«Il est inadmissible de recourir en permanence aux entreprises étrangères pour construire nos propres logements», a affirmé
le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme.
Aux bâtisseurs et entrepreneurs, le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, M. Noureddine Moussa, a tenu, mardi à Ghardaïa, un langage des plus fermes, les exhortant à contribuer à la concrétisation des programmes de logements dans les wilayas du Sud. Cette contribution permettra, selon lui, de «couvrir le déficit en outils (entreprises) de réalisation dans ces wilayas». Aussi, le ministre appelle à l’implication des jeunes dans les différents programmes d’investissements publics, leur permettre de créer des entreprises, se qualifier et se former dans les différents métiers de la construction. L’objectif est de «combler le déficit en main-d’œuvre qualifiée.»
Après avoir fait part du retard constaté dans la réalisation des programmes, le premier responsable du secteur rappelle que «l’Etat a mobilisé d’importantes ressources financières et mis en place de nombreux programmes d’habitat». Plus loin, le ministre a réitéré un message lancé, déjà, dans différentes wilayas : «Il est inadmissible de recourir en permanence aux entreprises étrangères pour construire nos propres logements».
Dans cette optique, M. Moussa demande aux responsables locaux du secteur de «créer les conditions favorables et attractives pour les entreprises publiques spécialisées du Nord, afin de les inciter à venir construire dans les régions du Sud. S’arrêtant aux différents chantiers de réalisation du nouveau pôle universitaire, des logements de l’enseignement supé- rieur et de 376 logements sociaux participatifs, le ministre insiste sur l’importance des études préalables à l’engagement des travaux.
M. Moussa a aussi évoqué la viabilisation systématique des sites devant recevoir les logements ou autres équipements. Les directives du ministre ne s’arrêtent pas là puisqu’il a mis l’accent sur l’importance des instruments de planification spatiale, citant au passage les Plans d’occupation du sol (POS) et les Plans directeurs d’aménagement et d’urbanisme (PDAU) pour la maîtrise de la croissance urbaine. En données chiffrées, la wilaya de Ghardaïa a bénéficié, depuis 2006, de 12 289 logements, dont 4 886 ont été achevés, 2 349 en cours de réalisation et 5 054 non lancés.
Rappelons qu’avant Ghardaia, M. Moussa s’était rendu dans la wilaya de M’sila où il a beaucoup insisté sur le choix de «bureaux d’études spécialisés qualifiés, respectueux des cahiers des charges et des délais de réalisation». Deux objectifs sont fixés : il s’agit, d’un côté, de la réalisation de qualité des projets et, de l’autre, la professionnalisation du secteur. Enchaînant, il dira qu’«un bureau d’études doit disposer de compétences suffisantes pour intervenir durant tout le processus de réalisation, pour être capable d’analyser toutes les étapes de la construction».
Désormais, tout bureau d’études désireux d’obtenir un projet financé par l’Etat devra «impérativement remplir ces conditions, en plus de passer par un concours.» A propos de la préoccupation des entreprises relatives au prix des matériaux de construction, M. Moussa a estimé que le fait que les opérations ne soient inscrites qu’après les appels d’offres «permet aux entreprises de prendre en considération les coûts réels des intrants.»
Fouad I.
