Habitat, industrie, finances et énergie: Les coups gagnants du gouvernement

Habitat, industrie, finances et énergie: Les coups gagnants du gouvernement

Ces quatre départements ont su se distinguer et réussir des performances remarquables.

Le gouvernement de Sellal est caractérisé par une espèce d’ambivalence qui fait de lui une dynamique à deux vitesses. La première fait illustrer le brio de certains ministres et leur vitalité, et la deuxième s’inscrit en porte-à-faux par rapport aux exigences qu’impose la situation économique et sociale du pays. Dans ce sens, les portefeuilles de l’industrie, des finances et de l’habitat ne sont pas passés inaperçus aux yeux de l’opinion nationale.

Sollicités par des circonstances différentes et à diverses périodes de cette législature finissante, ces trois départements ont tantôt agréablement surpris l’opinion publique nationale, tantôt forcé le respect de la communauté internationale. Il faut dire que les trois départements ont en commun les recettes pétrolières. A ce propos, le ministère des Finances qui passait pour très discret lorsque le pétrole caracolait à 120 dollars le baril, est revenu au-devant de la scène avec le choc baissier des prix.

Du jour au lendemain, les recettes baissaient de plus de 50%. Tous les regards, des Algériens aux experts du FMI, en passant par les partis de l’opposition étaient rivés sur l’immeuble en verre de Ben Aknoun. Beaucoup avaient prédit la noyade du dinars, une inflation à deux, voire à trois chiffre et un retour à l’endettement dès 2016. De fait, la gestion de la situation revenait au ministère des Finances. Hadji Baba Ammi qui a pris les rennes du ministère au plus fort de la crise et a su tirer son épingle du jeu, puisque près de trois ans après l’éclatement de la bulle pétrolière, l’Algérie continue de faire de la croissance et n’a toujours pas eu recours à l’endettement extérieur. Les missions de la Banque mondiale et du FMI, après une attitude alarmiste, ont admis la parfaite maîtrise de la situation financière du pays, cela sans céder sur le volet social, axe sacro-saint de la politique de l’Algérie. L’autre secteur qui a fait parler de lui en bien n’est autre que celui de l’habitat.

Le rapport avec la rente pétrolière, tient du fait que le très ambitieux programme de logement a été lancé en plein boom pétrolier. Chapeauté par Abdelmadjid Tebboune, l’habitat aura été l’un des départements les plus dynamiques du gouvernement. Engagé sur un programme quinquennal prometteur de 1,5 million de logements, toutes formules confondues, Abdelmadjid Tebboune a ressorti la formule «Aadl». Dans la même dynamique et vitalité, le secteur de l’industrie et des mines a su faire sa mue et relever le défi d’un secteur qui était complètement mis à l’arrêt pendant plus d’une décennie. Le secteur industriel vient d’opérer une véritable réforme actuellement.

Le ministre de l’Industrie et des Mines Abdessalem Bouchouareb, est arrivé à diversifier l’approche industrielle du pays en la stratifiant sur la base de la filialisation qui a vu le déclenchement du processus industriel à travers des projets différents à l’image de la sidérurgie et la métallurgie; les liants hydrauliques; l’électrique et l’électroménager; la mécanique, l’automobile et l’aéronautique; la chimie industrielle et pharmacie; la construction et la réparation navales; l’agroindustrie; les THC (textile-habillement-cuir); le bois et l’industrie du meuble.

Quant à l’énergie, au même titre que les finances, les Algériens se sont tournés vers le ministère avec la chute des prix de l’or noir. Noureddine Boutarfa qui a pris en main le secteur alors qu’il était dans le creux de la vague, a réussi un coup de maître en parvenant à un accord historique Opep-Non-Opep. A ce titre, l’homme a été au centre de la planète pétrole des mois durant et cela a largement suffi pour que les Algériens gardent un préjugé positif le concernant. Aujourd’hui que les cours se stabilisent autour de 50 dollars, c’est en grande partie grâce à l’effort de toute une équipe drivée par le ministre de l’Energie.

Ces quatre départements ont su se distinguer et réussir des performances remarquables. Il est clair que les ministres qui ont été derrière ces succès, ont marqué de leur empreinte cette période de l’histoire du pays.