Plusieurs milliers de personnes ont manifesté, hier, dans plusieurs capitales en Europe et à Washington pour exprimer leur soutien au peuple syrien.
Un peuple victime depuis trois ans d’un conflit sanglant qui a fait plusieurs milliers de morts et le plus grand nombre de déplacés au monde. A Londres, ils étaient un millier à défiler sous le soleil jusqu’à Downing Street, brandissant des drapeaux syriens et dénonçant l’inertie de la communauté internationale.
Il s’agissait essentiellement de membres de la communauté syrienne de tous âges, hommes et femmes, qui portaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire «Où est votre humanité?», ou encore «Votre silence nous tue». A Rome, environ 3 000 Syriens ont manifesté dans le centre pour demander à l’Italie et à l’Europe d’accueillir des réfugiés syriens. A Paris, la Tour Eiffel s’est illuminée hier soir pour les Syriens. Des centaines de personnes, dont de nombreux Syriens, se sont rassemblées en fin d’après-midi sur la place du Trocadéro à l’appel d’ONG. Un message «Avec les Syriens» a été projeté sur la Tour Eiffel. Dans la foule, beaucoup tenaient des drapeaux syriens ou des ballons blancs lumineux. Certains scandaient avec force «Liberté, démocratie, en Syrie» ou «Halte, halte, halte! Halte aux massacres en Syrie!». A Madrid, des militants d’Amnesty International ont écrit le message «Avec la Syrie» sur le sol de la place située face au Musée de la Reine Sofia et allumé des bougies en hommage aux victimes du conflit. A Washington, un millier de personnes, selon les organisateurs, ont lu à voix haute les noms des plus de 100 000 morts en trois ans de conflit. Dans une vingtaine de pays dans le monde, des monuments devaient s’illuminer d’un message de soutien au peuple syrien hier soir. Agences de l’ONU et ONG ont lancé un cri d’alarme face au conflit dévastateur en Syrie, entré hier dans sa quatrième année, avec une crise sans issue en vue. Trois ans de combats et bombardements ont contraint plus de neuf millions de personnes à la fuite et détruit le pays, plongé dans une crise humanitaire majeure dans laquelle les enfants sont en première ligne. Une génération de Syriens risque d’être «perdue à jamais», la guerre civile ayant privé les enfants de soins, d’éducation et de sécurité, ont averti l’ONU et les ONG dans un communiqué. Selon l’Unicef, le HCR et trois ONG, 5,5 millions d’enfants subissent «l’effet dévastateur» du conflit. Les organisations ont notamment réclamé l’application d’une résolution votée par le Conseil de sécurité de l’ONU en février qui appelle les parties en conflit à autoriser un accès de l’aide humanitaire à tout le pays. Une trentaine d’artistes, britanniques pour la plupart, dont Ken Loach, Hugh Grant et Sting, ont également exhorté l’ONU à agir pour les civils. Dans un appel lancé, ils attirent particulièrement l’attention sur le sort de 20 000 habitants du camp palestinien de Yarmouk, à Damas. Le conflit en Syrie est né quelques semaines après le renversement des dictateurs tunisien et égyptien, par des rassemblements pacifiques les 15 et 16 mars 2011 pour protester contre l’arrestation de jeunes accusés d’avoir tagué des graffitis anti-régime. Sur le terrain la guerre continue. Hier, des combats acharnés avaient lieu à Yabroud, un des principaux bastions des rebelles dans la province de Damas. Une source militaire a affirmé que «les 13 chefs rebelles qui dirigeaient les opérations sont morts».
R. I. / Agences