Hai Dhaya Une décharge sauvage où s’amoncellent de milliers de tonnes de déchets, La clochardisation d’Oran gagne du terrain

Hai Dhaya Une décharge sauvage où s’amoncellent de milliers de tonnes de déchets, La clochardisation d’Oran gagne du terrain

Une importante décharge sauvage à quelques encablures seulement de la Grande Mosquée Abdelhamid Ibn Badis, qu’on vient d’inaugurer à grande pompe vendredi passé.

Une triste réalité pour ceux qui pensent que le problème des décharges sauvages dans les alentours de la ville d’Oran a pris fin avec la création du centre d’enfouissement technique de Hassi Bounif. Hélas non, une importante décharge sauvage du côté de haï Dhaya (Petit Lac) s’étend sur plusieurs hectares.

En effet, à quelques pas seulement des habitations de haï Dhaya et à quelques encablures de la Grande Mosquée Abdelhamid Benbadis, une importante décharge sauvage est créée en toute impunité, au vu et au su de tous. Elle occupe une très importante superficie et contient des milliers de tonnes d’ordures et de gravats, et ceux qui déversent quotidiennement les déchets dans ce lieu ne se cachent même pas, puisqu’ils le font en plein jour. Ils sont arrivés même à déverser ces ordures tout le long d’une voie de passage tout près de la station de relevage de la société de l’eau et de l’assainissement (SEOR), bloquant ainsi l’accès d’une société.

Hier matin, pendant une heure de présence sur les lieux, nous avons constaté plusieurs rotations de camions à benne venus pour y déverser des ordures dans ce site en toute tranquillité et à raison de dix à quinze minutes d’intervalle entre chaque camion. Par ailleurs, il y a une quarantaine de jours, une importante quantité de déchets hospitaliers, dont des tubulures chargées de sang, a été découverte dans cette décharge, avons-nous appris de la part d’un chiffonnier que nous avons rencontré sur place. Selon notre source, ces déchets proviennent d’une clinique du secteur privé. Nous avons aussi été surpris par les importantes quantités d’ossements issues de l’abatage clandestin de bovins qui se fait sur place dans les baraques d’élevage de bétail.

Eh oui c’est Oran la métropole ! Une ville qu’on ne cerne qu’au niveau de deux ou trois grands boulevards, alors que le reste ne cesse de se clochardiser de plus en plus, où l’on s’occupe des baraques érigées à l’extérieur de certains villages, alors qu’elles existent dans un quartier de la ville où se pratique l’élevage de bétail et aussi l’abattage clandestin et où on dépèce et on désosse les bêtes sur place comme l’atteste les ossements trouvés sur place.

Et encore il s’agit de connaitre aussi quel genre de bêtes, sachant que des bouchers véreux n’ont pas hésité à plusieurs reprises à fourguer à leurs concitoyens de la viande asinienne. Un danger pour la santé publique que personne n’ignore. A qui faut-il raconter cela? Faut-il sensibiliser les consommateurs ou les responsables concernés? Toute la question est là. Devant cette situation critique pour ne pas dire une véritable catastrophe, il est à se demander qui a ouvert la piste menant à ce site pour faciliter la tâche aux camionneurs pour y décharger les déchets. Quel est le rôle des élus, des services d’hygiène, des responsables de l’environnement, est-ce qu’ils savent ce qui se passe à quelques pas de leurs bureaux?

Cette situation ne se passe pas dans une autre planète, ni dans un endroit isolé, cela se passe à Petit Lac à proximité du 3e boulevard périphérique que des centaines de véhicules empruntent chaque jour, y compris ceux des responsables, cela se passe à proximité d’une zone humide où des dizaines d’espèces d’oiseaux migrateurs viennent séjourner et que les responsables disent en faire une zone protégée. Dommage, car entre ce qui se dit et ce qui se fait, existe un très grand écart, il manque la volonté de faire et de lutter contre le laisser-faire et le laisser-aller.

A.Bekhaitia