Habitat : De la préfabrication à l’industrialisation

Habitat : De la préfabrication à l’industrialisation

Déficit n Le ministère compte sur la réorganisation des entreprises de réalisation et l’introduction de procédés industriels pour accélérer le programme public de logement.

Cette nouvelle stratégie permettra une évolution substantielle de la capacité de réalisation des entreprises publiques de 4 600 logements/an actuellement à 32 400 logements/an à l’horizon de 2025. Neuf entreprises étrangères ont été dans ce cadre admises pour créer, en partenariat avec des sociétés algériennes, des usines de préfabrication de logements en Algérie, a indiqué hier un haut responsable du ministère de l’Habitat.

Il a été exigé de ces entreprises de se doter d’une usine automatisée (utilisation de logiciels informatiques), de faire de la préfabrication totale, de mettre en place des armatures robotisées et d’intégrer totalement les corps d’état secondaires (ensemble des travaux réalisés à l’intérieur du bâtiment comme la platerie et les revêtements de sol et murs). Les entreprises admises sont de nationalités chinoise, émiratie, turque, italienne et espagnole. Pour pouvoir s’installer en Algérie, les entreprises définitivement retenues doivent créer des joint-ventures avec des entreprises algériennes, conformément à la règle 51/49% du capital, régissant l’investissement étranger en Algérie. D’ailleurs, 4 des 9 entreprises admises prévoient, si elles seront retenues définitivement, des partenariats avec les nouveaux groupes publics issus de la restructuration de la Société de gestion des participations de l’Etat (SGP) Indjab, qui représente l’outil public de réalisation. Pour la création de leurs usines, les futures sociétés mixtes vont bénéficier de plusieurs avantages en matière de foncier industriel et de facilitations fiscales et parafiscales notamment. En outre, elles signeront des protocoles d’accord avec le ministère chargé de l’Habitat portant engagement des promoteurs publics à l’achat de la totalité des logements produits par ces entreprises pendant cinq ans.

Ces systèmes de construction, une fois validés, ne constitueront pas seulement une rupture avec la technique «traditionnelle» mais aussi avec le type de préfabriqué utilisé en Algérie durant les années 70 et 80, selon le Centre national d’études et de recherche intégrés du bâtiment (Cnerib). La nouvelle approche consiste à tirer profit de l’expérience acquise en matière de préfabrication pour passer à l’industrialisation de logements, qui s’avère nécessaire face aux capacités limitées de réalisation en Algérie. Ainsi, le passage de l’ancienne préfabrication à l’industrialisation permettra une vitesse d’exécution supérieure avec plus de précision dans la planification du chantier et moins de dépendance des conditions climatiques, une meilleure maîtrise des coûts, moins d’impact environnemental du chantier et un meilleur contrôle de qualité, énumère le Cnerif. Le Centre exige des entreprises validées, que la préfabrication soit faite dans des usines automatisées en utilisant des logiciels informatiques et que le taux d’intégration des corps d’état secondaires soit de 100%.

Le ministère avait lancé, début 2014, un avis d’appel d’offres à l’adresse des entreprises de construction nationales et étrangères pour la création d’usines de logements. Le ministre de l’Habitat avait à l’époque estimé que cette «option» est inévitable et que «l’ère de la brouette est révolue !».

Assia B.