La violence urbaine est devenue un phénomène récurrent qui prend en otage une population qui ne sait plus comment réagir quand des voisins s’entretuent à coups de hache, de sabres et autres battes de base-ball. Si à Ghardaïa, les raisons de la violence sont à rechercher dans des considérations socio-ethniques, à la cité Ali-Mendjli de Constantine ou à Sidi El-Houari, le partage des zones d’influence constitue l’élément détonateur d’une guerre à laquelle se livrent des gangs qui prennent en otage une population de plus en plus aux abois.
Ainsi, les habitants du quartier antique de Sidi El Houari et ses environs ont dénoncé récemment la multiplication du phénomène des batailles rangées entre groupes de malfaiteurs. En effet, depuis quelques semaines, une guerre fait rage entre les gangs qui veulent contrôler le marché du trafic de stupéfiants, du marché parallèle et même celui de l’émigration clandestine, une activité qui était sous la coupe de certains passeurs mais qui est tombée, ces dernières années, dans l’escarcelle de certaines bandes de malfaiteurs, qui auraient fait jonction, selon certaines sources, avec des groupes mafieux installés outre-mer. Ainsi, des habitants affirment que le boulevard Stalingrad est devenu une arène où se livrent les batailles.
«Pas plus tard que la semaine dernière, trois bagarres mettant aux prises des groupes d’individus armés s’y sont produites, contraignant les habitants à se cloîtrer chez eux de peur d’être mêlés à cette spirale de violence qui s’est emparée du quartier», dira un Oranais natif de ce quartier. Dans le même contexte, plusieurs commerçants ont dû baisser rideau pour échapper aux actes de prédation commis par ces bandes de malfaiteurs.
Ces rixes interviennent au moment où les agressions et les vols à main armée ont repris de plus belle. Plusieurs personnes en effet ont dit avoir fait l’objet de vol, d’agression ou de tentative d’agression. Malgré l’intervention des forces de l’ordre à chaque fois, il faut dire que certains individus dangereux continuent de dicter leur loi.
La semaine dernière, les éléments de la police dans l’exercice de leurs fonctions ont été la cible de jets de projectiles en tous genres de la part des proches d’un malfaiteur qu’ils étaient venus appréhender.
En début de soirée, le retour des habitants de la Corniche et d’autres citoyens vers leur domicile s’avère un véritable parcours du combattant. Ces derniers encourent, en effet, le risque d’agressions auxquelles ils sont exposés à la tombée de la nuit. Même les chauffeurs de taxi et autres «taxieurs clandestins» ont à leur tour ressenti cette remontée de l’insécurité et refusent catégoriquement de desservir le quartier dès le coucher du soleil.
F. B.