Hadj Djilani aux assises sociales du FFS: “Il y a menace sur la cohésion nationale”

Hadj Djilani aux assises sociales du FFS: “Il y a menace sur la cohésion nationale”

Lors des assises sociales organisées par le FFS hier à la Mutuelle des matériaux de construction de Zéralda, à Alger, le premier secrétaire du parti a décrit une situation socioéconomique explosive qu’il impute au statu quo politique actuel qui empêche toute alternative.

Les foyers de tension dans plusieurs wilayas, conséquence de “l’échec d’un système de gouvernance et de la distribution inéquitable des richesses nationales”, selon Hadj Djilani, “constituent une menace réelle pour la cohésion  nationale”. Hadji Djilani n’écarte pas l’émergence d’une violence généralisée et incontrôlable dont il impute “l’entière responsabilité au  pouvoir. Car elle découle de sa gestion autoritaire, non participative et non consensuelle, ce qui approfondit les injustices, la hogra et le mépris”. Selon lui, “les décisions économiques  prises par le régime ne servent que son agenda politique et le maintien incertain de la paix sociale. L’ampleur du commerce informel reflète la  faillite de l’organisation commerciale et l’existence de réseaux de recyclage de la masse  monétaire excédentaire. L’État consacre un libéralisme sauvage en contradiction avec les  objectifs de notre glorieuse guerre de Libération”. Il suffit, assène-t-il, “d’une averse, d’un orage pour mettre à nu l’incurie de ce régime, il suffit d’une épidémie pour mettre à nu son système de santé”.

Le coordinateur des assises  sociales, Mohand-Amokrane Chérifi, pense que ce processus de régression sociale s’intensifiera “en l’absence d’un mouvement social suffisamment fort, et faute d’une victoire électorale d’un mouvement politique de progrès social”. Il estime que le régime a “déclaré la guerre aux forces sociales” à travers la non-reconnaissance des syndicats autonomes, la répression des manifestations, la révision du code du travail pour faciliter les licenciements, la remise en cause du droit de grève et du soutien des prix des produits de première nécessité, la baisse du pouvoir d’achat avec l’augmentation des taxes et l’accès limité aux services sociaux de base. “On aide quelques handicapés par-ci et quelques orphelins par-là, on distribue de la soupe pendant le Ramadhan, on montre quelques veuves avec des clefs d’un logement social ou bien des jeunes bénéficiant d’un emploi spécifique ou d’un micro-crédit. Tout cela ne constitue qu’un cache-misère, une thérapeutique qui soulage mais qui ne guérit pas, pour les besoins d’une propagande politicienne,  alors que les différentes régions du pays connaissent une régression sociale visible, souvent dramatique”, accuse Mohand-Amokrane Chérifi.

Le FFS plaide en faveur d’un état des lieux qui  évalue la protection sociale et détermine avec précision les besoins sociaux. Le parti recommande également l’établissement d’un budget social qui soit partie intégrante des lois de finances, la décentralisation des responsabilités et des ressources correspondantes au niveau des communes, qui seront chargées, désormais, de la prise en charge des besoins sociaux de base de la population locale ainsi que l’instauration d’un revenu social minimum garanti pour les Algériens sans ressources, indépendamment du SNMG qui nécessite une revalorisation. Mohand-Amokrane Chérifi a insisté sur la nécessité de tenir annuellement les assises sociales afin de “convenir des nouveaux défis à relever, visant à établir les bases consensuelles d’une alternative démocratique, économique et sociale, en opposition à la politique autoritaire et libérale du régime”.

Nissa H.