Le mode de gestion des œuvres sociales qui sera tranché demain par voie de vote, fait jaser dans les chaumières et constitue un point de divergence entre les syndicats.
Le mode de gestion des œuvres sociales qui sera tranché justement demain par voie de vote fait jaser dans les chaumières. La cacophonie née autour de la décentralisation des œuvres sociales qui, par le passé étaient gérées par l’UGTA, constitue désormais la pomme de discorde entre les syndicats qui se sont divisés en deux clans. Ainsi, deux approches ou propositions ont été dégagées par les sept syndicats quant à la gestion des fonds des œuvres sociales.
Le Cnapest et l’Unpef se sont distingués par une vision commune qui ressemble beaucoup à celle adoptée du temps de l’UGTA, désormais dessaisie de ce dossier. Alors que le Snapest et le SNTE optent pour une gestion décentralisée des œuvres sociales au niveau des établissements et hors du contrôle de la tutelle, le Cnapest et l’Unpef, eux, proposent l’option selon laquelle le fonds des œuvres sociales soit géré par des commissions de wilaya, chapeautées par une commission nationale. Le porte-parole du Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest) Nouar Larbi et le président de l’Unpef, Sadek Dziri ont tenu hier à Alger une conférence de presse, voulue comme une riposte à leur rival, le Snapest dont le coordinateur national, Meziane Meriane, a fait la veille une sortie médiatique «fracassante».
«Nous, en tant que syndicat qui représente
65000 enseignants, plaidons pour une gestion des fonds des œuvres sociales par une commission nationale pour qu’il y ait une solidarité. Notre choix est justifiable à plus d’un titre, c’est surtout libérer ce fonds du joug syndical de l’UGTA. Maintenant que nous avons réussi à libérer l’argent des travailleurs du secteur des mains de l’UGTA, après 17 ans de gestion opaque et désastreuse, il est temps de le faire faire profiter à ses dignitaires», a souligné Nouar Larbi. Ce dernier n’a pas manqué de tirer à boulets rouges sur le Snapest, cité nommément, à qui M.Larbi reproche de vouloir maintenir le mode de gestion opaque. De son côté, le président de l’Unpef a été, à son tour, très critique envers le Snapest qui, dit-il, n’a pour rôle que de perturber et casser les autres syndicats, en particulier son syndicat et le Cnapest.
«En ce moment, une myriade de syndicats en mal de représentativité et de mèche avec le syndicat usurpateur des droits des travailleurs (allusion faite à l’UGTA), veulent faire croire en les vertus d’une gestion des œuvres par établissement», dénonce-t-on dans un communiqué signé conjointement par l’Unpef et le Cnapest. Ces deux syndicats s’interrogent, par ailleurs, pourquoi ce mode de gestion, tel que proposé par le Snapest, n’a pas été adopté auparavant quand le fonds des œuvres sociales était, 17 ans durant, du ressort de l’UGTA.
A noter également que le ministère de tutelle a réagi aux déclarations du coordinateur national du Snapest, relatives au dossier des œuvres sociales, rappelant que seuls les travailleurs du secteur de l’Education qui décideront, demain, par voie de vote de la gestion de ces fonds et la tutelle garantira un vote transparent.
«Les propos du coordinateur national du Snapest sèment le doute sur la formule proposée pour les élections relatives aux œuvres sociales», a-t-on estimé. Le département de Benbouzid a précisé que les fonds accumulés depuis deux ans s’élèvent à 20 milliards de dinars. Pour sa part, le Conseil des lycées d’Algérie (CLA) plaide en faveur de la décentralisation des œuvres sociales. «Il apparaît clairement que le 13e mois de salaire présente plus d’avantages pour les travailleurs et ce, sur la base d’un sondage effectué par le CLA auprès de 25 000 travailleurs de l’éducation», argue-t-on, dans une déclaration remise à notre rédaction.
Par Yazid Madi