Sur 108.000 demandes de logement, seules 63.000 ont été satisfaites
Entre logement et relogement, plus de 100.000 familles demeurent livrées à des promesses virtuelles.
Si la question du logement se pose de manière cruciale au niveau national, elle l´est davantage à Alger, la capitale. Les chiffres sont éloquents. Sur 108.000 demandes de logement, seules 63.000 ont été satisfaites. Selon le directeur du logement de la wilaya d´Alger, Mohamed Smaïl, «depuis 2004 à ce jour, il y a plus de 63.000 familles qui ont été relogées dans la wilaya d´Alger».
Pour résorber rapidement l´habitat précaire et éradiquer les bidonvilles, l´Etat décline sa stratégie, du moins sur le plan virtuel.
Les chiffres avancés par Mohamed Smaïl, à les entendre, promettent une vraie révolution du logement dans l´Algérois. «On demande à la population algéroise d´être patiente. L´Etat fait des efforts très importants dans ce domaine», a déclaré hier, Mohamed Smaïl, directeur du logement de la wilaya d´Alger sur les ondes de la Chaîne III. «A l´horizon 2014, quelque 130.000 à 140.000 logements, toutes catégories confondues, seront construits», a-t-il annoncé.
Sur le plan théorique, tout marche bien. Sur le plan du chiffre et des stratégies futures, la direction du logement de la willaya d´Alger semble n´avoir aucun retard. Il avertit, par ailleurs que, «quand on dit 108.000 demandes de logements, celles des bidonvilles et celles des quartiers populaires sont comprises». En ce qui concerne ces chiffres, «je peux vous dire que tous les sites sont concernés. Tous ceux qui ont fait l´objet d´enquête connaîtront un relogement progressif à partir de cette année dans toutes les cités concernées», a-t-il précisé. Il s´agit, bien entendu, d´opérations au niveau des chalets, des quartiers populaires tels Diar Echems, Diar El Baraka, Diar-El Kef, Climat de France, Les Palmiers,…etc. «En 2007, nous avons lancé une vaste opération de recensement. Et là, nous avons recensé 50.000 familles à reloger. A partir de là, aucune autre famille ne sera prise en compte», a-t-il déclaré. Selon Mohamed Smaïl, les brigades d´enquêtes, pour certaines, ont terminé leur travail. Pour d´autres, elles sont en fin d´opération. «Après ces enquêtes, intervient le travail des commissions de validation mises en place pour les premiers qui ont terminé leur travail. Il s´agit d´examiner les dossiers, et de demander des pièces complémentaires si cela est nécessaire, pour ensuite passer au filtre», a-t-il indiqué.
A la question, comment gérer les demandes toujours en instance, sachant qu´il y a ceux qui les ont déposées il y a 20 ans, en lui citant l´exemple de la commune d´El Harrach, où sur 6000 demandes, il n´y a eu que 60 attributions, le directeur du logement a zappé «illico» pour se positionner sous d´autres cieux avec d´autres chiffres.
D´abord, Mohamed Smaïl invite les observateurs à revenir en arrière pour mieux évaluer les efforts consentis par l´Etat dans ce domaine. «Il faut revenir en arrière surtout. En 2006 et 2007, il y a eu près de 2000 logements qui ont été attribués aux communes», s´est-il félicité. Ainsi, les indicateurs du tableau de bord du logement dans l´Algérois passent, selon les dires de ce responsable, du rouge, non pas au vert, mais au «rose bonbon». «On a 48.000 logements sociaux en court de réalisation. En plus de l´inscription de 84.000 logements toutes constructions confondues, s´ajoutent quelque 25.000 autres logements sociaux», a-t-il poursuivi. Au sujet du nombre de logements disponibles actuellement pour ce mégaprogramme, il dira: «Nous avons des prévisions, nous avons aussi quelques retards de livraison. Je peux vous dire que pour la wilaya d´Alger, en matière de livraison, d´ici la fin juin nous allons arrêter les chiffres. Les commissions n´ont pas encore terminé leur travail», a-t-il reconnu. C´est dire que «ce n´est pas demain la veille».
Entre logement et relogement, plus de 100.000 Algérois demeurent livrés à des promesses virtuelles. Habitants en détresse, patience!