Le gouvernement veut mettre de l’ordre dans l’activité de concession automobile et dans le marché national de pièces de rechange, dans un souci de raffermir le dispositif de protection des consommateurs. L’annonce a été faite mardi, sur les ondes de la radio nationale, par le directeur général de la Régulation auprès du ministère de Commerce.
Le gouvernement veut mettre de l’ordre dans l’activité de concession automobile et dans le marché national de pièces de rechange, dans un souci de raffermir le dispositif de protection des consommateurs. L’annonce a été faite mardi, sur les ondes de la radio nationale, par le directeur général de la Régulation auprès du ministère de Commerce.
«Des instructions fermes sont données pour lutter contre les importations des pièces de rechange contrefaites. Une rencontre-débat sera organisée ce dimanche 24 mai avec les concessionnaires pour sensibiliser et informer les différents intervenants du marché national», affirme-t-il. Le ministère de Commerce se prépare ainsi à livrer une guerre sans merci contre les pièces de rechange contrefaites. Les concessionnaires automobiles devront désormais fournir une liste de leurs usines dans le monde d’où proviennent leurs pièces de rechange à même de faciliter le repérage et l’identification des pièces contrefaites. Ces instruments de régulation devraient mettre fin à une situation qui a grandement nui à l’économie nationale.
Le dispositif de lutte contre la pièce Taiwan est composé de deux axes: d’abord stopper en amont les importations des pièces contrefaites à travers le renforcement des contrôles dans les ports et, en particulier ceux d’Alger, de Skikda et de Bejaïa, ensuite mener des opérations de surveillance du marché national. Selon Ouali Yahiaoui, DG de la Régulation, la pièce de rechange est en tête du marché informel en Algérie. Le montant des importations de l’Algérie en pièces de rechange est estimé à 500 millions de dollars, soit l’équivalent de la facture de lait. «Nous sommes en train de développer une approche pragmatique pour mieux lutter contre la pièce de rechange Taiwan qui reste responsable du quart des accidents de la route en Algérie», souligne le même responsable. Questionné sur des plaintes de certains concessionnaires qui accusent le gouvernement d’acharnement sur cette activité, le DG de la Régulation s’en défend. «Nous voulons seulement une régulation et une meilleure organisation de cette activité», signale-t-il. Interrogé sur les nouvelles mesures destinées au durcissement des conditions du commerce extérieur, il a révélé que les nouvelles dispositions seront appliquées dès la publication du décret sur le Journal Officiel. Il s’agit, en fait, de la mise en conformité de 1.600 entreprises étrangères et nationales de droit algérien.

Mesures de régulation
L’Etat a décidé d’imposer aux 1.600 entreprises étrangères activant dans le secteur de l’importation dans le cadre de la revente en l’état à ouvrir leur capital à des partenaires algériens à hauteur de 30% minimum. Une mesure qui vise à mettre de l’ordre dans le créneau du commerce extérieur, notamment dans l’aspect lié au contrôle de la qualité des produits, au respect de l’étiquetage et aux délais d’enlèvement des marchandises. Selon le même responsable, les dernières mesures prises par le gouvernement avaient autorisé l’assainissement du fichier des importateurs qui est passé de 33.500 auparavant à 25.300 aujourd’hui tous secteurs confondus.
Il est à noter que le ministre du Commerce, El-Hachemi Djaâboub, avait annoncé, le 9 mai dernier, des mesures pour moraliser le marché national de la pièce de rechange. La libération du commerce extérieur et la diversification des échanges conséquemment à la signature de l’Accord d’association avec l’UE et celui relatif au libre-échange dans le cadre de la ZALE devait inéluctablement conduire à une révision des dispositifs régissant le secteur.
En 2008, 1,6 million d’articles contrefaits ont fait l’objet de saisies par les services des douanes, ce qui renseigne sur l’ampleur de la fraude et de ses ramifications. Un fait pénalisant pour l’économie nationale, d’autant plus que l’Algérie a été classée parmi les cinq premiers pays au monde les plus touchés par le phénomène de la contrefaçon avec la Chine, le Taïwan, la Turquie et les Emirats arabes. Les pratiques de fraude et de contrefaçon génèrent des pertes annuelles évaluées à 200 millions d’euros pour le cas de l’Algérie.