La durée du Hadj pour cette année est inconnue à ce jour
C’est au ministre de l’Intérieur de prendre des mesures contre la sonorisation abusive dans les mosquées.
C’est avec un réquisitoire contre «une certaine presse» qui n’est pas docile avec lui que le ministre des Affaires religieuses, Bouabdallah Ghlamallah, a entamé hier, sa conférence au forum du journal El Moudjahid. «Les plumes qui écrivent des choses contre nous ne sont pas respectueuses. Et pour notre part, nous ne les respecterons pas», a tranché le ministre des Affaires religieuses. Est-ce à dire que M. Ghlamallah n’accepte plus la critique? Si tel est le cas, ce sera un grave précédent. Ou alors est-ce juste une tactique «de communication» qui consiste à acculer les journalistes et les mettre sur la défensive pour éviter les questions qui dérangent? Soit, mais il n’a pas pu éviter ces questions. Il a même perdu son sang- froid quand il a été interpellé sur le problème de la sonorisation abusive au niveau des mosquées. «Il y a d’autres bruits notamment ceux causés par les sonorisations des salles des fêtes qui ne s’arrêtent pas jusqu’à 4h00 du matin, mais ils ne sont pas dénoncés», a-t-il- lâché. Voilà donc une réponse d’un ministre de la République: c’est parce que le bruit causé par les salles des fêtes n’est pas dénoncé qu’il est permis d’en faire autant.
Ce que semble ignorer volontairement M. Ghlamallah, c’est qu’il y a une loi qui interdit le bruit causé par les salles des fêtes et cette même loi fixe une heure limite pour son ouverture. Que faire alors dans les cas d’abus de sonorisation au niveau des mosquées? Le ministre s’en lave les mains et rejette la responsabilité sur les collectivités locales «qui doivent agir et réagir dans ce sens pour réduire le volume des sonorisations des haut-parleurs dans les mosquées. «Ils n’ont qu’à proposer des lois dans ce sens, et nous sommes prêts à fermer même des mosquées pour rétablir la quiétude citoyenne», a-t-il dit sans ambages. «Quant aux imams têtus, c’est l’affaire des services de sécurité de les rappeler à l’ordre», dit-il sur un ton sérieux. Le noeud a été donc défait: la responsabilité du ministre de l’Intérieur est donc directement engagée et c’est Daho Ould Kablia qui est interpellé. Courroucé, le ministre des Affaires religieuse n’a pas épargné les imams dans son réquisitoire, notamment ceux qui se prennent pour «de super croyants et au-dessus de tout soupçon». «Le poste d’un imam est un poste sacré. Mais si des imams dépassent les limites, ils n’ont plus le titre d’imam», a souligné le ministre.
Abordant la question de la liberté de culte en Algérie, le ministre a insisté pour clarifier certaines situations relatives à l’ouverture et fermeture des lieux de cultes: «Il est clair qu’il faut des autorisations pour l’ouverture de tout lieu de culte en Algérie. De même que les étrangers qui ont atteint la limite de leurs séjours doivent quitter le pays, comme c’est le cas dans tous les pays du monde», a-t-il souligné. S’agissant du Hadj 2011, le ministre a annoncé que l’opération de sensibilisation et des enregistrements des mourchidine et mourchidate qui seront chargés de l’opération de transport et de d’hébergement, commencera le 6 ou 7 novembre prochain.
Cependant, la durée du Hadj pour cette année est inconnue à ce jour. Pour des raisons d’organisation des hadjis algériens au même titre que les autres pays musulmans, l’Arabie Saoudite a demandé 4 vols par jour en provenance de l’Algérie, en plus d’une durée de 35 jours. «Mais nous avons demandé 5 vols par jour et 21 jours pour les hadjis algériens, rien que pour la bonne organisation des voyages et séjours», a affirmé le ministre. Pour rappel, une délégation algérienne se rendra le 21 août prochain en Arabie Saoudite pour négocier le Hadj 2011. «L’Algérie comme tous les autres pays, est tenue de respecter la loi établie en Arabie Saoudite, d’où les changements sur la durée du séjour qui ont étés annoncés», selon le ministre des Affaires religieuses.
Concernant la facture du Hadj, le montant n’a pas changé. Il est toujours de 225.000 DA, en plus des 50.000 DA que le hadj doit échanger contre le rial saoudien pour une valeur allant de 1500 à 2000 rials saoudiens. Les hadjis seront pris en charge dans de bonnes conditions, et il est annoncé la location de lits pour des personnes qui n’ont pas trouvé de chambres d’hôtel et qui devront passer la nuit sous les étoiles de l’Arabie Saoudite.
Les journalistes boudent la conférence-débat
Une quinzaine de journalistes présents à la salle de conférences El Moudjahid, ont quitté hier la salle pour protester contre la modératrice du Forum qui a empêché des journalistes de poser les questions librement.
«Elle veut faire des conférences orientées en prenant la défense du ministre», ont dénoncé de nombreux journalistes sur les lieux. «Couper la parole aux journalistes, intimidations et autres attitudes» ont été les comportements de cette modératrice dénoncée par les journalistes mécontents.
Juste après la conférence-débat, les journalistes ont fait part au ministre qu’ils n’ont rien contre lui, mais contre le comportement de la nouvelle modératrice qui «se croit maître des lieux».