« Sortir de l’incertitude pour amorcer une gestion claire et efficace de la transition…
Les responsables de l’opposition politique en Guinée ont entamé jeudi une série de réunions pour prendre « les décisions idoines » face aux propositions du chef intérimaire de la junte au pouvoir, le général Sékouba Konaté, qui leur a demandé de désigner, parmi eux, un Premier Ministre chargé de mener la période de transition vers des élections générales.
Le chef intérimaire de la junte a invité tous les leaders politiques exilés à rejoindre le pays afin de prendre part au débat national non sans les assurer qu’ils bénéficieront d’une garde rapprochée pendant leur déplacement.
Le porte-parole de l’opposition rassemblée au sein des Forces vives, Jean-Marie Doré, a indiqué que cet appel va permettre au pays, à ses structures politiques, sociales et économiques de « sortir de l’incertitude pour amorcer une gestion claire et efficace de la transition…et pour cela, nous soutenons le général Konaté, en espérant vivement qu’on ne serra pas déçus et qu’il conduira la Guinée vers le retour à l’ordre constitutionnel normal », a-t-il ajouté.
Pour sa part Mouctar Diallo, leader des Nouvelles forces démocratiques de Guinée, qui a décidé de revenir au pays la semaine prochaine, juge que la décision de Sékouba Konaté « est bonne ».
Il estime que l’enjeu de la transition va au-delà de la nomination d’un Premier ministre issu de l’opposition et choisi par elle. « C’est un agenda comportant un ensemble d’éléments contribuant à une gestion efficace et apaisée de la transition devant aboutir à la tenue d’élections crédibles », a dit Mouctar Diallo.
Ce leader de l’opposition a rappelé que les membres de son parti «revendiquent principalement la dissolution du Cndd (Conseil de la junte) et son remplacement par une nouvelle autorité de transition incluant les forces politiques et sociales, mais aussi la tenue d’élections libres et transparentes sans la participation du chef de la junte et des membres du Cndd».
Il a aussi décidé de constituer un pool d’avocats, en concertation avec d’autres Guinéens « épris de paix et de justice », pour porter plainte contre les responsables du massacre commis le 28 septembre (dans lesquelles sont mort plus de 150 personnes) auprès de la Cours pénale internationale.
Il profite de l’arrivée à Conakry, dans la semaine du 19 janvier, du procureur adjointe de la CPI Fatou Bensouda. « L’objectif est de déterminer si les crimes commis le 28 septembre relèvent de crimes contre l’humanité », a déclaré la conseillère spéciale du procureur Béatrice Le Fraper.
Samira B.