C’est après moult tentatives que nous avons pu joindre, hier, au téléphone, Djamel Haïmoudi, désigné pour arbitrer, ce soir, la finale de la Coupe d’Afrique des nations 2013, entre le Nigeria et le Burkina Faso. Concentré pour bien préparer ce rendez-vous, il a quand même accepté de nous parler de ce match et d’autres sujets.
Comment vous sentez-vous à quelques heures de la finale de la CAN que vous allez arbitrer (entretien réalisé hier après-midi, Ndlr) ?
Je me sens bien. Je suis heureux de cette désignation et, en même temps, pleinement concentré sur le match qui m’attend. J’ai la responsabilité d’honorer l’arbitrage algérien. Certes, l’Algérie ne jouera pas la finale, mais elle sera présente dans ce match avec un arbitre.
Savez-vous que les Algériens ont très bien réagi à votre désignation ?
Cela ne m’étonne pas de leur part. Là où l’Algérie est présente, on trouve le soutien des Algériens. Je ferai de mon mieux pour être à la hauteur de leurs aspirations et de celles de ceux qui suivront le match.
Avez-vous attendu un tel moment ?
Après mon rendement durant les matches que j’ai déjà dirigés dans cette CAN, je m’attendais un peu à ce que la commission d’arbitrage de la CAF m’honore de sa confiance. C’est un objectif que je m’étais fixé, ces dernières années. Il me reste, à présent, à atteindre un autre objectif, celui d’arbitrer des matches de la Coupe du monde 2014, au Brésil. J’ai dirigé des matches dans toutes les compétitions internationales, sauf en Coupe du monde. Inch’Allah, j’aurai le rendement qui me permettra d’être présent à la plus grande compétition de football.
En tant qu’arbitre, comment vous préparez-vous pour ce match ?
La préparation a déjà commencé en Algérie, grâce aux moyens mis à notre disposition par la Fédération algérienne de football, à sa tête le président Mohamed Raouraoua, que je remercie en l’occasion. Ici, en Afrique du Sud, on se prépare sur les différents plans, psychologique, technique et physique, grâce à la présence d’un préparateur physique.
Comment allez-vous passer les dernières heures, avant le match ?
Le plus normalement du monde. La particularité est que j’ai visionné aujourd’hui huit matches des deux sélections finalistes, quatre du Burkina Faso et autant du Nigeria, afin de mieux les connaître et savoir si elles pratiquent le hors jeu, et quels sont les joueurs les plus dangereux, les plus imposants, ceux qui pratiquent le jeu dur, etc. J’ai essayé d’avoir le maximum d’informations sur les deux équipes. J’espère être juste avec tout le monde et honorer ainsi ma famille, mon pays et l’arbitrage algérien.
Lorsque vous aviez débuté votre carrière d’arbitre ou, du moins, lorsque vous avez été désigné arbitre international en 2004, vous attendiez-vous à diriger un jour une finale de la CAN ?
Je suis quelqu’un d’ambitieux. J’ai beaucoup travaillé pour arriver à ce niveau et, El Hamdoullah, Dieu m’a récompensé en me permettant d’arbitrer des matches dans diverses compétitions internationales. Je peux vous dire que depuis que j’ai commencé à arbitrer en 1988, j’attends cette occasion. C’est 25 ans d’attente. El Hamdoullah, j’ai eu un très bon rendement durant les matches que j’ai dirigés dans cette CAN. Après Côte d’Ivoire-Nigeria, j’ai senti que j’étais plus proche que jamais de la finale. Je n’ai pas été déçu, puisque la commission d’arbitrage, que je remercie au passage, a placé sa confiance en moi.
Etes-vous prêt pour ce match ?
Oui, je suis prêt physiquement et mentalement. Mon objectif est d’être juste dans mes décisions et de faire en sorte que les gens oublient qu’il y a un arbitre sur le terrain et se concentrent uniquement sur le jeu.
L’Algérie a été éliminée au premier tour, et des arbitres ont eu une part de responsabilité dans cette élimination. Un commentaire ?
Nous possédons une sélection d’avenir. La chose qui m’a vraiment plu en tant qu’arbitre algérien est que les joueurs ont très bien réagi aux décisions d’arbitres en évitant les protestations inutiles. Ils ne pensaient qu’au jeu.
Quelque chose à ajouter…
Je prie Dieu de me guider au succès dans cette mission afin de réaliser une performance sur le plan arbitral plus relevée que le match en lui-même.