On se tient le ventre à la veille de la rentrée sociale, les horizons ne sont plus d’un bleu azur.
La situation qui s’annonce sera de plus en dure pour le pays en termes financier et social. On est déjà au coeur de la crise même si le gouvernement n’ose pas en prononcer le nom tout en essayant de conjurer la gravité de la situation par des éléments du langage. Aussi préfère-t-il parler de rationalisation des dépenses et de plan de rigueur en lieu et place d’austérité.
Pour un pays dont l’économie dépend à 98% des exportations d’hydrocarbures, il y a de quoi tressaillir à voir les derniers développements au plan régional. L’appel du gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale lancé aux pays arabes à l’aide contre le groupe Etat islamique (EI), réclamant des frappes contre les positions de l’organisation djihadiste dans la ville de Syrte, n’est pas fait pour arranger les choses.
Une éventuelle guerre aérienne provoquera inévitablement un reflux terroriste vers les frontières algériennes. Et ce sera un front de plus à ouvrir pour l’Algérie déjà cernée au niveau de toutes ses frontières par des foyers de tension. En ces temps d’affaissement des prix du baril, il faut dire, hélas! que la situation de troubles en Libye et en Irak est un moindre mal pour l’Algérie qui peut espérer un relèvement des prix du baril.
Mais Il y a le retour tonitruant de l’Iran sur le marché pétrolier qui risque de ruiner le maigre espoir de l’Algérie et d’autres pays de l’Opep dont l’économie se trouve agrippée au prix du baril. Le 14 juillet dernier, un accord a été trouvé à Vienne entre l’Iran et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU.
Cet accord prévoit la levée progressive des sanctions économiques sur l’État iranien en contre-partie de garanties d’une utilisation nucléaire de l’Iran à un usage strictement civil.
Ce retour de l’Iran est en soi une mauvaise nouvelle pour les prix du pétrole puisque les exportations du brut iranien vont retrouver leur volume d’avant les sanctions et qui sont estimées à 2,5 millions de barils par jour. Pour les observateurs de la scène géopolitique régionale, cette levée des sanctions est un véritable séisme pour les monarchies du Golf et en premier l’Arabie saoudite.
«Cette main tendue ainsi à l’Iran signe la fin d’une alliance privilégiée des États-Unis envers le Royaume saoudite», estiment des observateurs et ce, malgré le pacte du Quincy renouvelé par George W. Bush en 2005 pour une durée de 60 ans. Ce «lâchage», intervient sur fond de guerre en sourdine entre Riyadh et Washington.
Dans cette guerre, l’Arabie saoudite vise un double objectif.
D’un côté, elle accélère la production pétrolière pour en tirer un maximum de profits possible sachant que l’arme du pétrole ne sera plus viable d’ici quelques années voire même quelques mois.
D’un autre côté, elle tente de freiner le plus longtemps possible l’arrivée des Américains sur le marché pétrolier. Mais l’Oncle Sam vient de débarquer. Selon le quotidien économique français Les Echos, l’embargo sur l’exportation de pétrole américain dans le monde qui date de 1973, devrait être levé bientôt entièrement, ce qui ne serait pas sans incidence sur le marché pétrolier mondial.
Selon Les Echos, le département du commerce américain a autorisé vendredi dernier, l’échange de brut ultraléger américain contre le pétrole mexicain. Cette autorisation a été accordée à la compagnie pétrolière mexicaine Petroleos Mexicanos (Pemex).
Le tableau se noircit davantage avec la morosité qui marque l’économie chinoise grosse consommatrice d’énergie. Ce qui évidemment se répercutera sur les prix du pétrole.
Et l’Algérie dans cette histoire? C’est le tourbillon. Etant un petit producteur parmi les géants, l’Algérie, à travers son ex-ministre de l’Energie Chakib Khelil, a non seulement dilapidé son capital confiance auprès de ses partenaires par les scandales à répétition de Sonatrach, mais aussi, elle n’a pas su transformer ses centaines de milliards engrangés de la rente pétrolière en richesses.
Après 15 années d’une opulence presque ostentatoire, l’Algérie se retrouve dans un tourbillon.