Guvernement- UGTA-FCE, L’alliance sacrée face à la crise

Guvernement-  UGTA-FCE,  L’alliance sacrée face à la crise
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Le crédit à la consommation signifie pour le commun des Algériens l’accès à un nouveau véhicule, à de nouveaux meubles et à de nouveaux appareils électroménagers. La tripartite doit donner corps à «ce rêve» du simple citoyen, loin des théories économiques, des modèles de développement et des approches politiques.

C’est à l’ombre de la rigueur budgétaire et des difficultés financières que s’ouvrira ce matin, à Biskra, la rencontre tripartite qui regroupera le gouvernement, l’Ugta et le patronat. Plus d’opulence et la marge de manoeuvre du gouvernement se rétrécit, ce qui conditionnera les revendications de l’Ugta et conditionnera fortement la demande du patronat. Ce contexte particulier fait que cette réunion annuelle revêt un aspect particulier qui appelle à une union sacrée entre les trois partenaires. Il s’agit d’abord de mettre en application effective les mesures, toujours en sursis, prises lors de la dernière tripartite. Le crédit à la consommation nest pas une promesse oubliée par les citoyens. Le gouvernement et l’Ugta ont surmédiatisé cette décision au point d’ «en faire un objet de fixation aussi bien des médias que de franges entières de la société qui ont bâti monts et merveilles sur cette mesure qui ne vient pas. L’Ugta soutient que tout est fin prêt et que le «problème réside au niveau de la centrale des risques». Le gouvernement se complaît dans un silence inexpliqué. Mais en face, c’est le bouillonnement underground. «La patience a des limites», nous dit-on. Le risque d’un effet boomerang plane toujours. Il y a eu trop de promesses pour une société qui sort d’une guerre civile, qui réapprend à vivre. Le crédit à la consommation signifie pour le commun des Algériens l’accès à un nouveau véhicule, à de nouveaux meubles et à de nouveaux appareils électroménagers. La tripartite doit donner corps à «ce rêve» du simple citoyen loin des théories économiques, des modèles de développement et des approches politiques qui noirciront des milliers de pages et des palabres interminables d’experts sur les plateaux de télévision. Bref et concis, le génie populaire résume cette situation en un seul mot: «El melmousse (le concret Ndlr).» Et le concret tarde à venir pour le moment dans une société qui risque d’user ses freins à force de trop attendre. Tout le monde attend son logement Aadl, tout le monde sa voiture Renault, tout le monde attend ses meubles, son frigidaire, son climatiseur…. C’est avec ces éléments, aussi insignifiants soient-ils, que les «conclavistes» de Biskra doivent agir. L’approche «blue print» qui a souvent prévalu consistant à produire des documents énonçant des «mesures» désincarnées, sans concertation ni modalités de mise en oeuvre et d’évaluation, doit être désormais bannie.Les enjeux du développement économique accéléré interpellent les entreprises. Ne doivent-elles pas s’inspirer de la suppression de l’article 87 bis du Code du travail entrée en vigueur à partir du 1er août 2015? Deux millions de travailleurs ont bénéficié de cette mesure. Malgré la conjoncture économique difficile du pays, elle a été prise pour appuyer le pouvoir d’achat des travailleurs. Certes, elle se trouve dépassée avec l’inflation galopante et le glissement de la valeur du dinar, mais le gouvernement a osé. Il doit encore oser par des mesures qui, cette fois-ci ne plairont pas. L’amélioration du climat des affaires, la promotion de l’investissement par une ouverture plus audacieuse envers le secteur privé, le développement de l’agro-industrie et la promotion de la production nationale ne doivent plus rester pieux et des sujets d’une littérature économique qui sera oubliée aussitôt la réunion tripartite terminée. Dans cette dynamique d’audace, le gouvernement doit s’ouvrir davantage aux idées nouvelles en dehors de l’Ugta, en dehors du patronat et en dehors des sphères traditionnelles du pouvoir. La société vivace s’impatiente à voir une main tendue du gouvernement et une oreille qui l’écoute plus sérieusement. Il convient d’impliquer cette énergie car aucune politique économique ne peut réussir si elle n’inclut pas d’une manière permanente et responsable l’ensemble des acteurs de la société.