au match. Or, ce n’était pas le cas.

Le ton a-t-il baissé à la fin du match ?

Oui, oui ! Il y a eu dans l’ensemble une ambiance moins tendue. A part ce qui s’est passé à la mi-temps, la rencontre s’est bien déroulée. Les joueurs se sont montrés fair-play. J’ai reçu la visite du président de la Fédération soudanaise de football et ses collaborateurs qui sont venus s’excuser pour ce qui s’était passé. On a été remerciés pour notre décision de poursuivre le match, ce qui est du reste une décision juste du moment que les deux équipes n’avaient pas à payer pour un geste dont s’est rendue coupable une seule personne. C’est l’expérience qui a parlé. Après, je dois avouer que j’ai été aussi soutenu. Que ce soit le président de la fédération (Mohamed Raouraoua, ndlr) ou le consul d’Algérie au Soudan. Personnellement, j’ai mis fin à cette histoire en quittant le Soudan. C’est déjà oublié !

Comment ça ?

Pour moi, j’ai fait le boulot. J’ai rédigé mon rapport dans lequel j’ai tout signalé. Je l’ai envoyé à la Confédération africaine de football. Le reste ne me concerne plus. Il y a une commission de discipline qui se chargera de faire son travail. C’est à elle de statuer sur l’affaire.

Qu’avez-vous mentionné dans votre rapport ?

Que j’ai été agressé physiquement par le président d’Al Hilal.

L’agression était-elle violente ?

Non, pas vraiment. Ça m’a surpris. Au départ, je ne savais pas qu’il s’agissait du président d’Al Hilal. J’ai pensé à un dirigeant qui n’aurait pas apprécié le score. Figurez-vous qu’une commission de la Fédération ministérielle s’est réunie au Soudan avant-hier pour étudier la radiation à vie de ce président.

Un autre arbitre à votre place aurait-il mis fin au match ?

Difficile à dire. A ce niveau de la compétition, l’expérience joue un rôle très important. Ce qui s’est passé dans le tunnel menant aux vestiaires ne devait en aucun cas pénaliser les deux équipes. Il fallait prendre une décision juste et El Hamdoullah, je pense que nous n’avons pas failli.