Des pénuries ont été signalées dans plusieurs autres villes du pays, certaines durent depuis plusieurs jours. Des pères de familles, salariés ou retraités, sont contraints de recourir au «crédit» pour subvenir aux besoins de leurs familles.
Le manque de liquidités dans les bureaux de poste persiste dans plusieurs wilayas du pays.
La colère gagne les usagers qui ne savent plus à quel saint se vouer. Les promesses de règlement de cette situation et de l’amélioration des services proposés aux citoyens ne dépassent pas le stade des déclarations. Après la crise vécue par les clients à la veille du mois de ramadhan, l’absence d’argent dans les agences postales semble s’éterniser.
A la fin de la semaine passée, des bureaux de poste ont baissé rideau dans plusieurs communes de la wilaya de Jijel, une première dans les annales du service public qu’assure Algérie Poste. Des pénuries ont été signalées dans plusieurs autres villes du pays, certaines durent depuis plusieurs jours. Des pères de familles, salariés ou retraités, sont contraints de recourir au «crédit» pour subvenir aux besoins de leurs familles.
La rentrée scolaire s’annonce compliquée pour des milliers de citoyens qui assistent, impuissants, au blocage de leurs économies. Le pire, c’est que rien ne présage la fin de ce problème qui tend à se généraliser. Le ministre de la Poste et des TIC a dernièrement affirmé qu’une série de mesures a été prise par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, de concert avec le gouverneur de la Banque d’Algérie, afin de mettre un terme à ce problème. Un engagement qui n’est toujours pas suivi d’effet.
Faut-il rappeler que les anciens ministres de tutelle, à savoir El Hachemi Djiar et Hamid Bessalah ont déjà promis de régler ce problème, mais en vain. Contacté hier, le directeur de la communication d’Algérie Poste, Noureddine Boufenara, a reconnu la persistance du problème. Toutefois, il a précisé qu’aucun bureau de poste n’a été fermé.
«Dans la wilaya de Jijel, il a été procédé à la fermeture de certains guichets et non pas de bureaux, et ce, afin d’éviter d’éventuelles altercations avec les usagers», a-t-il expliqué. L’interlocuteur explique que «les autres services postaux ont été assurés de manière ordinaire». Quant aux raisons de l’absence de liquidités, M. Boufenara dira que «la Banque d’Algérie n’alimente pas suffisamment les bureaux de poste en fonds».
Il souligne néanmoins que cette situation n’est pas spécifique à Algérie Poste et concerne également les établissements bancaires. Outre ce dysfonctionnement imputé à la Banque d’Algérie, le directeur de la communication d’Algérie Poste a rappelé que durant les jours ayant précédé la fête de l’Aïd, les «clients ont procédé au retrait d’une somme importante de leurs CCP», ce qui a engendré des pénuries dans certaines agences. Pour faire face en urgence à cette situation, Algérie Poste a effectué des transferts de fonds d’une wilaya à une autre. «Nous avons acheminé de l’argent de la wilaya de Blida vers Aïn Defla».
L’opération, explique-t-il, «n’était pas facile d’autant que l’acheminement d’argent est une mission très sensible à cause des derniers cas d’attaques à main armée enregistrés».
Nouredine Boufenara a aussi justifié la défaillance d’Algérie Poste à assurer la disponibilité de l’argent dans ses bureaux par la hausse de la moyenne des retraits. «En 2005, la moyenne mensuelle des retraits effectués par les clients à partir de leurs CCP était de 7 000 à 8 000 DA. Actuellement, la somme est passée à 20 000 DA».
Par Aomar F.