Vendredi dernier, la Fédération guinéenne de football a annoncé que le match Guinée-Algérie, comptant pour la 8e journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2026, se déroulera le 8 septembre 2024 au Complexe Mohammed V de Casablanca. La FGF explique son choix pour manque d’un stade homologué dans le pays, mais une raison purement politique est derrière cette décision.
Pour la sélection nationale, actuellement en tête du groupe G avec 15 points, cette rencontre revêt une importance capitale. Les Fennecs, sous la coupe de Vladimir Petkovic, ne disposent que d’une mince avance sur le Mozambique (12 points), leur plus proche poursuivant. Une victoire est donc impérative pour maintenir leurs chances de qualification directe pour le Mondial 2026. Mais avant, ils devront faire le nécessaire face au Botswana, le 5 septembre à Tizi-Ouzou.
Du côté de la Guinée, classée 5e du groupe avec seulement 7 points après six journées, les espoirs de qualification sont quasi inexistants. Cette rencontre s’inscrit dans une série de matchs qui verra également la sélection guinéenne affronter la Somalie lors de la 7e journée.
Quand la politique s’invite sur le terrain
Faute d’un stade homologué en Guinée, le Syli National a reçu ses adversaires depuis l’entame des éliminatoires de la Coupe du monde-2026 à Abidjan. Ainsi, c’est tout à fait logique que ce changement de domiciliation suscite des interrogations. Mais comme il n’y a jamais une fumée sans feu, c’est pour un ordre purement politique, ni plus ni moins
En effet, c’est le Premier ministre guinéen Bah Oury qui a pris cette décision controversée, rapporte le sérieux média AfricaFootUnited. Cette décision, initialement prévue en Tunisie, soulève de nombreuses questions sur l’ingérence politique dans le football africain.
Il faut dire que ce choix apparaît comme hautement politique, la Guinée étant déjà quasi-éliminée de la course à la qualification. La décision de Bah Oury, réputé proche du pouvoir marocain, notamment sur la question du Sahara Occidental, transforme cette rencontre sportive en outil diplomatique dans le contexte des tensions entre l’Algérie et le Maroc.
Cette situation met en lumière la passivité de la CAF (Confédération africaine de football) face aux ingérences gouvernementales, malgré les règles de la FIFA interdisant toute interférence politique. En ignorant ces interventions étatiques, la CAF fragilise la crédibilité du football africain et permet aux agendas politiques de prévaloir sur les enjeux sportifs.
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L’Algérie devra donc disputer ce match dans un contexte dépassant largement le cadre sportif, illustrant une fois de plus la vulnérabilité du football africain aux influences politiques.
Rappelons que le président de la Fédération royale marocaine de football Fouzi Lekjaa avait accueilli, il y a quelques mois, de hauts responsables guinéens pour leur montrer les différentes infrastructures sportives de son pays. De quoi alimenter les soupçons d’un coup prémédité de la part responsable du football marocain, qui ne cesse d’user toutes les voies extrasportives juste pour barrer la route à l’Algérie vers le Mondial américain.