Cette requête, soumise à la signature d’au moins 1,5 million de citoyens, est adressée au président de la République.
La secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, a dévoilé l’initiative politique de son parti, 15 jours après l’ouverture des travaux de son comité central. Cette initiative se décline sous forme de pétition.
«Les longues discussions au niveau du comité central ont montré l’existence d’une homogénéité exceptionnelle car à l’unanimité, les membres du CC ont considéré que le parti doit s’appuyer sur les décisions du président de la République: «Monsieur le Président, vous venez de prendre des décisions historiques consacrant pleinement notre amazighité. Alors, pour trouver une issue positive à la grave crise qui risque d’emporter notre pays, convoquez des élections d’une Assemblée nationale constituante (ANC), pour jeter les bases d’un véritable renouveau politique institutionnel à même de sauver l’Etat algérien et d’immuniser notre pays», peut-on lire sur ladite pétition. «Une telle assemblée dotée des pouvoirs nécessaires sera capable d’organiser le sauvetage du pays. Et dans l’immédiat», est-il indiqué. «Cette pétition fera l’objet de collecte par les adhérents du parti à travers le territoire national, d’au moins 1,5 million de signatures», selon Louisa Hanoune. Elle a déploré «la multiplication des déclarations contradictoires ces dernier temps en citant l’exemple du démenti apporté par le P-DG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour au vice-président Activité exploration et production de Sonatrach à propos de la cession des parts et le changement du contrôle de certaines de ses filiales». «Ces mises au point ou ces démentis sont-ils l’expression de la bipolarité, de la dualité, voire la fracture au plus haut sommet de l’Exécutif, donc de l’Etat algérien»?, s’est-elle demandée. «Pour certains responsables, parmi ceux qui veulent satisfaire les puissances étrangères, l’année 2018 est une année de tous les reniements, relativement à l’échéance de la présidentielle de 2019», a-t-elle estimé. Sur le plan social, elle dira que la réduction de l’ordre de 38,3% du budget de fonctionnement est «à l’origine de l’impasse sociale et politique dans notre pays», a-t-elle expliqué. Dans cette pétition, le PT cite «la précarité sociale qui ne cesse de s’aggraver depuis 2015, comme produit d’une politique d’austérité de plus en plus cruelle qui touche les plus larges couches plongeant notre pays dans la récession. S’ajoute une confusion politique qui va en s’accentuant, rendant la situation illisible…».«Notre inquiétude est d’autant plus fondée que nous savons que les frustrations sociales grandissantes, la pauvreté qui, désormais, touche même les couches moyennes tirées vers le bas par l’effondrement du pouvoir d’achat, l’absence de perspectives d’emplois durables pour la majorité des jeunes du fait de l’arrêt des recrutements et même du remplacement des départs à la retraite, fragilisent le tissu social national, grippent les ressorts de la nation tout comme elles constituent le vivier de toutes les violences», peut-on lire également.«Et le projet provocateur du gouvernement visant à lever les subventions sociales de l’Etat, déjà réduites à chaque LF depuis 2015, risque de provoquer un affaissement social mortel….», a-t-elle prévenu.
«En effet, le droit de grève est systématiquement criminalisé par la judiciarisation des conflits sociaux, les manifestations pacifiques sont empêchées. Pourtant, ces droits sont garantis par la Constitution», est-il noté.«Notre pays se trouve exposé chaque jour à davantage de turbulences politiques et sociales qui, faute de solutions positives, risquent de mettre en péril la sécurité nationale et la paix chèrement recouvrée, ouvrant la voie au chaos et donc aux ingérences étrangères», a-t-on mis en garde. «La Constitution révisée en 2016, criminalise l’évasion fiscale et énonce la confiscation des fortunes mal acquises. Or, une minorité de nouveaux riches bénéficie de l’impunité totale, alors que la récupération par l’Etat des dizaines de milliers de milliards DA d’impôts non recouvrés, de la surfacturation criminelle, des crédits faramineux non remboursés (…)est à même d’assurer au Trésor public les besoins financiers pour au moins quatre années budgétaires», est-il noté.«Vous venez de stopper des décisions allant dans le sens du bradage du secteur public. Mais le mal est très profond». «De ce qui précède, nous tirons comme conclusion que la grave crise sociale et économique dans laquelle se débat notre pays n’est pas le produit de la chute du prix du baril de pétrole qui n’a fait que lever le voile sur une réalité hideuse: des responsables dans les institutions de la République profitant de l’absence de contrôle effectif, ont violé les lois au profit d’une minorité prédatrice», est-il encore indiqué. «Par conséquent, c’est fondamentalement une crise politique. C’est la nature même des institutions, en délitement très avancé, qui constitue l’obstacle majeur devant le règlement des problèmes. Plus encore, elle est à l’origine du délabrement social et politique qui constitue un danger pour le pays», souligne-t-on.«Ainsi, au lieu d’élections transparentes que vous avez annoncées en 2012 pour construire des institutions transparentes, inattaquables» les différents scrutins de 2012, puis 2017, ont anéanti tout espoir de construction d’une véritable représentation politique locale et nationale, dans le cadre du système en place, en témoigne la jonction violente et assumée entre les affaires et la politique qui gangrènent mortellement les institutions élues», est-il souligné.«Nous avons décidé de nous adresser à vous, car une année nous sépare de la prochaine présidentielle dans un contexte régional et mondial lourd de dangers pour les nations, notamment dans notre région»,est-il justifié. «Et l’année 2018, une année charnière, s’annonce tumultueuse dans notre pays. Alors, nous vous demandons d’intervenir en toute urgence pour empêcher le chaos», a-t-on appuyé.
Le PT demande, entre autres, «l’ l’arrêt de la politique d’austérité, de décréter l’échelle mobile des salaires et des pensions pour les indexer sur le coût de la vie(….) retirer les projets de lois scélérats et régressifs portant Codes de la santé et du travail, libérer la justice, assainir le secteur économique «mafiotisé», imposer un contrôle rigoureux sur sa gestion, décréter un impôt sur la fortune, lever toutes les restrictions sur les libertés et libérer les médias de toute forme de harcèlement».
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