Rajindraparsad Seechurn, l’arbitre mauricien, a privé la Tunisie d’une qualification certaine en demi-finale de la CAN 2015. Djamel Haïmoudi, l’ex-directeur de jeu international algérien, livre, brillant, son commentaire sur le sujet. Ses arguments sont imparables.
L’arbitre mauricien Rajindraparsad Seechurn a fait des siennes, il a pratiquement éliminé la Tunisie, que pouvez-vous nous dire à ce sujet ?
Après Burkina Faso-Gabon et Algérie-Sénégal, qu’il a d’ailleurs bien arbitrés, c’était le 3e match que dirigeait le Mauricien Rajindraparsad Seechurn durant cette CAN. Je dois dire que l’arbitrage a été en général bon durant le premier tour. A partir des quarts de finale, les choses se compliquent puisque le perdant est éliminé. Le choix des arbitres doit être judicieux parce qu’on a de grands matches. Malheureusement, l’arbitre de Tunisie-Guinée équatoriale est passé à côté.
Pourtant, ce n’est pas sa première CAN…
Effectivement, c’est sa quatrième Coupe d’Afrique des nations. Il n’était pas présent physiquement, déjà. Cela faisait 72 heures qu’il avait dirigé Algérie-Sénégal, cela veut dire que les joueurs de ce match ont eu plus de repos que l’arbitre. Or, on sait que l’arbitre court plus que les joueurs dans un match. L’arbitre effectue entre 13 et 15 kilomètres par rencontre. En plus, l’arbitre a 45 ans, donc la récupération est très difficile. Quand on est diminué physiquement, on l’est également mentalement et, donc, la concentration ne peut pas être optimale. Quand on est défaillant sur ces trois points, il est impossible de réaliser une bonne performance.
On dit que c’est un arbitre cadeau offert par la CAF au pays organisateur, qui a supplée la défection du Maroc, qu’en pensez-vous ?
Je ne peux pas dire ce qu’il en est à ce propos, en revanche, je peux vous donner un avis d’expert en arbitrage, en me basant sur sa performance.
Allez-y…
Il a donné 38 coups francs à la Guinée équatoriale et 11 à la Tunisie, la différence est grande. On a bien vu que c’est la Tunisie qui jouait au football, comme le montre la possession du ballon nettement en sa faveur. La Tunisie a écopé de 6 cartons jaunes, son adversaire 1 seulement. A croire que la Tunisie menait au score et donnait des coups. Passons maintenant au penalty. La position de l’arbitre doit toujours être d’un ou deux mètres à droite ou à gauche de l’action. Et certainement pas derrière d’où on ne peut pas voir le point de contact.
Et l’arbitre était justement derrière l’action !
Voilà, cela l’a empêché de voir que c’et en fait le joueur tunisien qui a posé le pied sur terre le premier. Ce n’est qu’ensuite que l’Equato-Guinéen a mis le pied, il n’y avait donc nullement faute. L’arbitre a finalement sifflé une décision à la 90’+1 loin d’être convaincante et qui, en plus, a sorti les Tunisiens du match. Quant à la faute ayant amené le second but, il faut se rendre à l’évidence qu’il s’agit d’une faute minime, cela veut qu’on ne doit pas siffler. Dans ce type de rencontre, il faut siffler des choses claires et prendre des décisions qui arrivent à convaincre l’opinion publique. Dans l’ensemble, l’arbitre de ce match a plongé le tournoi dans le doute parce que, jusqu’alors, tout était d’un bon niveau.
H. D.
Ibenge : «Une charge émotionnelle très forte»
Florent Ibenge, le sélectionneur de la RD Congo, a estimé que son équipe n’avait pas été mise en difficulté lors de sa victoire face au voisin congolais (4-2), malgré le fait d’avoir été menée 2-0 en début de seconde période : «Je croyais qu’on pouvait revenir ; marquer quatre buts peut-être pas, mais on n’avait pas été mis en difficulté. On encaisse des buts sur un coup franc et un ballon qu’on leur donne. On s’était procuré les meilleures possibilités. Souvent quand vous menez 2-0, vous pensez que c’est fini, et on a joué dessus. On manquait de chance et on avait de la maladresse, on ne réussissait pas à marquer, mais on avait quand même le match en main. Contre le Congo-Brazza, il y avait une charge émotionnelle très forte, mais nous on voulait passer en demie, ce n’est pas tous les ans qu’on peut avoir cette opportunité. Au pays, si on avait perdu, ça aurait été comme si rien n’avait été fait. La défaite aurait été plus dure à encaisser que pour nos voisins. Je ne me posais pas la question de jouer contre Le Roy ou quelqu’un d’autre, je jouais contre le Congo. Bien sûr, le fait qu’il connaisse les joueurs était un avantage pour lui, mais les joueurs le connaissaient aussi et n’avaient pas envie de perdre contre lui, donc, c’était un avantage pour moi au niveau de la motivation. Ce n’était pas un match Florent Ibenge contre Claude Le Roy, c’était Congo contre RD Congo.»
Neeskens Kebano : «Je devais mouiller le maillot»
Neeskens Kebano, l’attaquant de la RD Congo, est aux anges, il a joué son premier match et sa sélection s’est qualifiée pour le dernier carré : «Ça fait plaisir de jouer mon premier match. Je n’ai pas pu débuter plus tôt vu les petits problèmes que j’ai eus. Le coach m’a fait entrer dans le match et m’a fait confiance, je me devais de mouiller le maillot dans ce match très particulier. On perdait 2-0, quand on rentre on essaie de donner le maximum et c’est ce que j’ai réussi à faire.»
Prince Oniangue : «A nous d’apprendre pour l’avenir»
Prince Oniangue, le milieu et capitaine du Congo, n’a pas caché sa déception après l’élimination contre la RC Congo : «Je suis très déçu pour les gars, la nation, tout le monde. C’est dommage, à 2-0, de prendre quatre buts comme ça. On va mûrir, gagner en expérience. Passer le 1er tour avec 7 points, c’était déjà remarquable, on voulait aller plus loin. Il faut garder le positif, on revient de loin. On n’a pas su gérer cette nouvelle situation de mener 2-0, à nous d’apprendre pour l’avenir.»
Bifouma désigné joueur fair-play
Auteur d’une belle prestation, sanctionnée par un but, Thierry Bifouma a été exemplaire durant tout le derby congolais. Même si son parcours s’arrête à ce niveau de la compétition, il a été gratifié d’une distinction honorifique. Il a été désigné, joueur fair-play du match. Il est l’un des trois joueurs que Claude Le Roy a réussi à gagner pour les Diables rouges. Et son apport a été prépondérant. Le joueur d’Almería a inscrit au total trois buts.
La voiturette médicale percute le blessé Zakuani
Le défenseur de la République démocratique du Congo (RD Congo) Gabriel Zakuani a eu une journée difficile en quart de finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN). Blessé à la cheville, il s’est fait percuter par la voiturette censée le transporter hors du terrain. Face à la maîtrise douteuse du conducteur, le staff médical a finalement préféré porter le blessé à la force des bras.
Guinée : 50 000 $ pour le carré d’as
Après une qualification peu sulfurique en quart de finale, liée au tirage au sort, la Guinée a hérité du Ghana. Un adversaire qu’elle a déjà connu lors des éliminatoires. Pour rehausser le moral des joueurs, le gouvernement guinéen a proposé une enveloppe de 50 000 dollars à chacun des joueurs en cas de qualification pour les demies. Une somme qui devait gonfler le moral du groupe de Michel Dussuyer qui a déjà perçu une prime de qualification pour les quarts de 30 000 dollars chacun.
Leekens : «C’est une injustice»
L’arbitre mauricien Rajindraparsad Seechurn a sifflé un penalty très généreux en faveur de la Guinée équatoriale dans les arrêts de jeu du temps règlementaire lors du quart de finale de la CAN face à la Tunisie, entraînant une prolongation où le même joueur a fait la décision sur un coup franc. «Le résultat est forcé, a dit Georges Leekens, le sélectionneur de la Tunisie, en conférence de presse. Ils sont à domicile, j’avais dit hier (vendredi) que j’espérais que l’arbitre soit au niveau, il ne l’était pas, c’est simple, c’est dommage. Nous sommes très malheureux, la Tunisie ne mérite pas ça. C’est une injustice. Le coup franc, d’accord, il était parfait, mais le penalty est inacceptable. Le défenseur tunisien Hamza Mathlouthi n’a même pas touché le joueur. Je dois protéger mes joueurs et je dois aussi protéger le football. Je suis entraîneur depuis 30 ans, j’ai eu beaucoup d’expérience, j’ai travaillé à l’étranger, mais ça, on ne peut pas l’accepter. Le coup franc, d’accord, il était parfait, mais le penalty est inacceptable. Tout le monde a rigolé, je n’en croyais pas mes yeux. Ce n’est pas beau pour le foot, c’est dommage. On n’a pas été traités comme il faut depuis deux semaines qu’on est là, et ça on ne l’a pas mérité, ça n’a rien à voir avec la Guinée équatoriale, a poursuivi Georges Leekens. Ce n’est pas seulement ce match, il y a deux penalties reçus et deux qu’on n’a pas reçus, c’est beaucoup en quatre matches. Une fois, d’accord, deux fois, d’accord, trois fois c’est difficile, quatre fois, c’est trop !»
Akaichi : «Hayatou doit partir»
Ahmed Akaichi, attaquant de la Tunisie éliminée de la CAN 2015 par la Guinée équatoriale (2-1 a.p.) en quart de finale et furieux contre l’arbitrage, a réclamé le départ du président de la Confédération africaine Issa Hayatou. «Ce n’est pas normal, a dit Akaichi après le match. Tout le monde a vu ce match. C’est un point d’interrogation pour la CAF, pour Issa Hayatou. Il ne peut plus rester dans le foot africain, il faut qu’il parte ! C’est le foot de la misère, a-t-il ajouté. L’arbitre a tout fait pour que la Guinée (équatoriale) gagne.»
Le président de la Fédération tunisienne démissionne de la CAF
L’élimination de la Tunisie par la Guinée équatoriale en quart de finale de la CAN 2015 passe très mal chez les Tunisiens, surtout qu’elle est liée à un arbitrage très critiqué et jugé «scandaleux» par de nombreux observateurs du football africain et mondial. Et ce n’est pas le président de la Fédération tunisienne de football qui en sera content. Vexé par «cette injustice» et en signe de protestation, Wadiâ Jari a démissionné du comité d’organisation de la Confédération africaine de football (CAF). C’est ce que nous apprennent nos confrères de mosaiquefm.net. Wadiâ Jari proteste ainsi contre le silence de la CAF après l’arbitrage du Mauricien Seechurn rajindraparsad, notamment le penalty qui a permis aux Equato-Guinéens d’égaliser contre les Aigles à la fin du temps réglementaire.
Pierre Ménès : «La CAN pue la magouille»
Le penalty surréaliste attribué à la Guinée équatoriale qui a permis aux locaux d’arracher la prolongation face à la Tunisie a fait réagir Pierre Ménès. «Choqué. La Tunisie a été victime d’un vol honteux. La CAN pue la magouille. Ce n’est pas nouveau et c’est tout le foot africain qui en souffre», a posté le consultant de Canal + sur son compte Twitter.
La Tunisie a «été volée»
Les médias tunisiens ont vivement critiqué, dimanche, la Confédération africaine de football (CAF) et l’arbitrage après l’élimination controversée des «Aigles de Carthage» face au pays hôte de la CAN, la Guinée équatoriale, la veille en quart de finale (1-2). «La Tunisie a purement et simplement été volée en quart de finale de la Coupe d’Afrique des nations 2015», estime la radio Mosaïque FM sur son site, dénonçant «le penalty imaginaire (accordé) à la Guinée équatoriale après une simulation grotesque» qui a conduit à une prolongation fatale aux Tunisiens, défaits 2-1. «La Guinée équatoriale égalise à la 92e quand l’arbitre lui a accordé un penalty inexistant. Le second but a été marqué, lors du temps supplémentaire, grâce à une faute imaginaire accordée, une seconde fois, par l’arbitre», martèle Shems-FM. «Le pays organisateur devait gagner le match, le président de la CAF Issa Hayatou en a décidé ainsi pour récompenser les hôtes du tournoi pour avoir accepté de l’accueillir quelques semaines après la défection du Maroc», estime le site internet Kapitalis.
Estaban Becker : «Moi aussi, j’aurais protesté»
Esteban Becker, le sélectionneur de la Guinée équatoriale, était «l’homme le plus heureux du monde» après la victoire des siens face à la Tunisie : «Battre la Tunisie est un exploit, presque un miracle. Je comprends la colère des Tunisiens d’avoir perdu, parce qu’ils avaient le potentiel pour gagner avec plusieurs buts d’écart. Ils ne l’ont pas fait, nous, on s’est défendus avec nos armes et, à la fin, le match était pour nous, on a été meilleurs dans la prolongation. Si on passe notre temps à remettre l’arbitrage en cause, il n’y a plus de foot. Un penalty contre soi, tout le monde le contestera. A la dernière minute, qui ne protestera pas? Moi aussi, j’aurais protesté. Mais après, le penalty, il faut le mettre, et heureusement qu’on a un spécialiste, Javier Balboa. Si on passe notre temps à remettre l’arbitrage en cause, il n’y a plus de foot, on ne peut plus jouer au foot. C’était l’équipe classée 30e (au classement FIFA) contre la 118e, et ils n’ont pas pu nous battre en 120 minutes, voilà ce que je retiens. En ce moment, je suis l’homme le plus heureux du monde.»
Javier Balboa : «Le but de ma vie»
Javier Balboa, l’attaquant de la Guinée équatoriale, n’est pas près d’oublier le but qui a propulsé son pays dans le dernier carré : «Ce coup franc a été sans aucun doute le but de ma vie, surtout pour ce que ça représente pour le pays, pour la joie qu’il lui donne, pour aller en demi-finale. On a fait du bon travail.»
Fernando : «L’arbitre a dit qu’il y a penalty»
La qualification de la Guinée équatoriale alimente les débats. Fernando, le géant défenseur du Nzalang ne veut pas verser dans la polémique. «Je ne veux pas faire de commentaires. L’arbitre a dit qu’il y avait penalty, donc rien à ajouter», a indiqué Fernando, très heureux du succès de son équipe. «Nous avons fait un match solide. C’était compliqué face à une belle équipe de Tunisie. On vit un truc merveilleux depuis le début du tournoi. On est juste content», a t-il ajouté.
Violences à Brazzaville après le derby congolais
Des violences ont éclaté samedi soir à Brazzaville après la victoire de la République démocratique du Congo face au Congo (4-2) en quart de finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), tandis que Kinshasa célébrait sa joie. Dans un quartier du sud de Brazzaville, quelques centaines de jeunes se sont livrés à des pillages, notamment contre des magasins d’électroménager tenus par des Libanais, ont indiqué des habitants. D’autres témoins ont fait part d’affrontements entre plusieurs centaines de manifestants et des policiers antiémeutes dans le nord de la capitale. De l’autre côté du fleuve Congo, à Kinshasa, la victoire des Léopards sur les Diables rouges a déclenché des concerts de klaxons et donné lieu à des scènes de liesse populaire.
Jérémy Bokila : «On veut aller jusqu’au bout»
La RD Congo a puisé dans sa ressource pour venir à bout du Congo (4-2), dans un duel fratricide de l’Afrique centrale. Auteur d’une belle prestation et d’un but, le milieu offensif des Léopards, Jérémy Bokila, est confiant pour la suite de la compétition. «On doit continuer à travailler, car ce n’est pas facile d’être menés 2-0 et de revenir dans un match de ce niveau. La victoire est pour les Congolais. On va bosser jusqu’où bout maintenant. On veut aller jusqu’au bout, on a la confiance avec nous. On va jusqu’au bout.»
Le Roy : «On n’a pas su gérer notre avance»
Les hommes de Claude Leroy se sont inclinés contre la RD Congo dans le premier quart de la CAN 2015. Score final 4-2 en faveur des Léopards. Le Roy accuse en des termes à peine voilés un des arbitres assistants d’avoir été à l’origine du but égalisateur de la RD Congo. «C’est le football. C’est des choses qui arrivent. Après c’est dur à digérer. Je crois qu’on n’a pas mené 2-0 pendant longtemps. On n’a pas su gérer cette avance. Après, je demande à faire un changement, mais l’arbitre assistant met du temps et on prend l’égalisation derrière. C’est des petits détails, mais qui sont très importants en football et voilà», s’est plaint le technicien. En dépit de l’élimination, Claude Le Roy pense avoir créé une véritable équipe pour le Congo. «Maintenant, je crois que cette génération a montré qu’elle avait du caractère. Avec ou sans moi, il va falloir continuer et j’espère que le Congo n’attendra pas 41 ans avant de revenir en quarts de finale d’une CAN», a-t-il dit.