La remise en selle de l’ex FIS, à la faveur de la campagne électorale actuelle, a réveillé les démons des querelles fratricides qui l’ont toujours minés. Nouvelle avatar de cette guerre entre Behhadj et Mourad D’Hina le contrôle du site électronique du pari, réactivé depuis quelques jours, après avoir été fermé pendant plusieurs années.
C’est Ali Belhadj, le numéro deux qui semble avoir « le mot de passe » du site qui a publié sa lettre. Se prenant pour le dépositaire exclusif de la légitimité historique du FIS, Ali Benhadj, dénie à ses ex compagnons, qualifiés d’ « exclus », le droit de parler au nom du FIS.
En parlant d’exclus, l’ex prédicateur de Bab El Oued vise, sans les nommer Ahmed El Marani, son ennemi historique et Ali Djeddi, les deux étant engagés ces derniers jours dans des consultations politiques en vue d’une éventuelle réhabilitation du parti, dans le cadre d’une approche consensuelle, à l’image de celle prônée par le candidat Ali Benflis.
Le site en question, objet de toutes les convoitises entre les ex chefs du Fis, qui retrouvent miraculeusement la voix, en espérant peser sur les équilibres politiques, a déjà publié un appel de Abassi Madani appelant au boycott de la présidentielle du 17 avril ainsi qu’une lettre de Ali Djeddi qui évoque l’existence de «la carte du FIS dans les enchères de l’élection présidentielle».
A travers la guéguerre autour du contrôle du site de l’ex FIS se décline en filigrane deux positions, à savoir celle de ceux qui se considèrent comme les « durs », les fidèles à la ligne originelle, donc Ali Benhadj, Abassi Madani et Kamel Guemazi et en face El Marani, Ali Djeddi, Abdelkader Boukhamkham et Hachemi Sahnouni.
Chacun des deux camps tente de peser dans le jeu politique en utilisant le sigle du FIS comme une sorte de cheval de Troie. Mais tout cela n’est en définitive que de l’écume de campagne, car le FIS n’a aucune chance de revenir sur la scène, pour la simple raison que les millions d’Algériens qui en sont les victimes impuissantes ne laisseront pas faire. Au grand dam de politiciens cyniques, à l’image de Ali Benflis, qui sont prêts à toutes les compromissions pour assouvir leurs ambitions présidentielles.
Pour rappel, la remise en selle de l’ex FIS, à la faveur de la campagne électorale actuelle, est arrivée après les déclarations du candidat Ali Benflis, qui avait indiqué que dans son projet « seront associés tous les partenaires politiques et sociaux et même ceux qui sont actuellement exclus de l’activité politique car, a-t-il ajouté, ils sont une partie de la solution » et encore « L’exclusion d’une partie de population du champ politique est inacceptable »ainsi que ses rencontres, non démenties du reste, avec des membres fondateurs du parti dissous.