La 13e tripartite entre le gouvernement, l’UGTA et le patronat se tiendra aujourd’hui et demain à la résidence d’Etat Djennane El-Mithaq. La délégation du gouvernement sera présidée par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Côté partenaires sociaux, l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) est la seule à être admise à cette rencontre.
Pourtant, l’influence grandissante des syndicats autonomes regroupés au sein de l’Intersyndicale autonome de la fonction publique et de la Coordination nationale des syndicats autonomes de la fonction publique n’est plus à démontrer.
Deux entités qui viennent d’être implicitement reconnues par le gouvernement en satisfaisant la quasi-totalité de leurs revendications après que ces syndicats eurent conduit plusieurs cycles de grève ayant paralysé les secteurs de l’éducation et de la santé notamment.
Leur exclusion de cette tripartite est une anomalie, voire une contradiction dans la démarche des pouvoirs publics, relève-t-on dans les milieux syndicaux.
Pour les patrons, ils sont représentés par 6 de leurs organisations : la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), la Confédération algérienne du patronat (CAP), la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), l’Association des femmes algériennes chefs d’entreprise (SEVE), la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA), l’Union des entrepreneurs publics (UNEP) et une délégation des Sociétés de gestion des participations de l’Etat.
Là aussi, on relève l’absence de certaines organisations patronales des plus influentes, à l’image du Forum des chefs d’entreprise (FCE). Dans tous les cas, les patrons participant à cette tripartite auront l’opportunité de débattre nombreux points liés à l’avenir des entreprises nationales et à l’impact de la crise économique internationale sur elles.
S’agissant de l’ordre du jour, le principal point inscrit à cette 13e session est la revalorisation du salaire national minimum garanti (SNMG). Le principe de sa revalorisation étant acquis et ayant eu le feu vert des plus hautes autorités publiques et l’aval des patrons, ne reste donc que de savoir à quel niveau sera porté celui-ci.
L’UGTA revendique un SNMG à 18 000 DA au lieu des 12 000 DA fixés actuellement. Toutefois, on avance de sources crédibles que la centrale syndicale d’Abdelmadjid Sidi-Saïd risque fort d’être déçue car «le SNMG sera relevé à 15 000 DA ou à 16 000 DA dans le meilleur des cas», précisent ces sources. Les temps sont économiquement durs.
Officiellement, le rythme d’inflation moyen pour les dix premiers mois 2009 s’élève à 5,7 %, contre 4,2 % durant la même période de l’année dernière. D’autres milieux estiment que ce taux est autrement plus important. En parallèle, la croissance économique marque le pas.
Le FMI a d’ailleurs jugé «économiquement impossible», dans le contexte économique mondial actuel d’atteindre les objectifs de 6 à 7 % de croissance et la création de 3 millions d’emplois projetés par le gouvernement pour la période 2010-2013.
Cette rencontre devra également se pencher sur d’autres points inscrits à son ordre du jour, telles les allocations familiales, les œuvres sociales, les mutualités et l’évaluation du pacte national économique et social.
H. Mouhou